• LES DEMEURES DES SOURCES VIVES

    Hébergement pour personnes en difficultés psychiques

    La Fédération des "Demeures des Sources Vives" regroupe un ensemble d’associations locales d'inspiration chrétienne sous une charte qui en définit leur fonctionnement.

    Ces demeures des Sources Vives sont des lieux d’hébergement  pour personnes en difficultés psychiques sous forme de location individuelle avec des lieux communs (cuisine, salle à manger, salon, etc.) et des activités communes en vue d’un accroissement d’autonomie et d’une meilleure insertiondans la société.

    Ces milieux de vie, créés à l’initiative du docteur Lamarche (historique ci –joint), regroupent environ huit personnes en difficultés psychiques avec l’assistance d’un « membre de soutien », employé veillant au bon fonctionnement des différentes tâches dans la demeure.

     

    Le milieu de vie fonctionne de manière simple : environ huit résidents locataires d’une chambre et de lieux communs vivent ensemble comme une grande famille sous un même toit.

    Chacun y effectue des tâches ménagères (cuisine, entretien, …) le matin, et l’après-midi diverses activités sont proposées.

    Les résidents sont stabilisés : c'est à dire que le milieu de vie peut accueillir des hommes et des femmes qui, après un séjour ou non en milieu psychiatrique, assument bien leur pathologie et en assurent eux-mêmes leur suivi médical, avec l’aide extérieure de médecins et d'infirmiers.

     

    Une association est chargée de gérer le milieu de vie ; elle est constituée de bénévoles qui en assurent la gestion et l’animation. Cette association de type 1901, sans but lucratif, a pour but :

    -          l’accueil d’un nouveau résident qui fait dans un premier temps deux essais de quinze jours,

    -          l’embauche du membre de soutien et de sa gestion (salaire, charges …),

    -          d’établir un budget de fonctionnement et en assurer le suivi,

    -           d’organiser les réunions nécessaires (assemblée générale , réunion des bureaux, etc..),

    -          de veiller à ce que la règle de vie, condition nécessaire pour une bonne harmonie communautaire, soit établie et observée,

    -          de gérer les locaux divers et leurs améliorations,

    -          

     

     

    L’association offre par ailleurs un panel d’activités pour améliorer les connaissances, développer les compétences, découvrir et augmenter les capacités d’adaptation des résidents.

     

    En résumé l’association a pour but une meilleure intégration des uns et des autres dans la vie active tout en tenant compte de leurs fragilités ou de leurs difficultés.


    http://www.dsv-sources-vives.fr/accueil_016.htm

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  • Article, extrait du MONDE DES RELIGIONS.

    Portrait

    Phakyab Rinpoché. La méditation, médecine interne

    En trois années de méditation, le lama Phakyab Rinpoché a guéri totalement d’une gangrène sévère. Son témoignage émouvant contribue au débat sur les bienfaits thérapeutiques de la méditation.

     

    Lorsqu’il nous reçoit avec un grand éclat de rire, dans une joie communicative, il est difficile d’imaginer les souffrances endurées par Phakyab Rinpoché. C’est avec une grande douceur que le lama tibétain accepte, plusieurs fois au bord des larmes, de confier son histoire.

    Né en 1966 dans une famille nomade du Kham, la région est du Tibet, celui que l’on surnomme « Yak Shelruk » – le « yak en haillons » – reconnaît lui-même avoir nourri, enfant, une « énergie débridée », mêlée pourtant très tôt à la certitude d’être singulier : « Intuitivement, je réalisais sans pouvoir en parler autour de moi, que j’avais un destin différent. » Ses souvenirs de jeunesse sous l’occupation chinoise sont marqués par des conditions difficiles : « Nous étions sous stricte surveillance, nous n’avions pas le droit de réciter des mantras, d’allumer des bougies, ou de faire des offrandes… »

    À l’âge de 13 ans, un rêve où lui apparaissent le Bouddha Maitreya (de la compassion) et Djé Tsongkhapa (un grand saint et érudit du XIVe siècle) bouleverse sa vie. Il s’en ouvre à sa grand-mère, surnommée affectueusement « Momola ». « Mon premier enseignement sur la voie du Bouddha, c’est d’elle que je l’ai reçu », se souvient Phakyab Rinpoché avec émotion. L’idée de devenir moine ne le quitte plus. Mais lorsqu’il fait part de son souhait à ses parents, ceux-ci lui déconseillent vivement de s’engager dans cette voie. « Mon père avait été témoin du bombardement d’un monastère. Il avait vu comment l’armée chinoise avait massacré tous les moines. »

    Torturé et jeté en prison

    Malgré les mises en garde de sa famille, l’adolescent reçoit l’ordination et commence sa formation au monastère d’Ashi, au Tibet oriental, avant d’être transféré à Sera Mey, au sud de l’Inde. En 1994, il est reconnu par le dalaï-lama comme la réincarnation du huitième Phakyab Rinpoché : une prestigieuse lignée de maîtres spirituels enseignant le powa ou transfert de conscience au moment de la mort. Mais en Inde, les conditions de vie des moines tibétains en exil sont de plus en plus difficiles. « Nous étions quatre dans une petite pièce, se souvient-il, et nous dormions sur des couches constituées de tiges de maïs que nous récupérions dans une décharge du village voisin. Au réveil, nous étions couverts d’insectes, de punaises ! »
    De retour au Tibet à la demande du dalaï-lama, il devient rapidement connu pour ses rituels tantriques visant à atteindre l’Éveil en ce corps même. Les représailles du gouvernement chinois ne se font pas attendre. En novembre 1998, il est convoqué au poste de police, reconnu coupable d’activités visant à déstabiliser la mère patrie. Pour éviter d’exposer les trois cents moines de son monastère d’Ashi à une descente de police, il les congédie. Le 28 janvier 1999, il est arrêté au domicile de ses parents, torturé et jeté dans une cellule de la prison de la préfecture voisine de Nagchu. « Les trois mois les plus difficiles de ma vie ont alors commencé. Les autorités voulaient me faire avouer que j’entretenais une correspondance avec le dalaï-lama mettant en danger la sécurité de l’État. » Admis à l’hôpital militaire voisin, il parviendra à s’évader. Il restera reclus pendant un an à Lhassa, avant de rejoindre l’Inde en avril 2000.

    Un message du dalaï-lama

    Atteint d’une gangrène sévère du pied droit, il décide de se réfugier à New York. « Lorsque je suis arrivé, je pouvais à peine faire deux pas, et n’arrivais pas à toucher mon pied. » Il apprend dans la foulée qu’il est atteint de tuberculose et de diabète. « Même en prison, je n’ai pas connu un tel sentiment d’anéantissement. La douleur et la dégradation restaient extérieures, je parvenais à demeurer intègre. La torture n’entamait pas ma capacité de résilience. Alors qu’à l’hôpital, la maladie me détruisait de l’intérieur. » Il est hospitalisé en urgence dans le service des survivants à la torture ; les médecins préconisent une amputation immédiate. Phakyab Rinpoché reçoit alors ce message du dalaï-lama : « Pourquoi cherches-tu la guérison à l’extérieur de toi ? Tu as en toi la sagesse qui guérit et une fois guéri, tu enseigneras au monde comment guérir ».
    Bouleversé par ces paroles, le maître tibétain commence une méditation spécifique, celle de « tsa-lung ». Il définit un programme dont il décide de ne pas changer jusqu’à sa guérison complète, trois ans plus tard. « Je pense que celle-ci est due à ma conviction profonde quant au pouvoir des pratiques que je faisais jour après jour, comme la méditation, les visualisations et les récitations. » Il réussit à soigner sa jambe infectée et au bout d’un an, il remarche par lui-même, à la grande surprise des médecins.

    Le Bouddha de médecine

    Depuis, fidèle à son engagement, il forme des méditants et leur transmet ces pratiques de tsa-lung. Et c’est la France, plus précisément la Normandie, qu’il a choisie pour fonder Menla Thödöl Ling, le « Jardin du Bouddha de médecine » afin d’initier un nouveau programme de trois ans sur les sciences internes de la guérison. « Son style d’enseignement est profondément lié à son expérience, tout en touchant l’être profond de chacun », témoigne la tibétologue Sofia Stril-Rever, sa traductrice.
    Phakyab Rinpoché participe aujour-d’hui à des protocoles de recherche sur les bienfaits thérapeutiques de la méditation, en espérant convaincre le monde médical de l’importance de l’esprit dans le processus de guérison : « La complémentarité entre les techniques médicales contemporaines et les sciences internes des sagesses ancestrales me semble une voie juste. » Une voie qu’il explore également avec de nombreuses organisations consacrées à la collaboration entre les sciences modernes et les différentes traditions du monde.

    Le regard apaisé qu’il porte aujourd’hui sur les épreuves qu’il a traversées force l’admiration : « J’ai été guéri physiquement, mais pas seulement : je me suis éveillé à l’amour et à la compassion universels, j’ai vraiment compris ce qu’était la pratique spirituelle, témoigne-t-il, visiblement ému. C’est pour cela que je ne ressens ni colère ni rancœur envers ceux qui m’ont torturé ; j’éprouve au contraire une immense gratitude à leur égard. »

     

    Citation de Phakyab rinpoché

    « La voie du cœur »

    « La méditation de l’ouverture du cœur concerne tant les bouddhistes que les non-bouddhistes car elle nourrit les valeurs humaines fondamentales d’amour, de bienveillance, de compassion, de pardon, de droits humains et de réconciliation. Sans l’ouverture du cœur, l’éthique reste désincarnée et risque de dévier vers l’intolérance.

    Seule la voie du cœur aide à toujours reconnaître le potentiel de bonté et de transformation qui est le propre de notre humanité. Si on a développé un amour inconditionnel, on reconnaîtra cette base aimante même chez les plus cruels d’entre nous, qui agissent de manière inhumaine par ignorance de leur vraie nature. »

     

    À lire

    Phakyab Rinpoché La méditation m’a sauvé (Cherche-midi, 2014).

     

    En quelques dates

    1966 | Naissance au Tibet.
    1979 | Ordination monastique.
    1999 | Arrestation par les autorités chinoises.
    2003 | Début d’une gangrène sévère au pied droit, départ pour New York.
    2006 | Guérison complète.

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  • Association Falret (pour les handicaps psychiques et mentaux)

    Cette association héberge et s'occupe d'handicapés psychiques. Elle
    se substitue aux structures qui auraient dû être construites lors de la
    fermeture des hôpitaux mais qui ne l'ont pas été. Pour bénéficier de
    ses services en tant que malade, il faut passer par la voie administrative,
    c'est à dire par son médecin qui fait une demande.

    Voici ce qu'on peut lire sur leur site :

    La fermeture des lits à l’hôpital devait permettre aux patients d’être suivis au
    cœur de la ville. Or, par manque de lieux de vie et de soins comme ceux que
    propose notre association, beaucoup se retrouvent dans la rue ou en prison.

    Comment résoudre la situation indigne de ces hommes et femmes, exclus
    de la société par la maladie ? On ne peut accepter que tout repose sur les familles.
    Les moyens d’accueil actuels sont insuffisants.

    Tant que la situation des personnes touchées par des troubles psychiques ne sera
    pas considérée comme une priorité de santé publique, seuls 
    l’engagement de militants
    et 
    la générosité sauveront ce qui peut l’être encore.

    http://falret.org/association/etat-des-lieux/

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  • Cet article vise à proposer un résumé du film avec des remarques concernant le thème de la folie traité de façon cinématographique et avec humour par Milos Forman, ayant fui le régime communiste dictatorial de l'ex-Tchécoslovaquie et le dénonçant à demi-mots dans ce film américain, datant de 1975 et ayant reçu 5 nominations aux oscars. L'hôpital psychiatrique est ici considéré comme un lieu aux règles carcérales, infantilisantes et incapable de répondre aux besoins des malades, en les connectant à la vraie vie, en leur faisant confiance. Les soignants semblent être les instruments d'une pensée de système où la vie, le mouvement, l'affect semblent laissés à la porte de ce lieu entouré de fils barbelés qui est clos tous les soirs et où la fête est interdite.

    Cette création de 2h08 possède ce titre, traduit de l'américain, parce que "cuckoo" en anglais, à savoir "coucou" en français signifie "personne dérangée." Jack Nicholson dans le rôle de Randle Mac Murphy entend lézardé le système par sa joie et sa bonne humeur, mais aussi par sa douce folie qui n'est pas sans rappeler la maxime de La Rochefoucauld: "Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit", c'est un peu le cas de Miss Ratched, infirmière en chef aussi rigide qu'une porte de prison, fonctionnaire parfaite d'un système bien rôdé. Au contraire Nicholson s'en donne à coeur joie pour mettre de l'animation à l'intérieur de l'hôpital et offrir aux malades une autre distraction que celle de jouer aux cartes et d'obéir sagement à la direction. Sa douce folie, son extravagance donne un rythme à la narration, fait sourire parfois et combat l'ennui d'un monde aseptisé où aucune émotion fantaisiste ne doit échapper sous peine de rudes sanctions. Parce qu'il a trop désobéi, parce qu'il fut un citoyen refusant ce système sclérosant, Mac Murphy sera lobotomisé, car c'est le seul moyen pour le contrôler. L'inhumanité du système est alors porté à son comble.

    Afficher l'image d'origineJack Nicholson dans le rôle de Mac Murphy

    Ce film américain est adapté d'un roman éponyme de Ken Kasey, paru en 1962 et qui avait déjà fait l'objet d'une adaptation au théâtre en 1963.

    Randle P.Mac Murphy, 38 ans (interprété par J.Nicholson), se fait interner pour ne pas aller en prison, alors qu'il est accusé de viol sur mineure. On l'a transféré dans un hôpital psychiatrique, pour savoir s'il est malade mental, il a déjà été arrêté cinq fois pour agression. Incarcéré pour le viol d'une fille de 15-16 ans, il récuse l'accusation de viol devant le psychiatre. La jeune fille lui aurait dit qu'elle en avait 18 et s'est montrée très aguicheuse à son égard. Il n'a pas su résister au désir sexuel. Il s'exprime avec humour sur lui-même devant le docteur: "Je suis même un vrai petit bijou de la science." (citation de Mac Murphy). L'hôpital ressemble à une prison. Le boxe des soignantes est interdit aux malades.

    Voilà une grande question que pose le film: qui est le plus fou de l'institution ou des internés?

    Mac Murphy voudrait déplacer le moment de la thérapie de groupe afin de voir un match de baseball, mais l'infirmière demande à ce que la majorité (qui a peur d'elle, de l'institution) vote pour ce déplacement. Très peu votent favorablement.Pourtant, Jess reconnaît que voir un match, s'amuser, serait une bonne thérapie, bien meilleure que ces questionnements "thérapeutiques" auxquels personne ne veut répondre.

    Mac Murphy se rebelle contre ce statu quo, cette façon de ne pas se révolter contre l'autorité qu'il juge abusive: "Eh! les fous, soyez pas mous", leur lance-t-il. La chef refuse de mettre le match à la télévision, malgré l'insistance de Mac Murphy, si bien que celui-ci décide avec un brin de folie qui rend toute la scène délicieuse, de commenter un match fictif ce qui entraîne la joie de tous. L'imaginaire se substitue à la triste réalité.

    A la suite d'une autre entrevue avec le médecin, ce dernier conclut que Mac Murphy n'est pas malade et qu'il a singé pour échapper à la prison. Finalement, Mac Murphy parvient à faire échapper tout le monde de l'hôpital en conduisant un bus qui leur permettra de faire une belle partie de pêche. Ils parviennent à s'introduire dans le bateau en se faisant passer pour des médecins de l'hôpital psychiatrique. Cette petite virée ( à 56 minutes du film environ) n'a-t-elle pas d'ailleurs une portée thérapeutique, parce qu'elle ouvre la porte à la liberté, à la joie d'être ensemble sans surveillance et de réussir à pêcher de très beaux poissons dans une ambiance conviviale et quelque peu fantasque? Mac Murphy est d'ailleurs accompagné d'une jeune fille séduisante qui se retrouvera en petite tenue lors de leur échappée. Comme le dit le "médecin du bon sens"- Mac Murphy: "Ici, t'es plus un timbré, t'es un pêcheur." Finalement, après ce pied-de-nez lancé aux autorités psychiatriques, Mc Murphy est jugé dangereux -car capable d'entraîner un groupe à sortir de l'ordre imposé-,mais pas malade. Alors que le médecin se questionne sur la nécessité de le renvoyer en prison, l'infirmière veut le garder et prétexte qu'elle ne veut pas se débarrasser des problèmes sur les autres: l'admirerait-elle en secret?

    Les activités proposées par Mac Murphy à l'extérieur comme à l'intérieur sont nombreuses: il met l'ambiance! Une bagarre va éclater cependant et l'Indien, fidèle au chef de groupe, le soutient. Cependant, Mac Murphy ne sortira pas indemne de cette altercation. Il devra subir une série d'électrochocs afin qu'il se calme.

    Une grande fête va être organisée le soir à l'insu des soignants: bouteilles de vin et femmes viendront s'inviter au divertissement nocturne. Billy, traumatisé par une histoire amoureuse qui s'est mal terminée, sera poussé par la troupe des malades à avoir une aventure amoureuse et surtout sexuelle avec la petite amie de Mac Murphy. Après cette soirée, au moment où Miss Ratched (infirmière en chef) découvre le pot aux roses et cherche Billy, ce dernier, l'espace d'un instant, heureux, ne bégaie plus. C'est Miss Ratched qui le fera retomber dans ses phobies en lui parlant de sa mère et de ce qu'elle pourrait penser de sa relation avec cette femme, si elle l'apprenait. Il recommence alors à bégayer et se suicidera quelques heures plus tard, culpabilisé par l'infirmière.

    Au moment où Miss Ratched (jouée par Louise Fletcher) a découvert le désordre lié à la fête, elle dira: "Fermez les fenêtres et verrouillez les grillages." Le film montre à quel point l'hôpital psychiatrique ne propose pas de soins véritables qui seraient basés sur des valeurs humaines telles que la fraternité et la liberté, comme le suggère le réalisateur, mais se crispe sur un système où l'on enferme et où l'on surveille, ce que dénonçait déjà Michel Foucault. Billy est mort des suites d'un système qui rend malade au lieu de soigner, de l'impuissance d'un système à permettre aux gens d'aller mieux, de prendre confiance en eux.

    L'institution est bien le lieu où règne la culpabilité et l'enfermement, la restriction des désirs aussi. Mac Murphy, furieux d'avoir perdu son ami Billy, tente d'étrangler Miss Ratched. Son agression a donc des causes réelles et manifeste une révolte contre un ordre mortifère et profondément pervers qui empêche les gens de jouir et de vivre  selon leurs désirs, en toute bonne conscience. On les enferme pour mieux les contrôler. Suite à cet incident, Mac Murphy sera réduit à l'état de légume et lobotomisé. L'Indien, le voyant revenir apathique, va lui parler, mais il ne réagit plus. Le film dénonce alors la violence dans les hôpitaux psychiatriques comme seul remède à l'agitation et au désordre.

    L'Indien ne veut pas voir son ami continuer à vivre comme un légume. Il va l'étrangler et le tuer pour le libérer. Mac Murphy pourra ainsi partir dans un autre monde, un au-delà probablement plus serein, songe-t-il.L'Indien réalise alors ce que Mac Murphy avait imaginé au début du film: soulever la fontaine d'eau pour pouvoir s'échapper et voir jaillir la source de vie (image de la jouissance?). Il s'en servira pour briser une fenêtre et s'en aller retrouver la liberté: "Je me sens grand comme une montagne", dira l'Indien. La dernière image montre un homme courant au crépuscule dans la nature, libre comme l'air, ayant réalisé ce que son ami maintenant mort a toujours espéré sans relâche.

     

    Inspiré du film, avec la voix de femme rappelant le discours de Miss Ratched dans "Vol au-dessus d'un nid de coucou"

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  • Le mythe d'Orphée, expliqué par Paul Diel dans Le Symbolisme dans la mythologie grecque (résumé +passage-clé en violet)

     

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    Le mythe d'Orphée possède un lien avec les mystères d'Eleusis, célébrés dans l'Antiquité. Le rapport avec Eurydice n'est en réalité que l'histoire du rapport d'Orphée à son âme, Eurydice représentant son côté sublime. A contrario, les femmes convoitées par l'artiste représentent ses désirs multiples et pervers. Il hésite entre le sublime représenté par le Dieu Apollon et le pervers, symbolisé par Dionysos. Il est attiré par le délire dionysiaque et sa débauche qui est insatiable. Cette inconstance dans la liaison d'âme est propre à l'artiste.

     

    Voici un passage de Paul Diel qui illustre bien le résumé présenté ci-dessus (p.171):

    "Seul le sentiment vrai et profond, l'amour pour Eurydice, pourrait sauver Orphée. Le mythe d'Eurydice n'est en vérité que l'histoire de l'état d'âme d'Orphée. Eurydice est le côté sublime d'Orphée, sa force de concentration apollinienne. La mort d'Eurydice symbolise l'évanouissement de la force sublime: c'est-à-dire la mort de l'âme d'Orphée, sa banalisation. Eurydice meurt de la morsure d'un serpent, et la force d'âme d'Orphée se meurt à cause de la vanité typique de l'artiste, lui faisant croire que la terre entière et ses jouissances lui sont dues. La vanité l'obsède au point de ne pouvoir renoncer à aucune promesse de son imagination éparpillée, de crainte que de multiples jouissances pourraient lui échapper, s'il s'attardait à aimer "Eurydice". Symbole du désir d'harmonisation et de concentration créatrice, Eurydice se trouve ainsi opposée à la multiplication dionysiaque des désirs, aux Ménades et, sur le plan concret, à la multitude des femmes secrètement désirées.

    Cet aspect double de la symbolisation -d'une part, Eurydice: désir sublime; d'autre part, les femmes convoitées: désirs multiples et pervers - se vérifie dans tous les détails du mythe et jusque dans l'histoire de la mort d'Orphée. On voit par là combien est apparenté au conflit de la nervosité l'excès de la banalisation insatiable, le délire dionysiaque (Dionysos lui-même s'abîme passagèrement dans le délire)."

     

    ..........

     

    Orphée ne doit pas se retourner vers le passé pervers qui l'a éloigné d'Eurydice qui a fait qu'Eurydice est devenue pour lui une ombre (à cause de ses désirs multiples et pervers). Or, il se retourne vers la vie perverse ce qui entraînera sa chute. Orphée subit le châtiment qu'entraîne son insatiable inconstance: la mort de l'âme, l'écartèlement par les désirs contradictoires (que l'on retrouve dans la psychose et notamment dans la schizophrénie). Selon la fable, ce sont les femmes qui le déchirent. Le mythe exprime qu'Orphée finit par mourir dans le désarroi de la dépravation. Bien qu'Orphée subisse cette fin peu héroïque, la lyre, prêtée par Apollon, sera, par Zeus, placée parmi les constellations. L'art apollinien, expression de l'idéal d'harmonie, demeure une manifestation sublime de la vie.

     

    En somme, "l'ethos aspire à la réalisation active de l'harmonie, l'art véritable en est la concrétisation."

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