• Ces citations mettent en valeur que dans les problèmes psychiques se glissent souvent des mensonges qu'on se raconte à soi-même et qu'on dit aux autres. Le manque de sincérité peut créer des soucis, des dysfonctionnements. Par ailleurs, on sent que Freud a oeuvré toute sa vie pour rendre la vie plus supportable à tous ceux qui souffrent. En essayant de nous éclairer sur ce qui ne va pas en nous, on se libère.

     "Que nous importe une vie si elle est pauvre en joie et riche en souffrances?" Sigmund Freud.

    "Rendre la vie supportable est le premier devoir du vivant." Sigmund Freud.

     

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  • Commentaire:

    Le mot FOLIE est ici utilisé avec une connotation méliorative. Celui qui est considéré comme fou est celui qui refuse les conventions, les situations bloquées (comme le statu quo), qui va de l'avant, qui construit son avenir grâce à sa créativité et à son esprit d'innovation. Steve Jobs, pionnier des technologies modernes, aime que ses rêves deviennent réalité. Il a toujours travaillé pour la réalisation de ses rêves en y croyant et en se donnant les moyens qu'ils deviennent vrais.

     

    Cette citation montre que la folie n'est pas qu'un repoussoir, mais que par son originalité et le fait qu'elle conduise l'homme qui la vit en dehors des sentiers battus, elle lui permet d'inventer sa vie.

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  • Cela peut paraître étonnant, il semble qu'un chien permet d'humaniser les soins en psychiatrie. C'est ce que développe Edith Chambenoit, infirmière psy dans son mémoire de fin d’études :

     

    « A la fin des années cinquante, Boris Levinson, psychologue pour enfants, reçoit à New York le jeune Johnny, considéré comme autiste par les médecins qui l’ont examiné. Le chien Jingles est par hasard présent dans le cabinet de consultation et se met à tourner autour de l’enfant, forçant son attention en le regardant, le reniflant, le frôlant. Et Johnny se met à le caresser, sous l’œil ahuri de ses parents et observateur du psychothérapeute. Lorsqu’il demande en fin d’entretien s’il pourra revenir jouer avec le « Dr Jingles », Levinson sent que quelque chose d’important vient de se produire… »

     

    Didier VERNAY, Le Chien partenaire de vies, p.19

     

     

    Lors d’un stage en hôpital de jour, (établissement accueillant une vingtaine de patients atteints essentiellement de schizophrénie, en phase de stabilisation), un lieu d’accueil convivial, qui ne ressemble en rien à un centre de soins, puisqu’il s’agit d’une maison ancienne traditionnelle, sont proposées différentes activités socio thérapeutiques « conventionnelles » : cuisine, tennis, théâtre, dessin, poterie.

     

    Par ailleurs, suite à son initiative, une infirmière persévérante, après de nombreuses négociations avec sa direction, réussit à intégrer son chien, une femelle labrador de 8 ans, comme chien visiteur auprès des patients de l’hôpital de jour.

               

    Pour ce faire, Patricia rencontra des difficultés pour obtenir l’autorisation de faire entrer sa chienne au sein de l’établissement. Sa direction, par manque de connaissance sur la médiation par l’animal, et du cadre bien réglementé de cette pratique, refusa ses deux premières demandes, évoquant la notion d’hygiène comme frein à la mise en place d’une telle activité. Ne se décourageant pas, l’IDE réitéra sa demande, avec comme support un projet d’activité associant l’animal, incluant la « charte du chien visiteur » (Annexe I). Sa requête fut enfin acceptée.

    Depuis ce jour, à raison d’une fois par semaine, le jeudi après midi, l’animal accompagne sa maîtresse dans l’établissement.

     

    La première fois où j’assistais à la rencontre de la chienne Léa et de Mr M, quelle ne fut pas ma surprise de voir ce patient schizophrène, d’ordinaire distant, peu expressif, secret, se ruer sur l’animal pour le caresser, lui parler et même l’embrasser !

     Durant une heure environ, il resta auprès de Léa qui était sagement couchée près du radiateur. J’étais très émue par cette relation très particulière qu’avait instauré ce patient avec cet animal. Ce jeune homme manifestait du plaisir au contact de l’animal, il souriait à Léa et paraissait apprécier sa présence, il semblait serein.

    Les jours qui ont suivi lorsque je voyais Mr M, on parlait de Léa, c’était pour moi un excellent moyen pour entrer en communication avec ce patient. L’infirmière m’expliqua que ce patient avait beaucoup progressé d’un point de vue relationnel et comportemental, depuis ses contacts réguliers avec la chienne.

     

    Interpellée par cette expérience peu commune, je décidais d’aller plus loin dans ma réflexion.

    J’avais assisté à une rencontre particulière entre un jeune homme, présentant un trouble grave de la personnalité : une schizophrénie, aux difficultés relationnelles certaines, et un chien : une femelle labrador retriever au tempérament très calme, d’une nature très sociable, dont la race est soigneusement choisie comme chien d’assistance pour son obéissance, sa flexibilité, son dévouement auprès de l’être humain, qui n’hésite pas à être les yeux de son maître si celui-ci présente une déficience visuelle, ou ses jambes quand il est dans un fauteuil roulant…

    Léa n’est pas là pour ces raisons, elle n’avait pas de rôle actif à jouer, elle était simplement invitée à partager pendant quelques heures la vie des patients de l’hôpital de jour : structure ouverte, qui est un lieu de vie avant tout, où les soignants ne portent pas de blouse, où l’ambiance est chaleureuse, une alternative à l’hospitalisation dont les objectifs sont le retour à l’autonomie, la resocialisation, le soutien et l’accompagnement des patients dans leur vie quotidienne.

    Sa maîtresse, Patricia, comptait sur sa seule présence au centre pour déclencher quelque chose de positif chez ses patients, et c’était chose faite.

     

    Car si on prend le temps d’observer ce patient et cet animal, on assiste à une tendre complicité, difficile de mettre des mots sur ces moments partagés, mais on note un changement positif dans le comportement du patient, et cela mérite toute notre attention  de soignant, notre objectif premier c’est l’ amélioration de son état de santé, et si l’animal de compagnie est à l’origine de cela, il ne faut pas le nier, au contraire il me semble fondamental d’aller plus loin dans cette recherche.

     

    Pour lire la suite de son mémoire, c’est ici :

     

    http://www.serpsy.org/etudiants/ecriture/edilou.html

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    Didier Erasme –Eloge de la Folie

     

    (1469-1536 à Bâle, un des grands centres de l’imprimerie de la Renaissance !)

    Didier Erasme est un des plus grands humanistes hollandais. Il est ordonné prêtre et va poursuivre ses études au collège Montaigu à Paris. Puis il se rend en Angleterre où il rencontra John Colet dont il suivit les cours de théologie. Là, il se lie d’amitié avec Thomas More. L’histoire de sa vie peut ensuite se résumer en une suite de voyages et de productions écrites. Entre 1500 et 1506, il écrit les « Adages » et le « Manuel du chevalier chrétien ».
    On le retrouve à enseigner le grec à Cambridge. C’est à cette époque qu’il rédige l’  Eloge de la folie , dédié à Thomas More (qui sera décapité après 15 mois de détention en 1535 pour avoir désobéi au roi). Dès 1521, il s’établit à Bâle lors des conflits religieux entre catholiques et protestants. Cet humaniste dont la pensée est faite de mesure, de prudence et de tolérance, chercha à concilier l’étude des Anciens et les enseignements des Evangiles.
      L’Eloge de la folie  est un ouvrage satirique paru en 1511. Il est écrit en latin savant et témoigne d’une très grande érudition. Dans cet ouvrage, Erasme se moque de certaines catégories sociales, philosophes et théologiens en tête. Malgré tout, le but de cette œuvre n’est pas différent de celui de ses autres écrits :

     

    - enseigner la vérité évangélique.

     

    Voici une phrase tirée de son œuvre qui résume bien le travail des humanistes : « Nous avons voulu avertir et non mordre ; être utile et non offenser ; réformer les mœurs et non scandaliser ».

     

    Dans cet extrait, Erasme pointe du doigt un des travers majeurs de l’humanité qui est sa crédulité et sa facilité à croire toutes sortes de superstitions. Il met en cause la religion qui se sert de cette faiblesse humaine « pour son plaisir ou son profit ».

     

     

    « Je reconnais authentiquement de notre farine ceux qui se plaisent à écouter ou à conter de mensongères et monstrueuses histoires de miracles. Ils ne se lassent point d’entendre ces fables énormes sur les fantômes, lémures (1) et revenants, sur les esprits de l’Enfer et mille prodiges de ce genre. Plus le fait est invraisemblable, plus ils s’empressent d’y croire et s’en chatouillent agréablement les oreilles. Ces récits, d’ailleurs, ne servent pas seulement à charmer l’ennui des heures ; ils produisent quelque profit, et tout au bénéfice des prêtres et des prédicateurs (2).

     

    Bien voisins sont les gens qui, par une folle mais douce persuasion, se figurent que la rencontre d’une statue ou d’une peinture de ce Polyphème (3) de saint Christophe les assure de ne point mourir dans la journée, ceux qui adressent à sainte Barbe sculptée (4) les paroles prescrites qui font revenir sain et sauf de la bataille, ceux qui s’adressent à saint Érasme à certains jours, avec certains petits cierges et certaines petites prières, convaincus qu’ils feront fortune promptement. (…)

     

    Que dirai-je de celui qui se flatte délicieusement d’obtenir pour ses crimes des pardons imaginaires, mesure comme à la clepsydre (5) la durée du Purgatoire, et s’en fait une table mathématique infaillible de siècles, années, mois, jours et heures ? ou de qui se nourrit de formules magiques et d’oraisons inventées par un pieux imposteur, vaniteux ou avide, et qui s’en promet tout, richesses, honneurs, plaisirs, abondance, santé toujours solide, verte vieillesse et, pour finir, un siège au Paradis, auprès du Christ ! Encore ne veulent-ils s’y asseoir que le plus tard possible, quand les voluptés de cette vie, auxquelles ils se cramponnent, les abandonneront malgré eux et qu’ils devront se contenter de celles du Ciel. Voyez donc ce marchand, ce soldat, ce juge, qui, sur tant de rapines (6), prélèvent un peu de monnaie et s’imaginent, en l’offrant, purifier d’un seul coup le marais de Lerne qu’est leur vie, racheter par un simple pacte tant de parjures, de débauches, d’ivrogneries, de rixes, de meurtres, d’impostures, de perfidies et de trahisons, rachat si parfait, croient-ils, qu’ils pourront librement recommencer ensuite la série de leurs scélératesses.

     

    Quoi de plus fou, que dis-je ? quoi de plus heureux que ces autres qui récitent quotidiennement sept petits versets du saint Psautier et s’en promettent la félicité des élus ! Or, ces petits versets magiques, un certain diable, par facétie, les aurait indiqués à saint Bernard, étant au reste plus étourdi que malin, puisqu’il fut pris à son propre piège. Et de pareilles folies, dont j’ai moi-même presque honte, ce n’est pas seulement le vulgaire qui les approuve, ce sont aussi des professeurs de religion.

     

    Inspiré du même esprit, chaque pays réclame pour son usage un saint particulier. Il lui confère des attributions propres, établit ses rites distincts. Il en faut un pour guérir le mal de dents, un autre pour délivrer les femmes en couches ; il y a celui qui retrouve les objets volés, celui qui apparaît au naufragé et le sauve, celui qui protège les troupeaux, et ainsi des autres, car l’énumération n’en finirait pas. Certains cumulent les pouvoirs, particulièrement la Vierge mère de Dieu, à qui le commun des hommes en attribue presque plus qu’à son Fils. »

     

    chapitre XL, Eloge de la folie, Erasme

     

    Vocabulaire

     

    (1)lémures : spectres malfaisants issus des croyances de l’Antiquité romaine.

     

    (2)prédicateur : personne qui prêche la bonne parole. Synonyme : prêtre.

     

    (3) Saint Christophe : est appelé le « polyphème chrétien ». Il fut vénéré au Moyen Age car on pensait qu’il suffisait de regarder ce Saint pour être préservé contre les inondations, les incendies et les tremblements de terre. Si on le nomme le Polyphème, c’est qu’on avait l’habitude de le représenter en des proportions colossales (4m de haut).

     

     « Saint Christophe » de Dürer

     

    (4)Sainte Barbe : vierge et martyre, décapitée pour la foi. Elle eut pour bourreau son propre père. Elle devint la patronne des canonniers car son père fut foudroyé lorsqu’il eut porté le coup fatal à sa fille.

     

    (5)clepsydre : La clepsydre est une horloge à eau, fonctionnant sur le principe d'un écoulement régulier au fil du temps.

     

    (6) rapine : vol

     



     

     

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  • Citation d'Erasme, extraite d'ELOGE DE LA FOLIE

     

    Voici un passage de cet ouvrage évoquant la folie des superstitions au XVI ème siècle. Rappelons qu'Erasme est un auteur humaniste qui a dû supporter l'exil pour échapper aux persécutions et continuer à exprimer ses pensées librement. Voici l'extrait:

     

    Extrait d'ELOGE DE La FOLIE

     

     

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