•                                                            Qu'est-ce que l'estime de soi?

    Ce que n'est pas l'estime de soi

    -le narcissisme ou l'autosuffisance: si le narcissisme est parfois nécessaire pour l'image de soi, lorsqu'il est déchaîné, il est le principal moteur de la maladie psychospirituelle. Pour parvenir à changer, à mourir physiquement ou symboliquement, il faut être capable de se détacher d'une forme de narcissisme pour grandir psychiquement: "on ne peut surmonter la peur de la mort que si l'on est capable de vaincre son narcissisme", explique Scott Peck, -célèbre psychiatre américain-. Sur l'échelle des blessures narcissiques, la mort est la blessure ultime.

    "Car plus on réduit son narcissisme, son égoïsme et le sentiment de sa propre importance, moins on craint la mort, mais aussi la vie. Et c'est ainsi que l'on devient plus aimant. Débarrassé du fardeau inutile de se protéger soi-même, on est capable de tourner son regard vers autrui et de le reconnaître vraiment."

    L'estime de soi va à l'encontre de l'égoïsme, de l'orgueil et de la prétention qui nuisent à son développement.

    Cela passe donc par un certain détachement de soi.

    Ce qu'est l'estime de soi

    L'estime de soi, c'est être content de soi, être un bon compagnon pour soi-même, se trouver sympathique et ouvrir un dialogue intérieur agréable et chaleureux. Elle va de pair avec l'harmonie intérieure, l'équanimité -à savoir l'égalité d'humeur- et la sagesse.

    Si l'on accorde de la valeur à sa personne, on n'a pas de mal à saisir que l'on vaut bien tous les efforts que l'on fait pour soi. L'estime de soi se développe avec la construction de soi et les efforts qu'il faut déployer pour y parvenir, pour s'imposer une certaine discipline, essentielle pour grandir. Rappelons que l'intolérance à la frustration ou à la contrainte peuvent conduire les enfants à des comportements destructeurs parce qu'ils n'ont pas appris à gérer leurs émotions. L'estime de soi passe donc par une forme de discipline équilibrée qui permet au cœur et à l'esprit de grandir en bonne harmonie et de faire jaillir la tendresse.

    L'absence d'estime de soi peut venir du regard des parents qui ne nous ont pas appris la valeur que l'on doit accorder à soi-même et tous les efforts qu'il faut faire pour parvenir à son plein épanouissement en respectant un certain nombre de règles, dans un cadre ferme mais chaleureux, propice à l'expression de la tendresse.

    L'estime de soi passe donc par l'apprentissage de la valeur de soi et des efforts nécessaires pour cultiver un être épanoui et en bonne santé, respectant une certaine hygiène de vie et développant de belles pensées. Bien penser est aussi important que bien se nourrir.

    Bibliographie

    Au-delà du chemin le moins fréquenté -Scott Peck

    Citation:

    "La guérison la plus profonde ne passe pas par l'esprit mais par le cœur et l'âme."

    Scott Peck "Au-delà du chemin le moins fréquenté"

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  •  Critères de détection de la schizophrénie 

    Certaines personnes se demandent si elles sont ou non atteintes de la schizophrénie. Beaucoup de psychiatres ne nomment pas le mal. Pourquoi? Volonté de ne pas stigmatiser ou celle d'infantiliser? Les psychiatres savent-ils exactement (signe d'une forme de leur incompétence ou impuissance)?A quoi cela sert-il de nommer? Peut-on guérir sans savoir précisément de quel mal souffre la personne et quelles solutions apporter? Se responsabiliser, n'est-ce pas savoir de quoi on souffre afin d'en sortir?

    Le DSM IV peut être considéré comme la "Bible" des psychiatres. C'est un ouvrage qui définit les maladies en fonction de certains critères scientifiques. Dans le cas de la schizophrénie, voici les critères:

    A. Symptômes caractéristiques : deux ou plus des manifestations suivantes sont présentes, chacune pendant une partie significative du temps pendant une période d’un mois (ou moins quand elles répondent favorablement au traitement) :

    1.Idées délirantes

    2.Hallucinations

    3.Discours désorganisé (c.-à-d., coq-à-l’âne fréquents ou incohérence)

    4.Comportement grossièrement désorganisé ou catatonique (= période de passivité et de négativisme)

    5.Symptômes négatifs, comme par exemple un émoussement affectif ou une perte de la volonté

     

    On distingue les symptômes positifs associés à l'excès ou la distorsion des fonctions normales (telles que le délire, les hallucinations, le discours désorganisé) ou des symptômes négatifs associés à une diminution ou une perte des fonctions normales (absence de réponse émotionnelle, diminution de l'intérêt et de la motivation pour les fonctions sociales et interpersonnelles).

    N.B. : Un seul symptôme du critère A est requis si les idées délirantes sont bizarres ou si les hallucinations consistent en une voix commentant en permanence le comportement ou les pensées du sujet, ou si, dans les hallucinations plusieurs voix conversent entre elles.

    B. Disfonctionnement social / des activités : pendant une partie significative du temps depuis la survenue de la perturbation, un ou plusieurs domaines majeurs du fonctionnement tels que le travail, les relations interpersonnelles, ou les soins personnels sont nettement inférieurs au niveau atteint avant la survenue de la perturbation (ou, en cas de survenue dans l’enfance ou dans l’adolescence, incapacité à éteindre le niveau de réalisation interpersonnelle, scolaire, ou dans d’autres activités auxquelles on aurait pu s’attendre).

    C. Durée : Des signes permanents de la perturbation persistent pendant au moins 6 mois.

    Il existe des SOUS-TYPES de schizophrénie:

    -schizophrénie paranoïde:

    A. Préoccupation par une ou plusieurs idées délirantes ou par des hallucinations auditives fréquentes

    B. Aucune des manifestations suivantes n'est au premier plan : discours désorganisé, comportement désorganisé ou catatonique ou affect abrasé ou inapproprié.

    -schizophrénie désorganisée

    A. Toutes les manifestations suivantes sont au premier plan :

    1.Discours désorganisé

    2.Comportement désorganisé

    3.Affect abrasé (=usé par frottement) ou inapproprié

    B. Ne répond pas au critères du type catatonique

    -schizophrénie catatonique

    Présence d'au moins 2 des manifestations suivantes :

    1.Immobilité motrice se manifestant par une catalepsie (comprenant une flexibilité cireuse catatonique) ou une stupeur catatonique

    2.Activité motrice excessive (apparemment stérile et non influencée par les stimulations exterieures)

    3.Négativisme extrême (résistance immotivée à tout ordre ou maintien d'une position rigide s'opposant aux tentatives de mobilisation passive) ou mutisme

    4.Posture catatonique (maintien d'une position inappropriée ou bizarre), mouvements stéréotypés, maniérismes manifestes, grimaces manifestes

    5.Echolalie (=répéter de façon systématique une partie des phrases de l'interlocuteur) ou échopraxie (=imiter une partie des mouvements de l'interlocuteur).

    Les cas limites:

    -schizophrénie dysthymique:

    C'est Kasanin, en 1933, qui propose le terme de psychose aigüe schizo-affective pour décrire un tableau clinique dans lequel se mélangent des symptômes schizophréniques tels que le délire, l'hallucination, la dissociation avec des troubles majeurs de l'humeur (dépressifs, maniaques ou mixtes) congruent ou non au délire. La clinique démontre que les troubles schizo-affectifs durent de trois à quatre mois et sont généralement suivis de périodes d'accalmie pendant lesquelles ne subsistent qu'une symptomatologie résiduelle, voire aucun trouble psychique majeur. Actuellement, en raison des intervalles libres de symptômes psychiatriques, la clinique moderne inclut les tableaux schizo-affectifs dans la psychose bipolaire (maniaco-dépressive) ou en constitue une entité distincte intermédiaire entre les troubles schizophréniques et les troubles bipolaires maniaco-dépressifs.

    Selon Kretschmer, toute personnalité possède 2 pôles (maladie bipolaire). Le tempérament schizoïde se meut entre hyperesthésie (sensibilité exacerbée des différents sens) et anesthésie affective, et le sujet éprouve les 2 effets de manière simultanée. Il est à la fois trop sensible et trop froid. (Minkowski, 1997, p.25.)

    Les troubles schizo-affectifs sont répertoriés dans le DSM-IV-TR (295.70) et dans la CIM-10 (F25.x). (voir ce lien: http://www.memoireonline.com/01/11/4209/m_La-creativite-en-musicotherapie-aupres-de-personnes-schizophrenes-comme-re-creation-de-soi-d8.html).

    Ce passage sur l'explication de la schizophrénie dysthymique est extrait d'un mémoire intitulé: "La créativité en musicothérapie auprès de personnes schizophrènes comme re-création de soi d'un point de vue phénoménologique" par Aude Cassina Université des Arts de Zurich (Suisse) - Master of Advanced Studies en musicothérapie clinique 2010.

    Voici le sommaire de ce mémoire qui me semble passionnant puisqu'elle étudie les relations entre création et folie:

    http://www.memoireonline.com/01/11/4209/m_La-creativite-en-musicotherapie-aupres-de-personnes-schizophrenes-comme-re-creation-de-soi-d.html

     

    En conclusion, à quoi sert-il de nommer? Je dirai que cela permet à la famille et au malade de se responsabiliser et de savoir distinguer le bon grain (la personne bien, en bonne santé) de l'ivraie (les symptômes de la maladie). A partir des symptômes décrits, quand le dialogue est possible, il serait intéressant d'en discuter, de savoir ce que l'entourage peut faire dans ces moments, en écoutant la personne malade qui saurait dire ce qui lui fait le plus de bien. Je trouve que l'attitude qui consiste à infantiliser la personne malade ou à la stigmatiser est vraiment négative. Il faut savoir écouter dans les moments de rémission et faire la part des choses. La personne malade peut elle-même se renseigner et tenter de s'autocontrôler lorsqu'elle sait que ce sont des signes de la maladie en allant vers ce qui fait du bien, ce qui rend joyeux. Mais personne ne peut vouloir à la place de l'autre.

    Il faut savoir aussi que nous sommes tous malades à des degrés différents, puisque la définition de la santé mentale selon l'OMS, c'est la capacité à réaliser son plein potentiel: qui en est véritablement capable? La différence entre quelqu'un dit "normal" et une personne malade, c'est le degré de souffrance, rien de plus. Nul être n'a le droit de prendre le dessus sur un autre. Il n'y a pas ceux qui savent d'un côté et les autres. Il y a juste ceux qui souffrent le plus, que cela handicape et que chacun doit tenter d'aider comme il le peut, puisque personne n'est à l'abri. Si on se regarde bien, personne n'est exempt de troubles. La santé mentale, on en parle peu et pourtant, c'est comme la santé physique, cela se travaille (bien penser, bien aimer, évoluer spirituellement etc...). Un sujet d'avenir!

     

    Liens externes

    Résumé des critères du DSM IV: http://www.cercle-d-excellence-psy.org/informations/cim-10-et-dsm-ivr/dsm-ivr/schizophrenie-f20/

    Très bon article de psychologies magazine: http://www.psychologies.com/Moi/Problemes-psy/Troubles-Maladies-psy/Articles-et-Dossiers/Schizophrenie-quand-faut-il-s-inquieter

    La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile.

    Hippocrate (père de la médecine)

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  •                                                                   Qu'est-ce que la dette affective?

    Finalement, en amour, on est parfois confronté à la mauvaise foi de l'autre qui se défile pour éviter d'avoir à assumer ses responsabilités. Le monde est fait de beautés mais aussi d'horreurs et parfois l'autre préfère se laisser tirer vers le bas plutôt que de monter vers le haut et dépasser le stade boueux d'une réalité insupportable.

    Au lieu d'avouer qu'il n'est pas capable d'ouvrir son cœur -mais cela demanderait un minimum d'humilité- et de proposer des solutions, il préfère assassiner verbalement et se dire que NOUS sommes la cause de son mal, que nous ne savons pas faire naître l'amour. Cette attitude ressemble à la fameuse lettre cynique de Valmont à Madame de Tourvel dans "Les Liaisons dangereuses", lorsque ce dernier, en séducteur sans vergogne, affirme sans honte: "Ce n'est pas ma faute" (si je ne t'aime plus!). Alors que le libertin a tout fait pour posséder la Présidente, une fois l'acte accompli, il lui répond qu'il ne l'aime plus et qu'il ne l'a jamais aimé: "ce n'est pas ma faute!", répète-t-il comme une rengaine. Comment se déresponsabiliser, faire souffrir en niant l'évidence?

    Oui, mais voilà nous savons ce que nous avons donné et même si c'était sans espoir de retour, on attend un minimum de respect, on veut au moins n'être pas méprisé, sali par les paroles dégradantes de celui qui se défile et qui nous considère comme un objet qu'on prend et qu'on jette vulgairement: une autre bien meilleure que nous viendra nous remplacer! Cette attitude est vraiment honteuse, mais doit-on en vouloir à l'autre, s'interdire d'aimer, oublier les bons moments, se punir d'avoir fait confiance?

    C'est après une expérience de ce type que j'ai songé à ce mot: dette affective. Il est si facile de refuser de s'ouvrir affectivement afin de ne jamais souffrir de devoir "rembourser" symboliquement. C'est en lisant quelques articles sur le sujet que j'ai mieux saisi le titre du livre" pourquoi on en veut à ceux qui nous font du bien?". On leur fait payer pour n'avoir pas à payer, au moins à court terme. On entre alors dans un processus négatif de destruction et d'autodestruction.

    Comment fonctionne le principe de la dette affective?

    « Tout don engendre une dette, et toute dette doit être apurée. » Ce principe s’applique collectivement comme le montrent les ethnologues. Le don ne peut pas être refusé, il doit être remboursé, le non-remboursement crée le rejet. Le fait de ne pas rembourser la dette peut engendrer des perturbations psychologiques et affectives importantes.

    Pourquoi s'autopunit-on?

    Certaines personnes restent, à l’âge adulte, dans l’illusion qu’elles peuvent recevoir sans donner, ou au contraire que leur dette ne pourra pas être remboursée. Des dettes anciennes non-apurées peuvent ainsi mener à des conduites d’auto-punition.

    Les effets sur le donataire

    Dans le cas de dettes privées, les conséquences sont inégales, pouvant mener le donataire à exiger encore plus, à nier la dette, à la rembourser à d’autres, à agresser le donateur, d’autres personnes, ou lui-même, en particulier par une mésestime de soi.

    Le besoin de rembourser une dette psychique ou affective

    L’universalité du besoin social de rembourser notée par les ethnologues, montre que nous le portons en nous. Une dette acceptée, et son remboursement, renforcent les liens sociaux et affectifs. Marcel Mauss montre ce mécanisme, en général appelé "Potlatch", dans son Essai sur le don. Ce don ritualisé doit être remboursé sous peine de dommages psychiques, et de dévalorisation du donataire et du groupe qu’il représente, sous forme de perte d’autorité, d’honneur, de mana. Le cadeau peut même être réputé détenir une partie de l’essence du donateur, qui doit donc être rendue, sous peine d’agir contre son détenteur abusif. Dans le cas normal, le potlatch, -qui peut prendre de nombreuses formes, matérielles ou dématérialisées-, ajoute au prestige du donateur. Il devient donc l’enjeu d’une lutte d’influence et de prestige. A l’extrême, ce désir de dominer peut pousser à détruire les biens plutôt que les donner, rendant l’infériorisation de l’autre définitive.

    Que peut entraîner le non-respect de la dette affective?

    Là ou le non-respect de la dette collective pouvait entraîner une guerre, le non-respect de la dette individuelle peut entraîner un désordre psychique. Dans tous les cas le non-apurement de la dette crée de la haine envers le donateur, qui peut être retournée contre soi-même. Le masochisme de ces débiteurs peut faire croire qu’ils éprouvent du plaisir dans la situation qu’ils ont participé à créer, alors qu’en fait cette douleur ne sert qu’à soulager le poids de leur dette.

    La délinquance relationnelle

    "Enfin, il y a ce fameux mécanisme psychologique : « Ce prêt m’oblige et je ne veux pas être l’obligé d’un tiers ». Dès lors, ce prêt n’a pas eu lieu – et qui aurait la sottise de rembourser un prêt qui n’a jamais existé ? L’affaire se trouve réglée à moindre frais… Ce prêt devient un don et, en guise de contre don, on fait payer, dans tous les sens du terme, parce qu’on se trouve soudain riche du don de l’autre… Il n’empêche, cette autre logique débouche sur une même conclusion : il y a vol. Dans tous les cas de figure, il n’y a jamais que variation sur le sempiternel thème de la délinquance relationnelle." Michel Onfray

    En prolongement de l'explication de Michel Onfray, je dirai que la délinquance relationnelle naît d'une absence de responsabilité face à ses actes. On n'assume pas ce qu'on a pourtant voulu et on fait porter à l'autre le poids de notre irresponsabilité. Dans ce type de relation toxique, on méprise l'autre et on lui fait croire qu'il n'est pas assez bien pour nous, qu'il y a mieux ailleurs. On ment sur ce qui s'est précédemment passé, on déforme et on se croit sorti d'affaire, mais seulement pour un temps...car le mensonge est une illusion et il ne guérit de rien, il rend malade.

    Quelles solutions peut-on mettre en avant pour rembourser une dette affective?

    • dire pardon lorsqu'on a mal agi
    • reconnaître ses torts et tenter de réparer les dégâts plutôt que de nier les faits
    • donner à son tour
    • arrêter de mentir
    • être juste et ne pas sombrer dans la mauvaise foi ou la déformation des faits, en réinventant "l'histoire"
    • Ne pas se comporter comme un lâche et assumer

    La réparation est toujours un don symbolique ou affectif.

    ..............

    En musique et en vidéo, voilà ce que j'aurais rêvé d'entendre, une chanson que je trouve magnifique sur la capacité de se faire pardonner quand a blessé à coups de couteau verbaux: The Christian-WORDS.

    Liens externes

    • Article de Michel Onfray sur le sujet: http://mo.michelonfray.fr/chroniques/la-chronique-mensuelle-de-michel-onfray-n%C2%B0-92-%E2%80%93-janvier-2013/

    Et pour les curieux, voici la lettre de Valmont à Madame de Tourvel (que je citais en introduction):

    "On s’ennuie de tout, mon Ange, c’est une loi de la Nature ; ce n’est pas ma faute. Si donc je m’ennuie aujourd’hui d’une aventure qui m’a occupé entièrement depuis quatre mortels mois, ce n’est pas ma faute. Si, par exemple, j’ai eu juste autant d’amour que toi de vertu, et c’est sûrement beaucoup dire, il n’est pas étonnant que l’un ait fini en même temps que l’autre. Ce n’est pas ma faute. Il suit de là, que depuis quelque temps je t’ai trompée : mais aussi, ton impitoyable tendresse m’y forçait en quelque sorte ! Ce n’est pas ma faute. Aujourd’hui, une femme que j’aime éperdument exige que je te sacrifie. Ce n’est pas ma faute. Je sens bien que te voilà une belle occasion de crier au parjure : mais si la nature n’a accordé aux hommes que la constance, tandis qu’elle donnait aux femmes l’obstination, ce n’est pas ma faute. Crois-moi, choisis un autre amant, comme j’ai fait une autre maîtresse. Ce conseil est bon, très bon ; si tu le trouves mauvais, ce n’est pas ma faute. Adieu, mon ange, je t’ai prise avec plaisir, je te quitte sans regret : je te reviendrai peut-être. Ainsi va le monde. Ce n’est pas ma faute."

     

    Rappelons que le personnage de Valmont a été inspiré à Laclos par l'observation de véritables libertins de son époque. Le vicomte a sacrifié son cœur, privilégiant l'affreux calcul et la manipulation, préférant l'orgueil et la vanité, à l'humble élan du cœur. Il s'en repentira par la suite, mais bien trop tard et conduira Madame de Tourvel à sa perte.

    Ne te conduis pas comme si tu devais vivre des millions d'années. L'inévitable dette est suspendue sur toi. Pendant que tu vis, pendant que tu le peux encore, deviens homme de bien.

    Marc-Aurèle "Pensées pour moi-même"

    The Christians "Words"

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  • <figure class=" ob-pull-left ob-media-left ob-img-size-300 "> La sauge: l'herbe de la guérison </figure>

    Je tiens à préciser que cet article ne vise pas à dire que les herbes aromatiques sauvent de tout. On sait aujourd'hui que de nombreux médicaments ont des effets secondaires fortement indésirables (pas tous évidemment!) ce qui prouve que la recherche en ce domaine doit être approfondie avec humilité. Je remarque que certains médecins nous poussent à prendre des vessies pour des lanternes, en minimisant les effets secondaires des médicaments que ce soit dans le domaine de la psychiatrie, de la médecine générale ou autre. On abuse de notre ignorance et de notre faiblesse, surtout lorsqu'on est malade.

    La volonté des auteurs de ce blog est de garder un esprit d'ouverture sur tous les domaines (médecine, philosophie, psychologie, littérature, religion, naturopathie, aromathérapie etc...) qui existent, de réaliser une synthèse, en sortant de l'esprit de chapelle, en s'intéressant aux recherches scientifiques tout en ne négligeant pas les apports de la nature dont nous sommes issus puisque nous sommes des êtres vivants. Le soin par les plantes est très ancien et mérite qu'on y accorde de l'importance, même s'il ne guérit pas de tout. On peut simplement dire que comme tout ce qui favorise l'hygiène de vie (sport, nourriture, respect de soi et des autres) , cet aspect a une importance qui vaut le coup qu'on s'y penche ou du moins qu'on reste curieux.

    Le sens étymologique du terme "sauge"

    Son nom est issu du latin "salvare" qui signifie "sauver". Il évoque à lui seul ses multiples vertus médicinales. Sa réputation de préserver la santé et la vie lui serait acquise depuis les temps les plus reculés en Chine où ses feuilles étaient vendues à prix d'or comme en Europe.

    Voilà ce qu'un célèbre médecin du Moyen-Age en disait:

    "Pourquoi faut-il qu'un homme meure?

    Puisqu'en son jardin à toute heure

    Il a de la sauge plantée?"

    Introduite en Amérique du Nord au XVIIe siècle, elle y a été l’herbe la plus consommée jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, où elle a cédé sa place à l’origan. À cause de sa richesse en substances antioxydantes, on s’en sert pour assaisonner les charcuteries, notamment les saucisses, dont elle augmente la durée de conservation. Son essence sert en outre à la fabrication de parfums, de savons, de dentifrices et de produits cosmétiques.

    Ses vertus sur la santé

    La sauge fraîche est une excellente source de vitamine K. Cette vitamine est nécessaire pour la synthèse de protéines qui participent à la coagulation du sang (autant dans la stimulation que dans l’inhibition de la coagulation sanguine). Elle joue aussi un rôle dans la formation des os.

    Elle est aussi une source de fer pour l’homme, mais pas pour la femme. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Il joue aussi un rôle dans la fabrication de nouvelles cellules, hormones et neurotransmetteurs.

    Propriétés physiques

    - Action similaire aux œstrogènes, régularisation des cycles menstruels

    - Régulatrice de la sécrétion du sébum et de la transpiration

    - Tonique du cuir chevelu

    - Tonique de la circulation sanguine, diurétique

    - Anti-hyper-cholestérolémiante

    - Antispasmodique, anti-épileptisante, relaxante

    - Neurotonique

    - Aphrodisiaque

    Pourquoi est-elle bonne pour le moral?

    Elle a des vertus stimulantes pour lutter contre la fatigue physique ou morale. Elle est indiquée chez les personnes qui n'ont pas bon moral, qui se sentent seules ou lasses, et n'ont envie de rien. Elle revitalise, stimule et dissout les tensions . Elle libère de l'entêtement et de l'étroitesse d'esprit . Elle rend euphorique, éloigne les peurs, les soucis, la mélancolie, les dépressions et la paranoïa . Elle aide à prendre la vie plus légèrement. Elle renforce la confiance en soi et ouvre de nouvelles perspectives . Elle stimule inspiration et créativité chez les artistes.

    L'huile essentielle de sauge sclarée peut s'utiliser en diffusion ou en massage mélangé avec une huile neutre.

    En conclusion, cette page parle des propriétés de la sauge fraîche qu'on peut planter dans son jardin en l'achetant dans une jardinerie ou dans certains supermarchés et qui se mélange dans les bouillons, avec de la volaille ou du fromage de chèvre. Elle évoque aussi les vertus de l'huile essentielle de sauge sclarée.

    Avec le basilic, elle est l'herbe aromatique la plus recommandée pour lutter contre les tensions morales et les épreuves psychiques. Bien sûr, elle n'apporte pas de solutions miracles et comme toutes les plantes, elle demande un travail sur soi. La guérison n'est pas liée à un seul facteur, elle est multifactorielle, ce que les médecins oublient parfois de rappeler, d'où l'intérêt d'apporter un regard critique sans tout rejeter. Ils ont tendance à se cacher derrière les médicaments, alors qu'on soigne un être tout entier. Hippocrate, le fondateur de la médecine, disait pourtant: "C'est la nature qui soigne les malades." Aurait-on oublié ses célèbres préceptes? Il disait également: "La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin."

    Pour aller plus loin

    • Je conseille ce site d'origine québécoise. Les Canadiens ont beaucoup moins de tabous que les Français sur la maladie mentale, ils veulent soigner et non pas juger. Nous devrions prendre exemple sur eux. Voici le lien sur la page concernant la sauge, écrite par des naturopathes:

    http://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=sauge_nu

    • Site sur l'huile essentielle de sauge sclarée:
      http://www.clenama.com/ft-sauge-sclaree.htm
    • Les Herbes aromatiques c'est malin Alix Lefief-Delcourt, éditions quotidien malin, février 2013.

    Que ton aliment soit ta seule médecine.

    Hippocrate

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  •  Citation de Jung commentée: l'impermanence et la vie

    La métaphore du conscient et de l'inconscient

    (citation de Jung et explication de Scott Peck)

     

    Selon Scott Peck dans Le Chemin le moins fréquenté extrait de son chapitre "l'évolution de la conscience", notre inconscient est comme un riche système de racines cachées qui nourrit la conscience, représentée par la petite pousse qui fait surface. Scott Peck explique qu'il doit cette analogie à Jung qui en parle dans son autobiographie intitulée "Ma vie". Voici ce que Jung en dit:

     

    "La vie m'a toujours semblé être comme une plante qui puise sa vitalité dans son rhizome; la vie proprement dite de cette plante n'est point visible, car elle gît dans le rhizome. Ce qui devient visible au-dessus du sol ne se maintient qu'un seul été, puis se fane...Apparition éphémère. Quand on pense au devenir et au disparaître infinis de la vie et des civilisations, on en retire une impression de vanité des vanités; mais personnellement, je n'ai jamais perdu le sentiment de pérennité de la vie sous l'éternel changement. Ce que vous voyons, c'est la floraison -et elle disparaît-, mais le rhizome persiste."

     

    Selon Jung, il existe deux parties dans notre inconscient:

    -l'inconscient individuel ou personnel qui est plus superficiel

    -l'inconscient collectif, commun à toute l'humanité.

    L'inconscient personnel est un lieu de trouble et d'agitation, de combat entre la volonté de Dieu (celle d'une perfection, d'un idéal d'Etre) et celle de l'individu avec tous ses travers (vanité, égoïsme, orgueil...).

    L'inconscient collectif est l'héritage de notre civilisation et celle plus lointaine de notre humanité.

     

    D'où proviendrait la maladie mentale?

    C'est à cause de ces tumultes -ceux de l'inconscient individuel- que la maladie mentale -notamment chez Freud- a souvent été localisée dans l'inconscient, symbole des démons souterrains qui font surface pour tourmenter l'individu. En réalité, le siège de la psychopathologie est la conscience: "C'est parce que notre moi résiste à la sagesse de notre inconscient, à l'idée de Dieu que nous devenons malades." Scott Peck.

     

    Le but ultime de tout individu, c'est de ne faire qu'un avec Dieu. C'est le sens de la vie. Même si nous ne sommes pas croyants, il est une idée en nous, celle de la bienveillance, du bonheur que nous avons pu ressentir, de sa chaleur solaire, d'un bien-être, d'une paix, de la félicité. La connaissance, au sens étymologique du terme ( en latin: cum, scire), c'est savoir avec Dieu. Si la fleur de la conscience qui pousse du rhizome du Dieu inconscient peut devenir Dieu, alors Dieu vivra sous une forme nouvelle, à travers nous en formant une nouvelle plante pleine de santé.

     

    Le conscient est la partie exécutrice de notre être. C'est elle qui prend des décisions et nous met en action. La grâce est un élement essentiel, il est le cadeau spirituel que le divin nous envoie et qu'on doit pouvoir recevoir en y étant ouvert. Si nous sommes fermés, rien n'arrive. Il faut accepter ces cadeaux et faire en sorte d'être à la hauteur avec humilité, sans se mettre des barres trop hauts, mais en agissant et en se responsabilisant, sans se culpabiliser, car la culpabilité conduit souvent à l'autopunition et à la destruction de soi. Or, le divin construit et est rempli d'amour, il n'est pas la haine ou l'égoïsme. Renouer avec le divin en chacun de nous, c'est retrouver la santé ou simplement la maintenir et nous rendre encore plus fort psychiquement et spirituellement.

     

     

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