• Critères de détection de la schizophrénie

     Critères de détection de la schizophrénie 

    Certaines personnes se demandent si elles sont ou non atteintes de la schizophrénie. Beaucoup de psychiatres ne nomment pas le mal. Pourquoi? Volonté de ne pas stigmatiser ou celle d'infantiliser? Les psychiatres savent-ils exactement (signe d'une forme de leur incompétence ou impuissance)?A quoi cela sert-il de nommer? Peut-on guérir sans savoir précisément de quel mal souffre la personne et quelles solutions apporter? Se responsabiliser, n'est-ce pas savoir de quoi on souffre afin d'en sortir?

    Le DSM IV peut être considéré comme la "Bible" des psychiatres. C'est un ouvrage qui définit les maladies en fonction de certains critères scientifiques. Dans le cas de la schizophrénie, voici les critères:

    A. Symptômes caractéristiques : deux ou plus des manifestations suivantes sont présentes, chacune pendant une partie significative du temps pendant une période d’un mois (ou moins quand elles répondent favorablement au traitement) :

    1.Idées délirantes

    2.Hallucinations

    3.Discours désorganisé (c.-à-d., coq-à-l’âne fréquents ou incohérence)

    4.Comportement grossièrement désorganisé ou catatonique (= période de passivité et de négativisme)

    5.Symptômes négatifs, comme par exemple un émoussement affectif ou une perte de la volonté

     

    On distingue les symptômes positifs associés à l'excès ou la distorsion des fonctions normales (telles que le délire, les hallucinations, le discours désorganisé) ou des symptômes négatifs associés à une diminution ou une perte des fonctions normales (absence de réponse émotionnelle, diminution de l'intérêt et de la motivation pour les fonctions sociales et interpersonnelles).

    N.B. : Un seul symptôme du critère A est requis si les idées délirantes sont bizarres ou si les hallucinations consistent en une voix commentant en permanence le comportement ou les pensées du sujet, ou si, dans les hallucinations plusieurs voix conversent entre elles.

    B. Disfonctionnement social / des activités : pendant une partie significative du temps depuis la survenue de la perturbation, un ou plusieurs domaines majeurs du fonctionnement tels que le travail, les relations interpersonnelles, ou les soins personnels sont nettement inférieurs au niveau atteint avant la survenue de la perturbation (ou, en cas de survenue dans l’enfance ou dans l’adolescence, incapacité à éteindre le niveau de réalisation interpersonnelle, scolaire, ou dans d’autres activités auxquelles on aurait pu s’attendre).

    C. Durée : Des signes permanents de la perturbation persistent pendant au moins 6 mois.

    Il existe des SOUS-TYPES de schizophrénie:

    -schizophrénie paranoïde:

    A. Préoccupation par une ou plusieurs idées délirantes ou par des hallucinations auditives fréquentes

    B. Aucune des manifestations suivantes n'est au premier plan : discours désorganisé, comportement désorganisé ou catatonique ou affect abrasé ou inapproprié.

    -schizophrénie désorganisée

    A. Toutes les manifestations suivantes sont au premier plan :

    1.Discours désorganisé

    2.Comportement désorganisé

    3.Affect abrasé (=usé par frottement) ou inapproprié

    B. Ne répond pas au critères du type catatonique

    -schizophrénie catatonique

    Présence d'au moins 2 des manifestations suivantes :

    1.Immobilité motrice se manifestant par une catalepsie (comprenant une flexibilité cireuse catatonique) ou une stupeur catatonique

    2.Activité motrice excessive (apparemment stérile et non influencée par les stimulations exterieures)

    3.Négativisme extrême (résistance immotivée à tout ordre ou maintien d'une position rigide s'opposant aux tentatives de mobilisation passive) ou mutisme

    4.Posture catatonique (maintien d'une position inappropriée ou bizarre), mouvements stéréotypés, maniérismes manifestes, grimaces manifestes

    5.Echolalie (=répéter de façon systématique une partie des phrases de l'interlocuteur) ou échopraxie (=imiter une partie des mouvements de l'interlocuteur).

    Les cas limites:

    -schizophrénie dysthymique:

    C'est Kasanin, en 1933, qui propose le terme de psychose aigüe schizo-affective pour décrire un tableau clinique dans lequel se mélangent des symptômes schizophréniques tels que le délire, l'hallucination, la dissociation avec des troubles majeurs de l'humeur (dépressifs, maniaques ou mixtes) congruent ou non au délire. La clinique démontre que les troubles schizo-affectifs durent de trois à quatre mois et sont généralement suivis de périodes d'accalmie pendant lesquelles ne subsistent qu'une symptomatologie résiduelle, voire aucun trouble psychique majeur. Actuellement, en raison des intervalles libres de symptômes psychiatriques, la clinique moderne inclut les tableaux schizo-affectifs dans la psychose bipolaire (maniaco-dépressive) ou en constitue une entité distincte intermédiaire entre les troubles schizophréniques et les troubles bipolaires maniaco-dépressifs.

    Selon Kretschmer, toute personnalité possède 2 pôles (maladie bipolaire). Le tempérament schizoïde se meut entre hyperesthésie (sensibilité exacerbée des différents sens) et anesthésie affective, et le sujet éprouve les 2 effets de manière simultanée. Il est à la fois trop sensible et trop froid. (Minkowski, 1997, p.25.)

    Les troubles schizo-affectifs sont répertoriés dans le DSM-IV-TR (295.70) et dans la CIM-10 (F25.x). (voir ce lien: http://www.memoireonline.com/01/11/4209/m_La-creativite-en-musicotherapie-aupres-de-personnes-schizophrenes-comme-re-creation-de-soi-d8.html).

    Ce passage sur l'explication de la schizophrénie dysthymique est extrait d'un mémoire intitulé: "La créativité en musicothérapie auprès de personnes schizophrènes comme re-création de soi d'un point de vue phénoménologique" par Aude Cassina Université des Arts de Zurich (Suisse) - Master of Advanced Studies en musicothérapie clinique 2010.

    Voici le sommaire de ce mémoire qui me semble passionnant puisqu'elle étudie les relations entre création et folie:

    http://www.memoireonline.com/01/11/4209/m_La-creativite-en-musicotherapie-aupres-de-personnes-schizophrenes-comme-re-creation-de-soi-d.html

     

    En conclusion, à quoi sert-il de nommer? Je dirai que cela permet à la famille et au malade de se responsabiliser et de savoir distinguer le bon grain (la personne bien, en bonne santé) de l'ivraie (les symptômes de la maladie). A partir des symptômes décrits, quand le dialogue est possible, il serait intéressant d'en discuter, de savoir ce que l'entourage peut faire dans ces moments, en écoutant la personne malade qui saurait dire ce qui lui fait le plus de bien. Je trouve que l'attitude qui consiste à infantiliser la personne malade ou à la stigmatiser est vraiment négative. Il faut savoir écouter dans les moments de rémission et faire la part des choses. La personne malade peut elle-même se renseigner et tenter de s'autocontrôler lorsqu'elle sait que ce sont des signes de la maladie en allant vers ce qui fait du bien, ce qui rend joyeux. Mais personne ne peut vouloir à la place de l'autre.

    Il faut savoir aussi que nous sommes tous malades à des degrés différents, puisque la définition de la santé mentale selon l'OMS, c'est la capacité à réaliser son plein potentiel: qui en est véritablement capable? La différence entre quelqu'un dit "normal" et une personne malade, c'est le degré de souffrance, rien de plus. Nul être n'a le droit de prendre le dessus sur un autre. Il n'y a pas ceux qui savent d'un côté et les autres. Il y a juste ceux qui souffrent le plus, que cela handicape et que chacun doit tenter d'aider comme il le peut, puisque personne n'est à l'abri. Si on se regarde bien, personne n'est exempt de troubles. La santé mentale, on en parle peu et pourtant, c'est comme la santé physique, cela se travaille (bien penser, bien aimer, évoluer spirituellement etc...). Un sujet d'avenir!

     

    Liens externes

    Résumé des critères du DSM IV: http://www.cercle-d-excellence-psy.org/informations/cim-10-et-dsm-ivr/dsm-ivr/schizophrenie-f20/

    Très bon article de psychologies magazine: http://www.psychologies.com/Moi/Problemes-psy/Troubles-Maladies-psy/Articles-et-Dossiers/Schizophrenie-quand-faut-il-s-inquieter

    La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile.

    Hippocrate (père de la médecine)

    « Qu'est-ce que la dette affective?Qu'est-ce que l'estime de soi? »
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