• Elisabeth Sombart, musicienne inspirée (pianiste)

    Paroles d'Elisabeth Sombart extraites d'une émission sur radio Notre Dame :

    http://radionotredame.net/emission/ecoute-dans-la-nuit/02-01-2015/

    Elisabeth Sombart, musicienne, présidente de la fondation résonnance (www.resonnance.org) où  on peut apprendre le piano à tout âge. Il n’y a pas d’examens, la compétition génère des peurs. De nombreux artistes ont été paralysés par le trac et n’ont pas fait carrière. La fondation amène la musique dans les lieux de solidarité, hôpitaux, prisons. Cette expérience transforme la vie des élèves.

    Comment être dans le monde sans être du monde quand on est un artiste ?

    Elisabeth a obtenu à l’âge de dix ans une récompense, tous les autres jeunes pleuraient de déception. Elle dit à sa grand-mère : un jour je ferai une école où on ne fera pas ça. Elle a connu un certain nombre de déclics. (Les témoignages de la présence de Dieu) Elle a joué au piano lors d’une hospitalisation. De la douleur nait la beauté. C’est toujours d’une croix que nait la résurrection.

    "Je suis fatiguée", dit une mystique. Jésus lui répond : "quand tu travailles, tu me reposes."

    Elisabeth demande à Dieu de quitter la salle pendant un concert car le piano est tellement mauvais. Jésus lui répond :" toi tu joues, moi, je touche les âmes". A la fin du concert, elle s’avance vers les spectateurs et voit tous les visages baignés de larmes. Le piano est l’instrument par lequel on va transformer la matière. Les sons naissent du silence. Ce lieu du silence n’est pas matériel. La musique est sacrée, elle permet tous les degrés du sacrifice. Ce qui crée l’harmonie, c’est de s’ajuster.

    Elisabeth Sombart se considère comme la fille spirituelle de Maurice Zundel.

    La musique est un don et part de cet espace inviolable en nous. Unir tous les hommes en portant chacun au plus haut de lui-même.C’est très mystérieux comme on est conduits.

    Phénoménologie : Husserl présente un cube à ses élèves. Que voyez-vous? Un cube. Non, vous voyez trois faces mais vous intégrez la transcendance pour créer l’unité. La phénoménologie de la musique : la fin est contenue dans le début. Trouver les relations qui permettent de vivre l’unité. Intégrer deux sons l’un dans l’autre, on passe dans le temps musical, on entend 1 + 1 = 1. L’unité. Les artistes sont sur terre pour combler le vide laissé par les anges partis. Unifier ce qui a été rompu.

    Quand la parole a trahi, elle s’est séparée de la musique. C’est la chute qui a séparé la parole de la musique. Le temps musical permet de rétablir cette nostalgie d’un paradis perdu. L’harmonie dans la musique classique propose l’unité. Jésus ne parle jamais de la musique. Il est la musique.

    Opposer à la musique défigurée la musique classique, passer de la laideur à la beauté. Se libérer de ses peurs qui nous empêchent d’arriver à ce fin silence. Il y a dans le jeu de l’artiste plus que lui-même. Ensuite, tout se transforme. Il y a deux types d’artiste, ceux qui vont utiliser la musique pour dire qui ils sont et ceux qui sont transcendés. Le geste est une conséquence d’un mouvement intérieur. La place juste est une conséquence d’une compréhension juste.

    Je deviens l’instrument par lequel se révèle le compositeur. C’est le silence duquel est parti le compositeur qui nous relie. J’inspire Dieu, j’expire tout ce que je ne veux pas de moi. Tout ce qui est juste s’inscrit dans un présent éternel. Ce n’est pas juste un mot, c’est une expérience. Ce qui met en lien les vivants et les morts et aussi les vivants qui ne s’entendent pas. La musique classique appartient à tous. C’est un mensonge de dire qu’elle est réservée aux gens cultivés.  Tout le monde est touché, elle permet une rencontre, il y a un endroit où nous sommes tous un.

    Les formes musicales sont le reflet de notre être.

    Rien ne s’obtient facilement. Le corps résiste tellement parfois, c’est un chemin d’humilité. Comment faire en sorte que le geste soit adéquat au phrasé? Le geste est sacré quand il est débarrassé de la peur.Je pense donc je suis, c’est faux dans la musique. La compréhension de l’exigence est le plus grand cadeau qu’un adulte peut faire à un enfant. L’effort, c’est très important, l’autre côté de cette médaille, c’est la joie.

    Tout artiste devrait faire vœu de silence. Il faut atteindre ce lieu où la musique peut se révéler comme fruit du silence. Toute vérité est dans un paradoxe.La sainteté c’est vouloir s’affranchir de soi-même. Pour l’artiste, la sainteté, c’est rejoindre ce sanctuaire intérieur d’où on va pouvoir révéler les sons.

    Dieu est le Bien commun et aussi le secret personnel de chacun.

    La vocation d’artiste est une vocation de sainteté dans la mesure où c’est être perméable à la lumière. Saint Jean de la Croix : "si votre parole n’est pas plus belle que le silence, ne la dites pas." On ne peut pas toucher impunément, nos mains sont le témoin de l’âme.

    Jamais la femme n’a été tant attaquée, tant martyrisée. Que nous enseigne l’apocalypse ? C’est que la femme est celle qui terrassera le serpent. Il s’acharne contre elle. On arrive à un temps où cette accélération de la violence faite aux femmes est peut être le signe d’une délivrance prochaine. Je demande tous les jours pardon à Marie de ne pas savoir toujours être en elle, je n’ai pas été aimée comme je l’aurais souhaité dans mon enfance. C’est aussi une grâce.

     On sent à la fois le très grand désir d’un absolu chez les gens et aussi la peur de cela. La peur est dans la subjectivité, l’expérience de la musique nous sort de cette subjectivité.

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