• Dans son ouvrage "Scivias" (2ème vision), Hildegarde de Bingen, mystique du Moyen Age raconte ses visions de l'enfer, qui ressemblent à un enfer de l'âme humaine:

     

    "Mais ce lac si large et si profond qui t'apparaît est l'enfer qui se mesure à l'énormité (l'étendue) des vices et à la grandeur des pertes (des réprouvés) ; son orifice est comme celui d'un puits, et il exhale, avec une odeur fétide une fumée de flamme ; parce que dans sa voracité, voulant engloutir les âmes, il leur montre des délices et des jouissances, mais il les conduit par une déception perverse, à la perversité des tourments, dans un brasier ardent d'où sortent des nuages de fumée noire, exhalant des vapeurs fétides ; parce que ces cruels tourments, sont destinés au démon et à ceux qui le suivent (en s'écartant du souverain bien, sans vouloir le connaître et le comprendre) ; c'est pourquoi ils ont été rejetés de tout bien, non parce qu'ils l'ignorèrent, mais parce que, dans leur orgueil démesuré, ils le méprisèrent. Que signifie cela ? Dans la chute de Satan, ces ténèbres extérieures, qui concentrent toutes les peines, furent créées ; parce que ces esprits malins, au lieu de la gloire qui leur fut préparée, préférèrent la misère des diverses peines ; et à la place de la lumière dont ils jouirent, ils se couvrirent d'épaisses ténèbres. Comment? Lorsque l'ange superbe se dressa sur lui-même, comme la couleuvre, la prison infernale s'ouvrit ; parce qu'il ne put se faire, que quelqu'un prévalût contre Dieu. Et comme il ne conviendrait pas qu'il y eût deux coeurs dans une poitrine, ainsi dans le ciel, il ne put y avoir deux dieux. Et parce que le démon, avec les siens, satisfit sa présomption superbe, il trouva le lac de perdition préparé pour lui."

     

    Voici le lien vers le passage en question:

    http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Hildegarde/Tome1/vision2.html

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  • Concernant Hildegarde de Bingen (religieuse allemande du Moyen Age ayant eu des visions)

     

    Son grand livre Scivias, le livre des subtilités des créatures divines, couvre 10 années de visions (1141-1151). La deuxième période des révélations dure sept ans (1151-1158). Durant ce temps, Hildegarde compose son livre de médecine (2 volumes), un recueil de lettres, un livre de commentaires de l'Evangile et un livre de chants. Puis, pendant cinq années (1158-1163), elle rédige le livre Vita meritorum, sorte de traité de psychothérapie. "L'homme, œuvre de Dieu", lui fut montré durant les années 1163-1171.


    Et enfin, une autobiographie - probablement le seul livre personnel d'Hildegarde basé sur ses souvenirs et sa vie et non à partir de ses visions - n'est malheureusement conservé qu'en fragments ; il fut peut-être écrit en 1179, année où elle mourut.
    Hildegarde nota tous les détails avec une précision presque mathématique dans chacun de ses livres comme si elle avait su que les historiens de notre temps voudraient tout savoir avec exactitude. Jamais avant 1151 et après 1158, elle s'est occupée de médecine. Elle n’a rien écrit à partir de ses connaissances et, la médecine, n’était pas sa préoccupation. Seul Dieu et «l’homme total» l’intéressaient.


    «L'homme, œuvre de Dieu», est une description minutieuse de tous les processus métaboliques à l'intérieur de l'homme, ceci pour fournir une analogie avec l'âme, pour expliquer et faire comprendre cette chose prodigieuse que nous appelons «âme».


    Hildegarde nous donne cette vision de «l'homme total» (corps âme et esprit), en nous conduisant aux sources de la santé. Elle nous enseigne que nous ne pouvons vivre en pleine santé sans retrouver notre unité intérieure. Cette vision de la santé nous conduit donc à considérer l'être humain sous trois aspects : physique, psychique et spirituel.

    Le fondement de la médecine de notre abbesse est d'aller toucher ce qui conditionne notre tristesse et notre joie. La santé n'est pas, pour Hildegarde, une absence de maladie, mais une surabondance de vie, une fontaine de Jouvence, l'aptitude au bonheur.
    Elle met un accent particulier sur notre relation entre la dimension spirituelle de l'homme et sa santé. S'il viole les commandements divins, il risque davantage la maladie ; s'il les respecte, il vit normalement dans l'harmonie et la paix des justes : c'est l'aspect psycho-spirituel.
    Mais le corps a également son mot à dire : s'il est encombré de pollutions et d'impuretés diverses, il devient opaque et perturbe toute la sphère psychologique, affective ou spirituelle. Cette influence est nette pour la mélancolie qui naît de la bile noire et induit la colère, la négativité, la violence et autres comportements.

     Son œuvre scientifique, disions-nous, a été divisée en deux volumes : le premier "causae et curae", traite des causes et des traitements des maladies ; le second, intitulé "Physica", se préoccupe de l'être intérieur des différentes natures de la création. Neuf livres sont consacrés respectivement aux plantes, aux éléments, aux arbres, aux pierres, aux poissons, aux oiseaux, aux animaux, aux reptiles, enfin à l'origine des métaux.
    La plus grande partie de son œuvre concerne ce-pendant un tryptique grandiose et visionnaire inspiré; le premier se nomme "Scivias" (Connais les voies du Seigneur), et comporte trois parties : le Créateur et sa création, le Messie et l'Eglise, l'histoire du salut. Le second, "Liber vitae meritorum" (Le Livre des mérites), décrit au cours de six visions successives l'affrontement des vertus et des vices sous le regard de Dieu lui-même. Le troisième ouvrage, le "Livre des œuvres divines" (l'opération de Dieu), est une véritable théologie du cosmos. Tous ces textes sont conservés dans de magnifiques manuscrits enluminés, dispersés dans toute l'Europe. Notre sainte n'écrivit, en effet, rien d'elle-même qui ne lui fût dicté "d'en haut"; excellente et obéissante secrétaire, elle nous a transmis fidèlement ce que le ciel lui révélait.
    En premier lieu, Hildegarde nous enseigne que l'on ne peut comprendre notre humanité dans toute sa dimension sans la situer avec justesse dans ses sources, qui vont de la Création à la chute, de l'incarnation à la Rédemption. En nous faisant ainsi connaître nos origines, Dieu nous donne les moyens pour nous recréer à Son image et à Sa ressemblance.

    L’homme est grand par l’âme
    En Occident, la prédominance des doctrines matérialistes contribue à le couper de ses racines et l'entraîne sur la pente du doute, dans une vue superficielle des choses, sous l'emprise de passions incontrôlées. Notre manière de concevoir la vie, notre sens des valeurs, l'orientation de nos désirs et une alimentation adaptée sont déterminants. On a trop souvent négligé cette interdépendance essentielle entre l'esprit et le corps, ce qui a contribué à démanteler l'intégrité de la personne humaine dans sa structure trinitaire, privilégiant tel aspect plutôt que tel autre.
    Pour Hildegarde, il est vital de s'occuper harmonieusement de tous ses aspects : non seulement le corps doit être nourri correctement, mais l'âme doit aussi recevoir la nourriture dont elle a besoin ; bref, l'homme est debout entre le ciel et la terre et l'on ne peut le tronquer, ni dans ses pieds, ni dans sa tête, au risque de le défigurer et de le mutiler gravement. Ce n'est sans doute pas par hasard que nous nous tenons droits sur nos jambes, stature réservée à l'homme, qui ne marche pas (longtemps) à quatre pattes mais se redresse bientôt pour se tenir en équilibre.
    L'homme a plus de puissance que les autres créatures. S'il est petit de stature, il est grand de par l'âme. Cela lui donne une énorme responsabilité sur la manière dont il doit prendre soin du patrimoine précieux qui lui est confié. Il n'en est pas le propriétaire mais le gérant.
    Il serait superficiel d'en-visager la santé sur le seul plan corporel ; le corps étant mortel, cette sorte de santé serait tôt ou tard vouée à l'échec.
    Hildegarde nous convie donc à l'envisager aussi sur le plan de l'âme, qui est le noyau de notre existence et qui est immortelle.

    La santé rejoint la sainteté
    C'est ainsi que la santé rejoint la sainteté, qui n'est rien d'autre que la santé de l'âme. De même que le corps qui ingère de mauvaises nourritures est pollué et finit par tomber malade, de même l'âme qui se perd dans les vices, sombre dans l'avilissement et la maladie ; elle ne voit plus que la terre, perd sa lumière et, coupée de Dieu, elle est emplie de tristesse et d'angoisse et vit déjà un enfer.
    Il n'est pas possible de vivre dans les voies justes sans disposer d'une "monture" appropriée comme un cavalier ne pouvait voyager loin sans un cheval vigoureux. C'est pourquoi notre sainte, préoccupée en premier de la santé de l'âme, nous parle, au nom du ciel, des moyens de maintenir notre corps en bon état.

    Les aliments de la joie
    En consommant surtout les aliments et les plantes de la joie tels l’épeautre, le fenouil, les châtaignes... il est possible de nous transformer, dans notre fonctionnement organique, tissulaire et cellulaire. La santé totale (corps, âme et esprit), d'un grand consommateur de charcuterie, steak-frites assaisonné de moutarde et de fromages fermentés n'aura rien à voir avec la vitalité rayonnante de ceux qui se nourrissent d'épeautre, de fenouil et de légumes conseillées par Hildegarde. Non seulement les réactions physiologiques seront très différentes, encrassant l'organisme dans le premier cas et laissant notre homme paisible dans le second. La consommation abusive de viandes et de graisses produit non seulement du mauvais cholestérol, de l'acide urique et des substances impures conduisant aux maladies chroniques graves, mais sape aussi la joie de vivre, induisant un comportement agressif ou plein de langueur, d'inertie, de tristesse...

    Les pensées
    Sainte Hildegarde nous explique aussi l'influence subtile de nos pensées sur notre santé: alors que des pensées pacifiées maintiennent les humeurs en équilibre, les pensées mauvaises déclenchent des viciations humorales et génèrent de la bile noire. L'âme demeure dans le cœur et laisse entrer et sortir les pensées diverses, des sucs mauvais sont suscités et les envoient jusqu'au cerveau... Par exemple, lorsque l'on a un fort sentiment de jalousie, les vaisseaux se contractent et le cerveau ainsi excité contracte les poumons qui gênent la respiration et la circulation sanguine...
    Quand les mauvaises humeurs ont dépassé la mesure dans les intestins et la rate elles retournent à la bile noire et se mélangent avec elle. Et, mise en mouvement par ce mélange, la bile noire monte avec les humeurs vers le cœur et le fatigue par de nombreux tourments qui se manifestent. Autrement dit, les pensées ou émotions négatives sont elle-mêmes une agression, un stress, elles ressemblent à un poison qui nous envahit, perturbe nos métabolismes et peuvent engendrer des maladies.
    Certains médecins ont montré la corrélation qui existe entre des conflits intérieurs (peur, angoisse...) et la naissance d'un cancer parfois foudroyant. Il est donc nécessaire de tout faire pour empêcher les mauvaises pensées d'éclore dans notre cœur, car elles risquent d'entraîner de graves perturbations à tous les niveaux. Par contre, les pensées basées sur la foi, l'espérance, la compassion, la joie, sont une prévention solide et construisent harmonieusement et durablement les personnes.
    Elle nous introduit ici tout droit dans le combat spirituel, où notre liberté intervient pour choisir le temporel ou l'éternel, le fini ou l'infini, le plaisir sensible ou la félicité des profondeurs... Les forces des ténèbres nous poussent sans cesse dans le filet des attachements, alors que l'appel divin nous invite à nous élever vers la Lumière.

     

     

    La foi
    La foi nous préserve de beaucoup de soucis, d'angoisses et de peurs. Grâce à l'espérance, nous affrontons l'avenir avec confiance et nous accueillons avec sérénité les événements heureux et malheureux, tout en louant Dieu pour tout ce qui arrive. Nous devons - quoiqu'il arrive - être toujours joyeux, confiants dans l'avenir et dans la miséricorde du Seigneur. Cette attitude intérieure nous évite les maladies liées à la tristesse : dépressions, insomnies, cauchemars: nous pouvons dormir du sommeil du juste. La pratique de la charité et des bonnes œuvres nous place au cœur du plan d'amour du Seigneur. En choisissant d'œuvrer pour le Royaume, nous faisons de notre corps un instrument docile aux motions de l'Esprit. Au lieu de constituer un obstacle au passage de la grâce, source d'afflictions diverses et de maladies sclérosantes, il contribue ainsi à "parachever la gloire de Dieu."

    Guérir spirituellement
    Hildegarde attache beaucoup d'importance à une bonne santé spirituelle. Ainsi, les blessures profondément enfouies sont démasquées, guéries par l'Amour dont le toucher délicat cicatrise toute plaie et réconcilie l'homme avec son cœur. L'âme, par l'action de l'Esprit-Saint et la grâce maternelle de Marie, se répand à travers le corps comme le souffle des vents pénètre le firmament tout entier. Et, comme le vent pousse les nuages pour laisser place au soleil, l'âme nous pousse à aimer Dieu avec la plus grande ardeur, à pratiquer les vertus très saintes, à recevoir les paroles que le Seigneur lui donne. Notre abbesse nous prévient de l'effet pernicieux et tyrannique d'un goût excessif des choses de la chair, en langage moderne, de l'emprise des passions.
    Mais comment brimer ces penchants de la nature sans créer des frustrations insupportables et mutilantes ?
    Si nous nous tournons vers les hauteurs, ce qui est plus bas cesse de nous fasciner, comme en présence du soleil la bougie perd de son éclat. Avec la Présence divine dans nos cœurs, renoncer aux choses temporelles ne crée pas une frustration, mais de s'y confiner, comme pour celui qui choisit de s'enfermer dans une pièce obscure lorsqu'un soleil éclatant brille à l'extérieur. La voie correcte consiste donc à allumer dans nos cœurs l'amour des choses divines ; les objets des sens cessent alors de nous fasciner. Nous découvrons ainsi la vraie liberté.

     

     

    Et pour ceux que cela intéresse, ses chants angéliques et cristallins

     

     

    Lien vers l'article complet

    http://www.epeautre.net/PBCPPlayer.asp?ID=342230

     

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  • "Le Fol en Christ", tableau de Paval Svedomskiy
     
     
    La folie de ceux que l’’on nomme « fols en Christ », peu connue en Occident, mais familière à l’’Orient chrétien, est d’’un type bien particulier : c’’est une folie feinte, une simulation. Le fol en Christ -salos (agité, troublé) en grec, yourodivi (avorton) en russe –– n’’est pas un malade mental, mais une sorte d’’acteur, revêtant face aux hommes le masque de la déraison. Il n’’est pas non plus un simple d’’esprit, un « innocent » ou un idiot congénital : la folie en Christ est une voie spirituelle dans laquelle on s’’engage volontairement, et que l’’on peut quitter.
     
    De saint Syméon d’’Emèse (VI siècle), dit « le pitre », à sainte Xénia de Saint-Pétersbourg (XVIII siècle), vivant comme une mendiante, vêtue des habits de son mari défunt, l’’Église orthodoxe canonisa de nombreux fols en Christ. En Russie surtout,ils constituèrent une véritable catégorie hagiographique, à côté de martyrs ou des confesseurs. Mais ces saints, assurément, sont les plus difficiles à comprendre pour un esprit moderne». Poussant à l’’extrême le refus de toute sagesse humaine, allant jusqu’’à choquer le bon sens ou la morale ordinaire, les saints fols reçurent pourtant en récompense la sagesse divine, « mystérieuse, demeurée cachée » (1 Co 2,7), inconnue « aux sages et aux intelligents » (Lc 10,21), dont témoignent notamment leurs dons de clairvoyance, mis au service du prochain.
     
    Absurdes en apparence, les comportements des fols, comme leurs propos, avaient bien souvent un sens spirituel précis, caché, que leurs miracles, ou la réalisation de leursprédictions, venaient éclairer. Le masque de la folie n’’était-il pas pour eux un moyen, dans un monde où l’’égoïsme et la vanité prennent souvent un autre masque, celui de la bienséance, du conformisme, de témoigner d’’une sagesse paradoxale, toujours scandaleuse ? Le fol en Christ n’’est-il pas, en définitive, le symbole de « l’’opposition irréductible entre la « sagesse de ce siècle » et la prédication de Jésus-Christ crucifié,  une icône vivante du Royaume qui « n’’est pas de ce monde » et que le monde ignore et rejette.
     
    Par la folie, ou l’’immoralité feinte, le fol, fuyant toute gloire humaine, ne veut trouver de repos et de justification qu’’en Dieu :le jugement du monde pour lui ne compte plus, et c’’est pourquoi tout doit être accompli « dans le secret » (Mt 6,17-18). Ainsi la folie, qui prémunit l’’ascète contre l’’orgueil spirituel, est-elle également un moyen de masquer à tout prix aux hommes sa sainteté.
     
    « Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie de n’’être pas fou », disait Pascal. Chacun se croit sage et raisonnable, doté du bon sens, universellement partagé selon Descartes. Mais le bon sens, ou la raison, est-il le critère ultime de notre humanité et la mesure de toute chose ? La folie de la Croix ne déjoue-t-elle pas toutes nos attentes, tous nos raisonnements ? Endosser la croix du Christ,n’’est-ce pas, aujourd’’hui comme hier, risquer d’’être accusé,comme lui, d’’avoir « perdu le sens » (Mc 3,21).
     
    Les authentiques fols en Christ, leur mépris des apparences, de toute mesure et de toute forme, leur soif de l’’absolu en tout, demeurent un témoignage bouleversant, qui inspira nombre d’’artistes et d’’écrivains : du Nikolka de Pouchkine, dans Boris Godounov, à L’’idiot de Dostoïevski; plus récemment, la culture se laissa hanter par ceux qui la mettaient, elle aussi,en question, suggérant la vanité de « toute absolutisation, toute sacralisation des créations humaines », rappelant que toute œœuvre humaine est mortelle et qu’’à la fin « seul subsiste l’’hommage rendu à l'esprit supérieur."
     
     
    Article tiré de ce numéro de "Lumière et vie":
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  •  

    Afficher l'image d'origineJérémy Sumpter dans "Peter Pan"

    Evangile selon Saint-Marc (parabole de l'enfant guéri par Jésus)

     

    Quelqu’’un de la foule lui dit : « Maître, je t’’ai apporté mon fils qui a un esprit muet.

     

    Quand il le saisit, il le jette à terre, et il écume, grince des dents et devient raide. Et j’’ai dit à tes disciples de

    l’’expulser et ils n’’en ont pas été capables. » –

    « Engeance incrédule, leur répond-il, jusques à quand serai-je auprès de vous ? Jusques

    à quand vous supporterai-je ? Apportez-le-moi ! ».

     

    Et ils le lui apportèrent. Sitôt qu’’il vit Jésus, l’’esprit secoua violemment l’’enfant qui tomba à terre et il s’’y roulait en écumant.

    Et Jésus demanda au père: « Depuis combien de temps cela lui arrive ?

    ––  Depuis son enfance, dit-il ;et souvent il l’’a jeté soit dans le feu soit dans l’’eau

    pour le faire périr. Mais si tu peux quelque chose, viens à notre aide,

    par pitié pour nous. 

    –-Si tu peux ! reprit Jésus ; tout est possible

    à celui qui croit. »

    Aussitôt le père de l’’enfant de s’’écrier : « Je crois ! Viens en aide à mon peu de foi ! »

    Jésus, voyant qu’’une foule fuyait menaça l’’esprit impur en lui disant : « Esprit muet et sourd,

    je te l’’ordonne, sors de lui et n’’y rentre plus ! »

    Après avoir crié et l'avoir violemment secoué, il sortit, et l’’enfant devint comme mort, si

    bien que la plupart disaient : « Il a trépassé ! »

    Mais Jésus, le prenant par la main, le releva et il se tint debout.

    Quand il fut rentré à la maison, ses disciples lui demandaient dans le privé : « Pourquoi nous

    autres, n’’avons-nous pu l’’expulser ? »

    Il leur dit : « Cette espèce-là ne peut sortir que par la prière. » (trad.de la Bible de Jérusalem).

    .........................

     

    Commentaire du récit biblique

     

    Chacun le sait, aller consulter le médecin, de médecine
    générale ou spécialisée, n’’est pas tout à fait la même chose que
    d’’aller chez le psychiatre. Il y a des maladies qui ne sont pas
    comme les autres : précisément celles qui touchent à l’’être-soi,
    et que le psychiatre Henri Ey a appelées des pathologies de la
    liberté. En ce sens, il n’’y a pas de commune mesure entre un
    exorcisme qui a affaire à une aliénation et une guérison qui a
    affaire à une diminution. Or ces termes sont justement ceux
    qu’’emploie Jacques Schotte lorsqu’’il précise que si « le dément
    (affecté d’’une lésion organique) est diminué, le psychotique ne
    l’’est jamais, il est d’’abord autre ». Il faut donc distinguer la
    nature propre de ces maladies qui atteignent l’’homme dans sa
    possibilité même d’’être humain et qui, pour cette raison, doivent
    être conçues comme des maladies proprement humaines.

     

    Lien vers l'article

     

    p. 59 à 69 (si vous souhaitez lire l'article en entier, fort intéressant!)

     

    http://www.lumiere-et-vie.fr/resources/cariboost_files/LV_299_nume_CC_81ro_complet.pdf

     

     

     

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  • Dans son ouvrage Le Psychique et le Spirituel, le père Denis Biju-Duval, prêtre du diocèse de Dijon et membre de la communauté de l'Emmanuel, diplômé de l'Ecole Centrale de Paris et docteur en théologie, s'interroge sur les liens qui unissent le psychique et le spirituel. Il montre  en quoi une crise spirituelle, des troubles de cet ordre peuvent avoir des incidences graves sur la santé mentale.

     

    "D'une manière générale, le problème vient du fait que la dimension spirituelle exerce toujours une influence importante sur la dimension psychique. Si mes espérances réelles n'ont pas de consistance théologale, les appuis essentiels de mon existence ne sont pas suffisants pour en fonder le sens. Il est alors normal qu'en procèdent des angoisses  métaphysiques conscientes ou inconscientes. Si je commets un péché grave, j'agis contre ma conscience et je la blesse. Il est donc à prévoir que j'en ressentirai de la culpabilité, peut-être de l'agressivité contre moi-même, ou, parce que je cherche à m'en libérer contre autrui. Si je refuse de pardonner à mon père ou à ma mère telle blessure qu'ils m'ont infligée, je nourris une violence contre eux qui ne peut  que m'atteindre moi aussi: c'est en effet aux sources de mon existence que je m'attaque, à ceux qui m'ont donné la vie et qui ont formé ma personnalité par leur éducation. (...) aider une personne à prendre une décision qui la fasse passer du mal au bien moral peut la conduire à de vraies guérisons psychiques. (...)Ordinairement les guérisons psychiques  liées à la conversion et au pardon passent par une collaboration du pécheur repentant avec la grâce, en forme de combat et de cheminement."

    Commentaire sur la citation du livre:

    Dans toute blessure ressentie, la responsabilité de la personne est importante, même si elle a été victime. La personne blessée peut trouver réparation dans un engagement humain, dans un accompagnement en se faisant aider. La venue  de la grâce peut changer aussi bien des choses et pousser la personne à entrer dans une vie communautaire ou dans  une vie de prière plus substantielle. Le désir de guérir peut être conduit par le celui de se sentir mieux, mais aussi par celui d'être meilleur vis-à-vis d'autrui ou de Dieu en aidant la création toute entière. On veut alors être un meilleur époux, un meilleur père, un meilleur prêtre. Parfois, face à une blessure psychique, la personne au lieu d'aller vers plus de solidarité et de tenter un chemin spirituel, transforme la blessure en vice. Elle a donc une responsabilité dans la façon de gérer ses blessures. Elle peut agir dessus en bien ou en mal.

    En somme, il est donc important de développer notre liberté intérieure en assumant nos responsabilités dans notre chemin de vie.

     

    Bibliographie

    Le Psychique et le Spirituel de Denis Biju-Duval

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