• <figure class=" ob-pull-left ob-media-left ob-img-size-300 "> Saint François d'Assise <figcaption class="ob-img-description">Saint François d'Assise</figcaption> </figure>

    Marie-Noëlle Besançon est psychiatre et psychothérapeute. Elle a créé l'association "Les invités au festin" (IAF) qu'elle a fondée avec Jean Besançon. Elle ose des constructions nouvelles et une psychiatrie qui sort du seul soin par les médicaments où les gens sont traités avec considération et humanité, où ils ont un rôle social. Elle n'hésite pas à sortir du milieu psychiatrique pour interroger des gens très variés qu'elle tente d'insérer dans son travail d'accompagnement.

    Dans une émission de radio, elle a interrogé -entre autre- un prêtre exorciste, activité qui fait peur tant on peut y voir de charlatans. Pourtant cet homme très clairvoyant donne un éclairage intéressant sur les maladies de l'âme.

    Je me propose ici de résumer l'émission que vous pouvez écouter sur ce lien:

    http://www.lesinvitesaufestin.fr/publications.html

    I-La psychiatrie, le parent pauvre de la médecine (constat dressé par Marie-Noëlle Besançon)

    La médecine est considérée comme le parent pauvre de la médecine, car elle sort d'une stricte observation scientifique qu'on peut mesurer au microscope ou par divers instruments. Longtemps, le fou a été considéré comme un possédé. La dimension irrationnelle de la folie fait peur et rend cette discipline assez taboue. Ce que Marie-Noëlle Besançon souhaite entre autre, c'est sortir la psychiatrie de la stigmatisation dans laquelle elle se trouve, en montrant que c'est une discipline riche qui demande une connaissance globale du monde et l'appel à différents corps de métiers.

    II-Le point de vue d'un prêtre exorciste: le père Max Wasseige

    Le père Max Wasseige explique pourquoi il a pris cette spécialité qu'on lui a donnée: l'exorcisme qui consiste à combattre les forces obscures. Lorsqu'il était jeune, sa grand-mère avait eu une vision: elle disait avoir vu la Vierge en Belgique. Il s'est donc très tôt intéressé à ces phénomènes inexplicables et a fait de nombreuses recherches. Il garde la tête sur les épaules et ne promet rien. Il essaie d'aider les autres avec ses humbles connaissances.

    Il explique même que si on a fait disparaître les exorcistes, c'est que nombre d'entre eux faisaient des dégâts. Il met en avant le problème de gourous qui demandent des sommes faramineuses pour ne rien faire. Ces escrocs ont fait beaucoup de mal et continuent d'ailleurs.

    Son travail est d'écouter ce qui paraît extraordinaire. Il pense que la guérison passe par une approche à la fois psychologique et spirituelle, mais qu'il faut absolument que la personne soit motivée pour sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve.

    Il explique qu'un jour un brûleur de voiture est venu le voir. Il était mu par des pulsions incontrôlables et en souffraient beaucoup. Il a discuté avec lui, c'était comme une sorte d'addiction dont il ne parvenait pas à se libérer. Il lui a conseillé une prière celle de Saint François d'Assise que voici:

    "Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,

    Là où est la haine, que je mette l’amour.

    Là où est l’offense, que je mette le pardon.

    Là où est la discorde, que je mette l’union.

    Là où est l’erreur, que je mette la vérité.

    Là où est le doute, que je mette la foi.

    Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.

    Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.

    Là où est la tristesse, que je mette la joie.

    O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer.

    Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie."

    Ce jeune homme, après en avoir discuté et grâce à la prière et à la volonté -car il souhaitait s'en sortir- est parvenu à arrêter ce qu'il avait commencé et à ne plus brûler de voitures. Ce n'était pas d'un psychologue dont il avait besoin mais d'un prêtre.

    Selon le père Max de Wasseige, la dimension spirituelle est importante pour donner du sens à sa vie, c'est une nécessité de l'âme. Pour lui, personne n'est véritablement hanté par le diable, personne n'a vendu son âme au diable. Il n'en a pas connu en 18 ans de carrière.En revanche, il faut agir contre des forces ténébreuses qu'on a en soi, contre des forces destructrices. La prière, la quête spirituelle peuvent être une solution parmi d'autres. Il n'impose rien, il propose.

    Il tient à préciser qu'il n'est pas psychologue et que là n'est pas son rôle. Il dit se préparer à recevoir les gens par la prière. Il rencontre des personnes qui ont des vies blessées par beaucoup de ruptures: "je m'habille d'amour pour écouter." Il prie beaucoup avant de les recevoir, comme une bénédiction. Il met l'accent aussi sur l'humour qui permet une mise à distance et un allègement du poids de la souffrance. Le rite est selon lui très important, il est comme une cheminée spirituelle.

    Le rite est plus fort que la parole.

    Père Max Wasseige

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  • <figure class=" ob-pull-left ob-media-left ob-img-size-300 "> Foi et santé </figure>

    Certaines personnes peuvent trouver dans la foi - le lien avec une force supérieure bénéfique- une source de réconfort dans la maladie: qu'elle soit physique ou mentale. Nous sommes tombés sur le blog d'un prêtre très intéressant: http://www.icthus.fr/ qui s'intitule "LE PRESBYTERE VIRTUEL d'un PRETRE REEL". Nous avons trouvé cet homme très intelligent, prêt à répondre aux questions profondes sans préjugés et de façon réconfortante. Son ouverture d'esprit, sa façon de guider le cheminement de chacun avec bienveillance et finesse nous a émus. Il donne de plus une vision de la religion moderne et non archaïque, comme on peut la rencontrer parfois. Face aux mystères de la vie, la religion et l'espoir qu'elle cultive lorsqu'elle est bien menée peut être une source de réconfort. Elle aide à cheminer spirituellement de façon positive et à trouver un guide là où il manque. La schizophrénie ne se caractérise-t-elle pas par une conscience parfois morcelée, une absence de guide intérieur qui perd le malade et l'amène dans des régions où la mort psychique est légion? La religion ne peut-elle apporter quelques réponses à ceux qui ont un rapport positif avec le divin en eux?

    Nous avons souhaité questionner une personne -qui souhaite rester dans l'anonymat- et qui a trouvé une grande source de réconfort dans la prière et la foi pour lutter contre les voix envahissantes, propres aux symptômes de la schizophrénie. Voici les questions que nous lui avons posées:

    1-En quoi la prière vous a-t-elle aidé à lutter contre des voix envahissantes et négatives?

    Il faut distinguer les époques et la gravité des symptômes. A l'occasion de ma première hospitalisation, j'ai été sujet à une crise de caractère mystique comme beaucoup de patients l'éprouvent. A ce moment là, la prière m'a aidé à me raccrocher à la vie, à garder un semblant de raison, à ne pas sombrer complètement mais c'était très chaotique.

    Plus tard, après la stabilisation, j'ai eu parfois des périodes où, parfois, des voix venaient encore me troubler. Alors, la prière est un moyen très efficace pour reprendre le contrôle de son esprit et pour faire taire ces voix. Il faut y mettre son cœur, sa foi et sa raison.

    2-Peut-on rapprocher la prière de la méditation? Et si oui, pourquoi?

    Je vais citer l'extrait d'un site internet :

    La méditation n’est pas une nouveauté dans la vie chrétienne ; elle a de profondes racines dans la tradition. Or, de nombreux chrétiens ont perdu le lien avec cette tradition ancestrale de prière. Méditer, c’est demeurer dans l’immobilité de l’esprit et du corps. Ce qui est vraiment extraordinaire, c’est que ce silence, en dépit de toutes les distractions du monde moderne, est parfaitement possible pour chacun et chacune d’entre nous. Cet état de silence et d’immobilité demande pour l’atteindre que nous lui consacrions du temps, de l’énergie et de l’amour.

    http://meditationchretienne.org/site/pag.php?Pag=area&Area=4

    3-Pourquoi la religion peut être une source de bienfaits lorsqu'on souffre de troubles mentaux?

    Il y a plusieurs réponses. Celui qui croit, sait que Dieu ne l'abandonne pas et qu'il peut toujours le retrouver en s'ouvrant. C'est un soutien très fort, une raison d'espérer quand tout le reste, tout le monde vous a abandonné.

    Il y a aussi l'ouverture au monde. Celui qui a la chance de rencontrer des personnes bienveillantes qui partagent sa foi et qui ne jugent pas mais sont présentes garde un contact avec des personnes qui peuvent l'aider pratiquement et spirituellement. Cela n'est bien sûr pas toujours ni même souvent le cas, les préjugés existent partout, mais des progrès ont été accomplis dans les consciences ces dernières années.

    4-Pouvez-vous nous dire ce que vous auriez aimé vivre lorsque vous avez été envoyé en hôpital psychiatrique et qu'on vous a refusé?

    J'avais simplement demandé de pouvoir aller à la messe et on me l'a refusé sans explication comme le reste, pas un mot de justification. J'aurais aimé pouvoir me confier sur ce qui me tourmentait et recevoir une aide. Je ne sais pas dans quelle mesure j'aurais été capable de me confier car c'était un secret terrible mais il est possible qu'une personne aurait pu m'aider à calmer les angoisses insoutenables. Cela n'a pas eu lieu et j'ai souffert le martyr pendant des mois. Cela m'a marqué à vie. J'ai retrouvé plus tard une certaine forme de sagesse et une foi renouvelée plus calme et plus profonde. Cela a pris beaucoup de temps, il aurait peut être été possible d'éviter ces longues années de souffrances.

    5-En quoi la foi, l'espoir -un des thèmes principaux de ce blog- sont-ils importants pour lutter contre la souffrance d'une telle maladie?

    La foi véritable est un don divin, quand on l'a, on ne manque de rien. Ce n'est pas donné à tout le monde, ni tout le temps. Il faut s'ouvrir et aussi être prêt à accueillir les signes. L'espoir est vital pour une personne malade, c'est ce qui lui permet de ne pas sombrer et de se dire que malgré le regard hostile de la société il y a quelqu'un qui vous considère comme une personne qui compte et pas comme un rebut de la société. Espérer, c'est déjà guérir un peu ou même beaucoup. On parle souvent des désespérés, de ceux qui souffrent de dépression et qui ont perdu tout espoir en la vie. L'espoir est l'antithèse du malheur extraordinaire de ceux qui sont au fond du gouffre.

    En somme, de belles pensées -qu'on peut rencontrer dans la prière ou la méditation- cicatrisent l'esprit malade en proie à des forces mortifères qui le submergent et tentent de l'anéantir.

    Lien vers le blog (de Xavier Cormary, prêtre à Albi)

    • Le presbytère virtuel d'un prêtre réel: http://www.icthus.fr/
    • Voici un très bel article sur ce blog qui s'intitule "Eloge de la virginité" dans lequel les valeurs du cœur sont mises en avant: " Les tabous d’autrefois ont laissé place à un déballage impudique dans le domaine des relations amoureuses : le sexe a hélas souvent remplacé l’amour. Dans cet univers pas très sain, il ne fait pas bon chercher la vérité du cœur avant la réalité du corps ! Serais-tu attardé et ringard seulement parce que tu n’as pas eu d’expérience sexuelle ? Serait-ce une tare d’attendre d’aimer en vérité pour pouvoir donner ton corps à l’être aimé ?"
    • Un autre très intéressant qui fait l'éloge des bénévoles. On oublie parfois tous ces gens qui donnent sans retour et qui permettent un autre cadre plus chaleureux parfois que l'hôpital psychiatrique par exemple. Eloge des bénévoles contre les "yaqua"
      : http://www.icthus.fr/activus-benevolus.html

    "Pie Jesu" de Lili Boulanger. Elle en dicta la partition sur son lit de mort à sa soeur Nadia. "Pie Jesu" signifie "doux Jésus", "dévoué Jésus".

    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.

    Saint-Augustin

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  • Comment les personnes atteintes de maladie mentale peuvent-elles se faire aider par l’église ? Comment l’église les accueille-t-elle ? Les progrès accomplis et ceux qui restent à faire. Traduction d’un article sur l’église catholique aux Etats-Unis qu’on peut lire en anglais à l’adresse suivante : http://www.uscatholic.org/node/5811.

    La maladie mentale est encore un territoire trouble pour ceux qui en sont victimes, pour leur famille et pour l’église.

    Peu après avoir déménagé de Californie à DeKalb en Illinois, Rich Salazar se retrouva à frapper à la porte de l’église de Ste Mary. L’ancien étudiant avait reçu récemment le diagnostic de maladie bipolaire et était en crise. Incapable de joindre sa mère au travail et ne sachant pas où aller, Salazar se dit, « il faut que j’aille à l’église ».

    Le père William Schwartz lui ouvrit et bien que la paroisse était fermée pour la soirée, l’invita à entrer. « Il me parla, me calma », dit Salazar. Le prêtre appela sa mère et lui dit qu’il pouvait rester à l’église aussi longtemps que nécessaire. « il a été très bienveillant. Je lui ai dit que l’église ne m’avait jamais laissé tomber. »

    Alors, Schwartz répondit : « un jour, elle le pourrait ».

    Pour beaucoup de catholiques subissant une maladie mentale et pour leur famille, l’église peut être à la fois un endroit bienveillant et aliénant. Tout comme la société a éprouvé des difficultés à traiter les malades mentaux, les diocèses et les paroisses des Etats-Unis ont trouvé cela difficile.

    Beaucoup de ceux qui défendent la cause des maladies mentaux sont d’accord avec le diacre de Chicago, Tom Lambert, lorsqu’il dit : “en tant qu’église nous en sommes au tout début du processus de nous occuper des problèmes au niveau institutionnel”

    L’institut national de la maladie mentale (NAMI) estime qu’un Américain sur quatre subit un trouble mental. Parmi ceux-là, un sur 17 a une maladie grave telle qu’une dépression sévère, la schizophrénie, la maladie bipolaire, un trouble obsessionnel compulsif, un stress post-traumatique ou un trouble de la personnalité borderline.

    Pour le psychiatre Dr Thomas Welch de Portland en Oregon, ce grand nombre signifie que chaque catholique est affecté par la maladie mentale d’une manière ou d’une autre. « La personne à coté de vous sur le banc peut être malade mental ou avoir des membres de sa famille qui le sont » dit-il. « Du fait du baptême, nous sommes tous égaux dans l’église et nous devons en être conscient ».

    Alors que la recherche a montré que les troubles mentaux n’étaient pas de simples mouvements d’humeur à balayer ni dans les cas plus graves des problèmes nécessitant une hospitalisation à long terme, la stigmatisation qui leur était attaché a peu à peu diminué.

    “La réponse de l’église est en phase avec celle de la société” dit Dorothy Coughlin, le directeur du bureau pour les personnes handicapées de l’archidiocèse de Portland.


    Nancy Kehoe, une sœur de la société du sacré Cœur et psychologue à Cambridge au Massachussetts se souvient d’une époque où un très grand secret entourait la maladie mentale. « Si une religieuse devait être envoyée à l’hôpital, il y avait beaucoup de honte à avoir un handicap psychique » dit-elle. « Même ceux qui en étaient proches ne savaient pas où elle allait ».

    D’un autre côté, Kehoe se rappelle de l’attitude ouverte d’un Pasteur de la région de Cambridge qui s’était absenté pour plusieurs mois. A son retour, il a annoncé à ses paroissiens qu’il était victime de dépression et qu’il se retirait pour se consacrer à une paroisse moins importante et continuer à traiter sa maladie. Mais, note Kehoe, un pasteur qui faisait part ouvertement de ses problèmes avec la dépression « était inhabituel même en 2009 ».

    Le psychologue Kenneth Herman du new Jersey qui a débuté en 1955 dit qu’à cette époque, les patients catholiques qui venaient le consulter souffraient de beaucoup de culpabilité, d’anxiété et de peur pour leur foi en tout depuis le fait de manger de la viande le vendredi jusqu’aux problèmes sexuels: « C’était considéré comme un péché si vous pensiez quoi que ce soit qui était considéré comme négatif » dit-il, « Vous receviez la colère de l’église et cela produisait beaucoup de culpabilité surtout chez les personnes fragiles émotionnellement. »

    Même si Herman ne pense pas que l’église catholique le faisait volontairement, il dit : “l’église avait l’occasion d’envoyer beaucoup de messages positifs mais elle ne l’a pas fait.” A l’époque où il a cessé son activité, il y a quelques années, Herman dit qu’il a vu un changement dans la façon dont les catholiques voyaient leur foi.

    L’écrivaine Therese Borchard écrit sur le rôle central de la culpabilité dans son combat avec la maladie bipolaire dans son nouveau livre « Beyond Blue ». Mais elle dit aussi que le catholicisme est la tradition parfaite pour ceux qui sont malades mentaux:

    “Je pense que la foi catholique, surtout dans ses traditions et ses rites, peut vous donner une sorte de sécurité,"dit Borchard. « Je plaisante en disant qu’il y a un saint pour chaque trouble et si vous êtes à court de saints, il vous reste toujours St Jude pour les causes désespérées. »

    Aujourd’hui, l’église a une approche plus holistique de la maladie mentale. Welch décrit une « synergie entre la religion et la psychologie » dans laquelle il y a la conscience des aspects biologiques, psychologiques et spirituels d’une personne souffrant de maladie mentale.

    Aux yeux de Kehoe, le suicide est le changement majeur de l’attitude de l’église catholique. Le catéchisme de l’église catholique le décrit toujours comme « gravement contraire à l’amour juste de soi-même », mais depuis la révision de la loi canonique de1983, le suicide n’est plus considéré comme une raison de refuser un enterrement catholique.

    “Le suicide n’est plus un péché” dit Kehoe qui dans son récent livre “le combat avec nos propres anges” parle de son travail avec les patients suicidaires. « D’autres traditions religieuses n’ont pas encore eu cette approche ».

    L’aide pour la maladie mentale au sein de l’église catholique est souvent issue du travail avec d’autres formes de handicap.

    Connie Ratikan, un membre de la commission sur la maladie mentale de l’archidiocèse de Chicago, est la fondatrice de Foi et Amitié, un groupe de soutien aux personnes souffrant de maladie mentale grave. Elle pense qu’il y a eu beaucoup de progrès dans la sensibilité et la sophistication de la compréhension de la maladie mentale mais que l’aide de l’église dans ce domaine a pris plus de temps que celle pour ceux souffrant de handicaps physiques.

    “Il est beaucoup plus facile de construire une rampe d’accès que de s’occuper d’une personne qui vient à l’église en se parlant à elle-même ce qui peut être la manifestation de symptômes les plus graves de la maladie mentale , dit-elle, je ne pense pas que l’église y soit encore prête. »

    Des études récentes de l’université Baylor reflètent cette attitude. Une étude de 2003 a montré que pour près d’un tiers d’un groupe de 293 chrétiens qui avaient contacté leurs diverses églises à propos de la maladie mentale, on leur avait dit qu’eux-mêmes ou le membre de leur famille n’avaient pas de réels troubles mentaux. Un sondage de 2009 par Baylor des baptistes du Texas a montré que la dépression et l’anxiété étaient les maladies le plus souvent niées par le clergé. De nombreuse études ont aussi montré que c’était auprès du clergé que se tournaient les personnes qui entrent dans la maladie mentale et non pas les professionnels de santé.

    Comme beaucoup de ceux qui travaillent au soutien catholique aux maladies mentaux, le diacre de Chicago, Lambert a un lien personnel à la maladie mentale. Sa fille a reçu un diagnostic de maladie mentale grave il y a 20 ans et sa femme et lui-même ont d’abord cherché du soutien auprès de l’alliance nationale pour les maladies mentales (NAMI), une ONG majeure qui a été fondée en 1972.

    “NAMI reconnait que les églises sont les alliés naturels” dit-il. « Les églises comprennent ce qu’est la compassion. Les églises comprennent ce qu’est la justice »

    NAMI a depuis lors étendu son soutien interconfessionnel en incluant le travail avec des groupes œcuméniques et en créant un site web (nami.org/namifaithnet) afin d’aider les utilisateurs à se rapprocher des groupes religieux. Alors que des organisations comme NAMI se sont étendues dans les années 80 et 90, l’église catholique est restée en retard en terme de réseau pour la maladie mentale.

    Afin d’aider, le partenariat catholique national sur le handicap (NPCD) a créé le conseil sur la maladie mentale en mai 2006. Lambert, Ratikan, Welch et Coughlin en sont tous membres. En juillet 2009 le conseil a créé une initiative sur la maladie mentale qui comprend des DVD, des webinaires, des ressources téléchargeables et des ateliers.

    L’église a “toujours défendu les personnes handicapées mais nous n’en avons pas assez fait pour les personnes souffrant de maladie mentale » dit Janice Benton, la directrice générale de NCPD qui a débuté en 1982. « Nous voulons aussi avoir un groupe informel de personnes dans tout le pays qui viennent en aide aux personnes malades mentales. »

    Rich Salazar, âgé maintenant de 42 ans, a été rediagnostiqué avec le trouble schizoïde de type bipolaire et a connu une deuxième crise grave. Aujourd’hui, il est en rémission et est à la fois membre affilié du conseil local de NAMI et conseiller des groupes de soutien du réseau NAMI. Il va se marier dans l’église catholique au mois de juin.

    S’il n’avait pas reçu le soutien de l’église, Salazar dit qu’il se serait probablement tourné vers d’autres confessions ou qu’il se serait perdu sans conseil spirituel.

    “La plupart des personnes souffrant de maladie mentale ont une foi profonde du fait de la nature de la maladie mentale” dit-il. « C’est une telle catastrophe dans sa propre vie que cela vous met littéralement à genoux pour atteindre une puissance supérieure, le Christ. »

    Alors que Salazar dit que Jésus a agi comme “guérisseur divin” dans sa vie, le prêtre qui l’a aidé à l’université avait raison. Il a eu quelques expériences négatives avec l’église.

    Comme il peut être parfois excessivement scrupuleux et qu’il est victime d’épisodes maniaques du fait de sa maladie, des prêtres l’ont rabroué car il appelait la paroisse trop souvent à la recherche d’aide. Salazar a été très proche de quitter l’église lorsqu’un prêtre lui a dit de s’en aller alors que Salazar s’était trop attardé en confession.

    “Je me bats littéralement avec cet équilibre entre la volonté de rester proche de Dieu et de devoir m’en éloigner car je ne veux pas devenir excessivement religieux » d’une façon dangereuse pour la santé mentale, dit-il.

    “J’ai compris que je devais pardonner à l’église car l’église m’a toujours pardonné” dit-il. « Je crois qu’un jour l’église blessera chaque catholique car c’est humain. »

    Pour Marty et Peggy Juricek de Chicago, leur foi catholique les a aidés à se stabiliser dans leur combat avec la maladie mentale.

    “Sans ma foi, je ne pense pas que je serai ici aujourd’hui” dit Peggy. Elle a été atteinte de trouble schizoïde de type bipolaire vers 25 ans. Alors qu’elle se remettait à l’hôpital d’une tentative de suicide, un autre patient avec un master en théologie lui a fait lire la Bible. Bien qu’elle a été élevée dans la foi catholique, Peggy dit que c’est à ce moment qu’elle a vraiment eu la foi pour la première fois.

    “Cela a pris très longtemps, mais plus j’ai prié et mieux je me sentais” dit-elle. « Dieu a fait des miracles dans ma vie ».

    Marty a une attitude réaliste : “je pense que Dieu nous guérit, aussi, mais cela ne signifie pas que vous n’avez pas besoin de vos médicaments.” Il souffre de maladie bipolaire et attribue à son père sa guérison après sa première crise à l’âge de 19 ans, celui-ci l’a envoyé comme bénévole avec un prêtre catholique en Appalaches. Aujourd’hui, Marty monte une société pour faire le lien entre les groupes religieux et les agences de santé mentale.

    Les deux se sont rencontrés à une fête pour célibataires à leur paroisse, St Nicholas de Tolentino ; ils ont assuré là-bas la coordination d’une messe pour l’ouverture à la santé mentale.

    Soutenir ceux qui souffrent de maladie mentale n’implique pas nécessairement autant d’efforts que de créer une société de services sociaux. Beaucoup- au sein de l’église- disent que même si les malades mentaux ont souvent besoin d’une gamme de services y compris l’accès aux soins et à la psychothérapie, les églises peuvent simplement commencer par le fait de les accueillir avec bienveillance.

    “Si seulement les paroisses savaient comme il est simple d’être le soutien que les gens attendent si fortement » dit Dorothy Coughlin. « Pour tant de personnes victimes de maladie mentale, ce qui serait vraiment thérapeutique dans leurs vies seraient des relations et de l’amitié. »

    “Afin de soutenir un ami souffrant de cancer, je n’ai pas besoin d’être cancérologue. Pour venir en aide à un ami malade mental, je n’ai pas besoin d’être psychiatre” ajoute-t-elle.

    Ce que répètent souvent beaucoup de catholiques engagés dans le soutien en santé mentale, c’est que la formation, à commencer au niveau des séminaires, aurait une très grande influence dans la diffusion de la conscience dans l’église catholique dans ce pays.

    “Je dirais que la majorité des prêtres ne comprennent pas ce qu’est la maladie mentale et ils ne peuvent pas la reconnaitre quand elle vient à leur porte » dit Salazar.

    Welch dit qu’il a entendu des sermons où les prêtres mentionnaient quelqu’un comme fou ou ayant un épisode Prozac et d’autres phrases qui peuvent paraître rabaissantes pour une personne souffrant de maladie mentale.

    Les séminaires font de la formation pastorale dans des domaines tels que le mariage et le deuil mais ne s’aventurent pas dans les récifs de la maladie mentale” dit Rakitan. Elle aimerait voir les églises accueillir des groupes de soutien non seulement par l’intermédiaire de NAMI ou d’autres organisations mais de leurs propres faits.

    Un tel exemple se trouve dans l’archidiocèse de Portland où Welch a démarré un groupe de partage de foi avec Dorothy Coughlin l’année dernière à l’église de St Philip Neri. Le groupe se réunit pour manger, lire, réfléchir et prier pour ceux qui ont été incapables de venir cette semaine-là.

    Coughlin se souvient d’un home qui est venu dans ce groupe l’année dernière avant de se suicider. Il demandait à chaque fois que l’on ouvre une fenêtre pour les réunions: « Nous ouvrons toujours la fenêtre en son souvenir. »

    Yolanda Ortega a été impliquée dans NAMI depuis que sa fille a reçu le diagnostic de trouble schizoïde il y a 25 ans. La catholique de toujours croit que Dieu est venu en aide à sa fille lors de ses périodes de grande instabilité alors qu’elle était à la rue et parcourait le pays.

    Aussi, en avril 2006, Ortega a démarré l’initiative de santé mentale basée sur la foi à San Antonio qui comprend maintenant près de 20 groupes de soutien dans différentes églises locales dont presque la moitié est catholique.

    “Je suis persuadée que si les églises font un ministère sur la santé mentale, elles peuvent aider les personnes à éviter de sombrer dans les crevasses, dit Ortega avec passion,les personnes malades mentales sont beaucoup plus malades qu’elles peuvent l’endurer et nous, en tant que chrétiens, nous devons leur venir en aide. »

    Elle recherche des voies pour étendre le soutien en santé mentale au sein de l’église catholique et aimerait voir l’archidiocèse de San Antonio suivre l’exemple du diocèse épiscopal de West Texas qui salarie une personne travaillant en faveur de la santé mentale.

    Un autre membre d’une initiative en santé mentale basée sur la foi, Carmen Ortiz, a aidé à l’organisation de plusieurs groups de soutien catholiques et en dirige un à sa paroisse, Ste Brigid. Elle dit qu’ils ont décidé d’avoir des groupes de soutien dans les églises parce que c’est un environnement familier et confortable.

    Pour la forte communauté hispanique de San Antonio, Ortiz dit que c’est aussi un moyen de dépasser la stigmatisation culturelle liée à la maladie mentale: « Nous avons eu affaire à beaucoup d’hispaniques pour qui il est très difficile de s’ouvrir et d’en parler. »

    Ortiz donne l’exemple de son fils de 40 ans qui était un designer graphique brillant avant de développer une maladie bipolaire, afin de montrer comment « la maladie n’a aucun égard pour la race ou la carrière ni pour rien. » Alors que son fils est en voie de rémission, il a toujours du mal avec la foi.

    “Avec tous les groupes de soutien, lorsque nous nous réunissons, c’est l’un de nos combats partagés, le fait qu’à cause de leur maladies, nos proches abandonnent simplement Dieu.”

    Fou contre Dieu ?

    Alors qu’elle avait 21 ans et qu’elle était tout juste devenue Fille de St Paul, la sœur Kathryn James Hermes a eu une attaque qui l’a laissée paralysée. Elle a récupéré la parole et la motricité mais a développé ce qu’on a diagnostiqué par la suite comme épilepsie du lobe temporal, un trouble bipolaire organique.

    Son trouble de l’humeur l’a rendue furieuse contre Dieu. Parce qu’elle était une religieuse, elle a continué à aller à la messe et aux prières mais, dit-elle, « je m’asseyais au fond de l’église et je lançais un regard noir à la croix. Pendant toute une année, je n’ai plus pu croire à l’existence de Dieu. »

    La seule façon dont Hermes pouvait prier était de lire la seconde moitié du livre d’Isaïe, le Livre de la Consolation. « Je lisais ces promesses de Dieu, » dit-elle. « Je n’y croyais pas et je ne pouvais y trouver aucune joie. »

    Un tournant a été le moment où elle a parlé à son conseiller spirituel un jour et où elle lui a demandé : “Pourquoi moi ?”. Sa réponse a été : « Pourquoi pas toi ? »

    Hermes dit que les gens tendent à penser que Dieu les punit et se démènent avec la question de savoir pourquoi ils ont été choisis pour cette maladie. Elle a écrit depuis lors six livres dont « survivre à la dépression : une approche catholique » qui essaie de montrer comment on peut dépasser ce « pourquoi moi? ».

    Même un manque de foi est une sorte de prière selon Hermes bien qu’il puisse être difficile de voir la vie spirituelle de quelqu’un se désintégrer comme elle l’a vu chez ceux avec qui elle a marché spirituellement.

    “Je leur ai dit et j’ai vu que c’était la réalité que cette expérience peut être une grâce, » dit-elle. « Notre relation d’enfant avec Dieu s’effondre mais nous pouvons le retrouver comme adulte à un niveau plus profond d’une manière bien plus profonde. »

    A la différence de beaucoup, ceux qui souffrent de maladie mentale peuvent voir “les gouffres et les cimes de l’humanité, la gloire triomphante du possible et la profonde mélancolie de la vie. Et c’est un don, » dit Hermes. Elle et d’autres dans le soutien pour la santé mentale espèrent que l’église va continuer à devenir meilleure dans la recherche comme le dit Hermes de « la beauté dans la fêlure. »

    Cet article est paru dans le numéro de février 2010 de U.S. Catholic (Vol 75, No 2, pages 12-17).

    Des informations complémentaires sont disponibles à : http://www.uscatholic.org/node/5811#sthash.aNYU4tcQ.dpuf

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  •                                                                                  La guérison et les mots du divin 

    La religion, lorsqu'elle est vécue de l'intérieur, de façon sincère et personnelle, peut être très bénéfique pour la santé mentale. Scott Peck , dans "Au- Delà du chemin le moins fréquenté" rappelle que la grâce est un cadeau de Dieu, qu'elle est une capacité à recevoir: "Selon mon expérience, la capacité à apprécier les surprises agréables comme des cadeaux, est bénéfique pour votre santé mentale. Ceux qui perçoivent la grâce dans le monde risquent plus de ressentir de la gratitude que les autres. Et les gens qui éprouvent de la gratitude sont en général plus heureux que les autres. Ils s'efforcent aussi davantage de rendre les autres heureux. Ayant le sentiment que le monde leur donne quelque chose, ils sont prédisposés à restituer ses largesses."

    Ceux qui ont le sentiment que la vie ne leur réserve pas de cadeaux doivent se poser la question de l'ouverture du cœur: comment recevoir lorsqu'on ferme notre cœur, par peur d'avoir à gérer tout type d'émotions? Il est important d'être réceptif au divin en soi, à cette part de lumière qui nourrit notre âme. Les mots de la langue française restituent cette part de ciel qui existe en chacun de nous. Ecoutons-les chanter...

    L'élément grec "theo" et les mots français crées à partir de cette racine

    THEO est un élément grec qui signifie "dieu". Il apparaît dans les mots:

    -théisme :croyance en dieu, synonyme de déiste et antonyme d'athée

    -monothéisme: croire en un seul dieu

    -polythéiste: croire en plusieurs dieux

    -athée: penser que dieu n'existe pas, monde sans dieu. Le préfixe "a-" possède un sens privatif qu'on retrouve par exemple dans "a-normal".

    - panthéon:

    1)Temple dédié par les Anciens, notamment les Grecs et les Romains, à l'ensemble de leurs dieux.

    2)monument consacré à la mémoire des grands hommes, aux "dieux" de la nation.

    -panthéisme:

    1) Au sens METAPHYSIQUE: Doctrine philosophique ou religieuse qui, rejetant ou minimisant l'idée d'un dieu créateur et transcendant, identifie Dieu et l'univers, soit que le monde apparaisse comme une émanation nécessaire de Dieu, soit que Dieu ne soit considéré que comme la somme de ce qui est.

    2) Par extension: attitude d'esprit qui tend à diviniser la nature.

    -théocratie: gouvernement exercé par un souverain dont l'autorité est regardée comme émanation de la divinité. Ex: théocratie pontificale.

    C'est aussi un régime dans lequel les prêtres jouent un rôle politique important.

    -théogonie: dans les religions polythéistes, il s'agit d'un système qui explique la naissance des Dieux et présente leur généalogie.

    -théologale: les vertus théologales (Foi, Espérance, Charité) qui ont Dieu lui-même pour objet.

    -théologie: étude des questions religieuses fondées sur les textes sacrés, les dogmes et la tradition.

    -théosophie: nom générique de diverses doctrines, imprégnées de magie et de mysticisme, qui visent à la connaissance de Dieu.

    -apothéose:

    1)Dans l'Antiquité, déification d'un héros, d'un empereur romain après sa mort (divination).

    2)Honneurs suprêmes rendus publiquement à quelqu'un (consécration, glorification, triomphe).

    3)Epanouissement sublime, moment le plus beau, instant divin.

    -Enthousiasme:

    1)Au sens littéraire: délire sacré, inspiration divine extraordinaire. Ex: enthousiasme poétique.

    2)Emotion vive portant à admirer (contraires: dégoût, indifférence)

    3)Emotion se traduisant par une excitation joyeuse (allégresse, entrain, joie qui s'opposent à froideur, indifférence, morosité).

    L'étymologie grecque "enthousiasmos signifie" transport divin, inspiré des Dieux".

    En somme, l'enthousiasme devrait être ranimé en thérapie, car la maladie entraîne souvent l'indifférence, la morosité, la tristesse, le dégoût. Cultiver cette part divine en l'homme, c'est guérir ou entretenir sa santé mentale.

    Bibliographie

    Dictionnaire de la langue française Le Robert BRIO (analyse comparative des mots)

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  • <figure class=" ob-pull-left ob-media-left ob-img-size-300 "> Foi et science </figure>

    La Foi et la science

    I-L'évolution et le pouvoir de la science

    La science parait avoir ou pouvoir triompher de tout. Le progrès scientifique depuis l’époque des lumières est immense. Des savants ont découvert des lois qui régissent l’univers en allant des particules subatomiques jusqu’aux astres les plus lointains en passant par les particules les plus fines de la biologie. La science s’est extirpée des pseudo-explications basées sur la superstition et le lyrisme.

    Des outils mathématiques de plus en plus sophistiqués ont été mis au point, ils sont irréfutables puisqu’ils découlent d’un raisonnement sans faille à partir d’axiomes de base. Ces outils ont permis d’élaborer des théories de plus en plus puissantes qui décrivent la matière et le monde. Les théories ne seraient rien sans l’apport de la méthode scientifique. Elle consiste à élaborer des expériences qui confrontent les théories au monde réel et à permettre de les valider ou de les invalider.

    Le progrès des connaissances scientifiques ne se base pas sur des chimères mais est le fruit d’une application rigoureuse des méthodes de mesure et de démonstration mathématique. Les modèles scientifiques prédisent des résultats qui s’expriment sous forme de grandeurs mathématiques et les expériences permettent de contrôler rigoureusement la cohérence des mesures et des modèles. Les incertitudes des résultats deviennent de plus en plus réduites à mesure que les théories gagnent en sophistication.

    La science suit un double mouvement qui consiste en l’intuition de savants géniaux et en l’élaboration de méthodes de plus en plus sophistiquées. L’une se nourrit de l’autre et la réciproque est aussi vraie. L’intuition exige de développer des modèles ou des équations de plus en plus complexes et puissantes et en retour ces outils permettent aux esprits les plus brillants d’émettre des hypothèses de plus en plus riches.

    La science n’est pas seulement l’affaire des scientifiques, elle a un impact sur la société par l’intermédiaire de la technologie. Elle a bouleversé notre monde. Quelle différence entre le monde rural d’autrefois et le monde urbanisé d’aujourd’hui? La machine à vapeur, l’électricité, l’aviation, la télégraphie, la radiodiffusion, l’électronique, l’informatique, les biotechnologies, les nanomatériaux sont des exemples de la transformation inédite du monde humain et du succès des théories scientifiques qui ont permis de domestiquer les lois naturelles au profit de l’homme et du progrès.

    Les hommes ont acquis une confiance inébranlable dans le pouvoir de la science. Certains pensent qu’elle est la clé de l’univers dans son ensemble et qu’elle permet de tout expliquer de notre monde depuis son origine et dans ses moindres détails. Le pouvoir du cerveau humain parait sans limites et les outils de calculs que nous avons inventés nous permettent de conquérir des connaissances de plus en plus complexes et fines. Il semble à certains que rien ne pourra échapper à l’intelligence de l’homme et que ce n’est qu’une affaire de temps pour qu’on parvienne à la compréhension et à la domination ultime de l’univers.

    L’homme serait ainsi le maitre incontesté de la nature et les croyances superstitieuses seront définitivement invalidées au profit d’une raison triomphante.

    Et pourtant les malheurs existent toujours et il semble bien qu’ils s’accroissent en nombre et en puissance. La bombe atomique menace de détruire la planète et ses habitants, le dérèglement climatique menace la survie de l’homme et de bien d’autres espèces, les maladies incurables et terrifiantes semblent gagner du terrain, qu’on pense aux cancers ou aux maladies infectieuses.

    II-La science n'empêche pas la folie des hommes

    Les guerres se multiplient et le pouvoir destructeur des armes de plus en plus sophistiquées cause la mort de plus en plus de personnes impuissantes à se défendre.

    Le monde est en voie d’être soumis à une surveillance électronique toute puissante et implacable. On redoute que le moindre de nos actes et bientôt de nos pensées ne soient enregistré et contrôlé. La puissance des technologies des télécommunications et de l’informatique, l’explosion de la bande passante et les « big data » rendent cette menace de plus en plus crédible.

    Il faut relire d’urgence des ouvrages écrits par des visionnaires : « Le Meilleur des Mondes » d’Aldous Huxley écrit en 1931 décrit une société déshumanisée où les hommes tels des robots sont déterminés et contrôlés de la naissance à la mort par un pouvoir politique et technologique effrayant. « 1984 » de George Orwell, écrit en 1949, décrit une société totalitaire extrême où tous les actes et toutes les pensées sont contrôlés par un appareil technologique et idéologique implacable.

    « Soylent green », un film d’anticipation de 1973 évoque un monde où la nature a été dévastée, où les hommes vivent dans une société de castes étanches, les pauvres dans un univers sordide où règnent la violence, la peur et la faim et les riches, à l’abri d’une frontière invulnérable, semblent jouir d’une abondance inépuisable. On découvre à la fin un secret terrible qui clôt le film en apothéose funeste.

    L’homme est-il en train de détruire son monde et de se détruire à son tour ? Quelle pourrait bien être la solution à ce qui semble un destin de mort pour l’humanité ?

    Les idéologies ont vu le jour aux siècles passés, elles ont pour certaines été mises en application. Leur but commun était de créer un paradis sur terre au moyen des seules forces de l’homme et en exterminant les ennemis du genre humain. Elles ont toutes conduit à des désastres humains et à des millions de victimes de souffrances les plus horribles. Aucune n’y a échappé, certains prétendent toujours que c’est le résultat d’une déviation de la pensée originale des auteurs de génie et qu’il est toujours possible de recommencer avec succès en contrôlant rigoureusement leur application. Il suffirait de modifier la nature de l’homme pour y parvenir, une éducation sans faille garantirait le succès.

    L’écologie serait-elle la solution qui parviendrait à enrayer cette machine infernale. L’épuisement des ressources naturelles, la pollution des continents et des océans, le développement de maladies de plus en plus meurtrières semble donner raison à ceux qui prônent un retour à des méthodes de civilisation respectueuse de la nature et des hommes.

    Pourtant, il semble selon certains de ses promoteurs que cela ne sera possible qu’au prix d’une décroissance sans merci et que le chômage, l’appauvrissement généralisé, la mort de milliards d’êtres humains sont inévitables pour que la terre soit sauvée.

    Quel sombre tableau ! L’homme triomphant a créé des catastrophes apocalyptiques.

    Comment peut-on encore espérer en un monde meilleur, comment éviter la mort, la maladie, la souffrance, le mal généralisé ? Le Mal aurait-il bientôt triomphé quand les détracteurs de Dieu nient son existence.

    III-L'importance de la Foi et du développement spirituel pour la santé humaine

    Il existe pourtant encore des hommes qui ont la Foi. Elle semble avoir reculé partout ou pris des formes dévastatrices. Dieu se serait-il retiré de ce monde sans espoir ? Les hommes sont-ils condamnés à mourir dans un monde sans lumière ?

    Pourtant Dieu se manifeste toujours, il réchauffe le cœur des plus faibles et des plus sincères. Il veille sur ceux qui sont persécutés et qui ouvrent leurs cœurs. Ce n’est pas le dieu des puissants et des despotes, c’est celui des humbles et des malheureux.

    La Foi a reculé car on a cru que la raison triomphante allait rendre l’existence de Dieu superflue et le ranger au compte des superstitions dépassées. Pourtant Dieu a donné la raison à l’homme et il lui a permis de la développer. L’homme semble s’être détourné de Dieu mais Lui ne l’a jamais abandonné.

    Aux moments les plus douloureux, Dieu est présent à nos côtés, il suffit d’ouvrir son cœur pour recevoir sa Grâce. Certains témoignent de cette réalité mais on ne les croit plus, on les traite de superstitieux, d’illuminés voire de fous.

    Dieu s’est manifesté dans l’histoire de l’homme à plusieurs reprises. Des prophètes ont annoncé sa Bonté et son Existence. Son Fils est venu sur terre, s’est incarné et a racheté nos péchés.

    Il n’est pas dans le pouvoir de la seule raison de l’homme de démontrer l’existence de Dieu ou son inexistence. Dieu est au-delà de toute démonstration logique ou mathématique. Il est vain de croire que le simple raisonnement puisse nous mener à une conclusion définitive, c’est une illusion de puissance.

    Dieu se manifeste car il sait que l’homme est faible mais qu’il est important à ses yeux. Pourquoi nous a-t-il choisis et pourquoi veut-il nous sauver ?

    Nous sommes libres de croire ou pas, Dieu ne nous impose rien. Il nous témoigne son Amour et il attend que nous ouvrions notre cœur.

    Il parait invraisemblable aux esprits éclairés que Dieu existe mais se rendent-ils compte de leur faiblesse. Ont-ils bien vu ce qu’il advient quand l’homme croit pouvoir se passer de Dieu ? La science, les richesses matérielles sont-elles le bien ultime qui nous sauvera ? On constate tous les jours que l’avenir s’assombrit à mesure que s’accroit notre puissance. L’orgueil de l’homme est son plus grand péché. Il croit pouvoir compter sur ses seules forces mais n’a-t-il pas souvent fait l’expérience de sa petitesse ?

    Dieu croit en l’homme, il serait temps que l’homme se remette à croire en Dieu. Le Paradis n’est pas de ce monde, il n’est pas dans les mains des ingrats.

    Comment faire pour persuader que Dieu est présent et que sa Bonté est immense ? Les témoignages de sa manifestation suffiront-ils ? Que faudra-t-il qu’Il fasse pour faire advenir son Règne ? L’homme est-il digne de son Amour ?

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