• La présentation de l'ouvrage ci-dessous, écrit par un neurologue, met en avant l'importance des émotions et des blessures émotives en cause dans toutes les maladies qu'elles soient physiques, psychiques ou psychosomatiques. Retrouver ces blessures, les nommer, les panser, c'est faire un pas vers la guérison, pour retrouver un équilibre perdu :

     

    "Ce livre propose une réflexion sur l'articulation psychosomatique de l'homme et particulièrement sur la maladie. Chaque être vivant est composé de cellules qui ont chacune en charge une fonction spécifique à assurer pour l'ensemble de l'organisme. Chez l'animal et chez l'homme, lorsque le sujet ressent de façon réelle ou symbolique qu'une fonction n'est pas assurée de façon satisfaisante (protection, nutrition, excrétion, reproduction...) son cerveau intervient pour modifier le fonctionnement des cellules chargées d'assurer cette fonction, et tenter de corriger la déficience réelle ou imaginaire. Cette modification biologique visant à une adaptation spécifique peut être perçue sous forme du symptôme. Pour l'homme pris dans sa globalité, les émotions correspondent à des fonctions biologiques " non satisfaites " depuis la petite enfance. Ces émotions et les ressentis qui les accompagnent constituent le fil d'Ariane pour comprendre toute maladie. Elles permettent à celui qui écoute la personne malade de l'aider à trouver le sens du symptôme. Car pour le cerveau qui l'a mise en route lorsque le sujet n'a pas résolu rapidement et de façon satisfaisante un conflit qu'il a vécu dans l'isolement, cette solution biologique qu'on appelle maladie ou malchance est toujours la meilleure solution."

     

    Présentation de l'ouvrage:

    Ecouter et comprendre la maladie- Pierre-Jean Thomas-Lamotte

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  • Enfin, un médecin qui cherche des causes émotionnelles et psychiques à nos maladies qu'elles soient mentales ou physiques. Cela fait du bien...contre la tyrannie du médicament, véritable idole de notre médecine moderne. Un autre discours se fait entendre.

    Laissons parler un professionnel sur ce sujet:

     

    "Pourquoi un pharmacien qui ne voit que des malades tout au long de sa journée, toute la semaine et même toute l'année, n'est-il pas plus souvent malade ? Pourquoi, après avoir vu en un jour 20 personnes terrassées par la grippe, soit 100 en une semaine, un généraliste non vacciné ne l'attrape-t-il pas non plus ? Pourquoi cette personne qui n'a jamais fumé a-t-elle un cancer des poumons, alors que ce fumeur invétéré qui grille sa cigarette depuis 50 ans n'a rien ? Pourquoi les femmes séparées ou divorcées sont-elles la majorité des cancers du sein ? Pourquoi tous les hommes ne font-ils pas un cancer de la prostate ?
    Depuis mes premières années de médecine, je me suis intéressé aux causes de la maladie. Mais après avoir examiné et parlé avec plus de 20.000 patients au cours de ma vie professionnelle, j'en suis arrivé à la conclusion que la maladie n'est pas toujours l'effet d'une cause extérieure mais bien celui d'une cause intérieure. A en croire les médias, je n'ai pas tort. Dans le cas d'un attentat ou d'une catastrophe aérienne, les autorités mettent des psychologues à disposition des survivants et de ceux qui ont perdu un être cher, pour les aider à ne pas se rendre malades eux-mêmes... Quant à la littérature, elle nous conte depuis l'aube des temps des histoires d'amour dans lesquelles l'être délaissé meurt de chagrin. Si on peut empêcher une victime de «s'en rendre malade», on peut sans doute empêcher un père de famille de 45 ans de se rendre malade après avoir reçu sa lettre de licenciement. Ça aussi c'est un trauma, même si cela semble banal. Lui aussi aurait besoin d'un psychologue pour digérer son drame.

    Le dogme et le conditionnement nous imposent de relier la maladie à une cause extérieure, un virus, une bactérie, le tabac, le soleil, etc. Les traitements de la médecine classique se résument à attaquer la maladie avec des molécules : la dépression se combat par un anti-dépresseur ; la douleur ou inflammation par une molécule ant-algique ou anti-inflammatoire ; les bactéries par un anti-biotique ; les cellules cancéreuses par des traitements anti-mitotiques; la faiblesse par un médicament tonique (cardio-tonique, veino-tonique), etc.
    Ces batailles «molécule contre dérèglement moléculaire» donnent souvent de brillants succès. Mais elles ne nous expliquent pas pourquoi autant de femmes divorcées font un cancer du sein. S'il est possible d'étudier cent malades ayant tous une tension artérielle élevée à 17/10, une surcharge pondérale et un diabète, il est difficile d'étudier une cohorte de cent veuves, de cent orphelins, de cent chômeurs longue durée ou de cent femmes divorcées. Cela n'aurait pas de sens parce qu'on ne peut mesurer l'impact du deuil vécu sur chaque personne ainsi que son histoire émotionnelle.

    En tant que médecin, j'ai pu vérifier de nombreuses fois l'efficacité des placebos (actuellement, il n'est d'ailleurs plus possible d'étudier «scientifiquement» un nouveau médicament sans comparer son efficacité à celle d'une pilule inoffensive). Mais si le placebo peut guérir le malade en agissant simplement sur son psychisme, il y a peut-être un événement «nocebo» avant l'apparition de la maladie... Et si ce nocebo existe, on peut sans doute intervenir à son niveau, et par conséquent sur le déroulement de la maladie ?

    Le lien éventuel entre psychisme et maladie n'est évidemment pas un scoop. On le retrouve dès l'Antiquité et dans des civilisations très anciennes, comme par exemple la médecine chinoise. Néanmoins, c'est dans le sillage du docteur Sigmund Freud, que le docteur Georg Walter Groddeck avait mis en évidence le traumatisme psychique pour expliquer la maladie. C'est lui qui a tenté de réintégrer toute pathologie acquise, sans exception, dans un cadre psychosomatique unique. Pour lui, un déterminisme inconscient était à l'origine de toute maladie. Il alla même jusqu'à mettre l'évolution de la maladie entre les mains du malade, y compris sa guérison : «Il ne faudrait pourtant pas oublier que ce n est pas le médecin qui vient à bout de la maladie, mais le malade. Le malade se guérit lui-même, comme c'est par ses propres forces qu'il marche, pense, respire, dort».

     

     

    Présentation de l'éditeur

    Dr Pierre-Jean THOMAS-LAMOTTE

    Extrait de l'ouvrage Et si la maladie n'était pas un hasard.
    Neurologue

     

    Et pour accompagner ce texte, une musique que je trouve grave, profonde et spirituelle, d'un des plus grands compositeurs de musique contemporaine américain:

     

     

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  •                                                   Quelles sont les racines neurologiques de l'émotion?

    La psychologie, cette petite fille de la philosophie et des sciences humaines a vu son champ d'étude dérivé pour aboutir aux sciences du cerveau. Richard Davidson, aux avant-postes de la recherche des racines neurologiques de l'émotion est directeur du laboratoire à l'université du Wiscousin, à Madison. Il fait ses études à la New York university et à Harvard où il obtient un doctorat. Au fil de sa carrière de chercheur, il s'est intéressé au lien qui existe entre l'émotion et le cerveau. Il est aujourd'hui titulaire des chaires William James et  Vilas Research en psychologie et en psychiatrie à l'université du Wiscousin.  Il a fait partie de l'équipe scientifique qui a mené des recherches neurobiologiques sur les aptitudes mentales extraordinaires des moines tibétains expérimentés.

    Richard Davidson, en compagnie du Dalaï Lama évoque les foyers cérébraux des émotions afflictives que les bouddhistes appellent les trois poisons: l'agressivité, l'avidité et l'illusion. A Harvard, Richard Davidson et David Goleman ont soutenu ensemble dans un article très pointu que l'exercice de l'attention vigilante par la méditation engendre des "effets de caractère", des transformations psychobiologiques durables et profitables, en raison de la plasticité du cerveau et des émotions. Il y aurait des connexions entre le cortex préfrontal et les centres de l'émotion, gisant tout au fond du cerveau limbique. Ce qu'on peut reprocher à l'étude cognitive, c'est qu'elle est aussi froide que le behaviorisme, elle a trop tendance à considérer que le cerveau fonctionne selon le modèle de l'ordinateur. Richard Davidson défend l'idée qu'il existe des connexions entre le cerveau et les émotions et il peut être considéré comme le fondateur des neurosciences affectives. Davidson a démontré sans conteste comment les lobes préfrontaux et le système limbique nous permettent de mêler la pensée au sentiment, la cognition à l'émotion. L'amygdale joue un rôle essentiel dans certains types d'émotions négatives, notamment la peur. L'hippocampe est essentiel aussi car il détermine notre appréciation du contexte des événements. Une des façons de savoir si quelqu'un souffre de troubles de l'émotion est de vérifier si ses émotions sont adaptées au contexte et si tel n'est pas le cas, il y a peut-être un dysfonctionnement de l'hippocampe.

    Parmi les plus frappantes découvertes des neurosciences, il y a le fait que ces régions, les lobes frontaux, l'amygdale et l'hippocampe se transforment en fonction de l'expérience vécue. Elles sont fortement influencées par l'environnement émotionnel dans lequel nous sommes élevés et par l'expérience répétée. Le fait d'être élevé dans un environnement affectueux et protecteur produit des changements objectifs vérifiables dans l'expression des gènes. Lorsque nous avons été élevés dans un climat affectueux, nous sommes plus aptes à développer à gérer nos émotions. Il a été démontré naissent tout au long de la vie de l'homme. Rien n'est donc jamais fatal. Les neurones neufs sont adaptés aux nouveaux acquis et à la nouvelle mémoire. Ces neurones continuent même de se développer chez les sexagénaires.

    Einstein racontait que lorsqu'il se mettait à réfléchir, des images lui apparaissaient et il faisait aussi ce qu'on appelle la synesthésie. C'est la fusion de différentes modalités sensorielles produisant du contenu mental. Einstein disait que ses idées ne lui venaient dans un premier temps que sous forme de visions; il ne les traduisait qu'après en mots. Il voyait d'abord les équations et les lois de la physique sous forme d'images. Apparemment, ce serait la région du lobe pariétal, le gyrus angulaire qui était le plus développé chez ce scientifique.

    Selon Richardson, l'esprit peut influencer le corps et nous permet de mieux comprendre l'effet des émotions non seulement sur notre santé mentale mais aussi physique. Tout porte à croire que les zones du cortex préfrontal gauche jouent un rôle important dans les émotions positives, tandis que celles de droite le font dans certaines émotions négatives. La santé mentale peut se mesurer sur la façon que possède un individu de se remettre plus ou moins vite d'une forte émotion. Il existe, selon Paul Ekman, une "période réfractaire". C'est le temps qu'il faut à l'esprit pour se défaire de l'emprise émotionnelle. Placés devant des images menaçantes, ceux qui reviennent le plus vite à l'état naturel sont ceux dont l'amygdale a été le moins activée, tant en intensité qu'en durée. La plupart d'entre nous secrètent un fort taux de cortisol dès qu'un événement stressant se produit, mais ceux qui se rétablissent plus vite présentent un taux de cortisol moins élevé.

    La colère peut se définir comme suit: une distorsion de la réalité, une déformation de la perception qui amplifie les aspects négatifs. C'est pourquoi elle est un poison. La pratique de la méditation peut permettre de surmonter cette émotion négative, en cultivant la joie, la foi et l'enthousiasme. La qualité essentielle pour vaincre un obstacle est la persistance.

    Le second poison pour l'esprit est l'avidité. Les anomalies de la dopamine semblent communes à toute forme d'avidité. La dopamine joue un rôle important dans le mécanisme de récompense et le plaisir qu'il suscite. Le plaisir cédant la place au désir, on veut davantage en n'appréciant moins. On ne cesse jamais de désirer et il nous en faut chaque plus pour obtenir une satisfaction égale. C'est l'un des principaux mécanismes du manque qu'on retrouve dans les formes de dépendance, ne serait-ce qu'à la cigarette et à la nicotine.

    Le troisième poison, c'est l'illusion. Ce sont les émotions afflictives qui troublent notre aptitude à clairement voir le monde. L'illusion implique une influence des circuits émotionnels du cerveau sur ceux de la perception des choses ou de l'appréhension du monde ainsi que sur les circuits de la pensée. Les personnes anxieuses et souvent inquiètes focalisent leur attention sur les signes évoquant une menace. L'illusion peut aller jusqu'à déformer la perception visuelle.

    En conclusion, il est donc important de se responsabiliser dans la gestion de nos émotions, d'agir pour nous-mêmes et pour les gens qui nous entourent. Richard Davidson insiste sur le fait que lorsqu'on développe certaines pensées ou émotions positives, on agit sur notre cerveau et on le transforme.

     

     

     

    Bibliographie

    Surmonter ses émotions destructrices- Daniel Goleman, chapitre 8, pp.321-362.

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  •  

    Traduction d'un article de Psychiatric News du 10 juillet 2013 :

    http://psychnews.psychiatryonline.org/newsarticle.aspx?articleid=1711257

     

    Un médicament provoque une surprise dans le traitement de la schizophrénie

    Un médicament  commercialisé depuis presque un siècle pour traiter l’hypertension artérielle produit des améliorations rapides et durables des symptômes positifs et négatifs.

    Parfois, les résultats de recherche publiés dans les revues médicales semblent trop bons pour être vrais.

    C’est le cas des résultats d’une petite étude de preuve de concept publiée le 8 mai dans JAMA Psychiatry. Des scientifiques ont rapporté qu’une seule perfusion du médicament  nitroprussate de sodium chez des patients schizophrènes avaient conduit à une diminution rapide et spectaculaire à la fois des symptômes positifs et négatifs et les effets ont perduré pendant quatre semaines.

    Dans un article éditorial, le professeur de psychiatrie Joseph Coyle de l’université de Harvard et éditeur en chef de JAMA Psychiatry décrit les résultats comme remarquables. Cependant, « le domaine est plein de petits essais avec des résultats robustes qui n’ont jamais été répliqués », dit-il à titre de prudence.

    Des améliorations spectaculaires en quelques heures

    « Les résultats montrent clairement un effet thérapeutique du nitroprussate de sodium » concluent les scientifiques.

    De plus, la perfusion de nitroprussate de sodium a été jugée sûre pour ceux qui l’ont reçue. Comme l’expliquent les chercheurs, « la dose utilisée pour cette étude était la dose minimale requise dans le traitement de l’hypertension artérielle et il est bien établi que chez les patients à tension artérielle normale, des doses bien plus élevées sont nécessaires pour réduire la tension artérielle que pour des patients hypertendus.

     

    Ci-dessous, la traduction d’une partie du rapport de l’étude scientifique qu’on peut consulter à l’adresse suivante :

    http://archpsyc.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1686035

    Amélioration rapide des symptômes de schizophrénie aiguë après perfusion d’une solution de nitroprussate de sodium. Un essai randomisé en double aveugle avec contrôle de placebo.

    Jaime E. C. Hallak, MD, PhD1,2; Joao Paulo Maia-de-Oliveira, MD1; Joao Abrao, MD, PhD1; Paulo R. Evora, MD, PhD1; Antonio W. Zuardi, MD, PhD1,2; Jose A. S. Crippa, MD, PhD1,2; Paulo Belmonte-de-Abreu, MD2,3; Glen B. Baker, PhD, DSc2,4,5; Serdar M. Dursun, MD, PhD, FRCPC2,4,5

    JAMA Psychiatry. 2013;70(7):668-676. doi:10.1001/jamapsychiatry.2013.1292

    Importance : le traitement de la schizophrénie reste un défi et les antipsychotiques actuels disponibles agissent lentement et ont beaucoup d’effets secondaires.

     

    Objectif : Examiner l’efficacité et la sécurité d’une perfusion en une seule fois de nitroprussate de sodium (0.5 μg/kg/min pendant 4 heures) sur les symptômes positifs, négatifs, anxieux et dépressifs chez les patients atteints de schizophrénie.

     

    Conception : Essai en centre unique, randomisé, en double aveugle avec contrôle de placebo effectué du 9 mars 2007 au 12 mars 2009.

     

    Lieu : centre hospitalier universitaire de Sao Paulo, Brésil.

     

     

    Participants : vingt patients hospitalisés âgés de 19 à 40 ans ayant un diagnostic de schizophrénie qui étaient dans les cinq années suivant le diagnostic et qui prenaient des antipsychotiques.

     

     

    Intervention : perfusion de nitroprussate de sodium.

     

    Principales mesures de résultat : l’échelle d’évaluation courte en 18 points et la sous échelle négative de l’échelle du syndrome positif et négatif.

     

    Résultats : après perfusion de nitroprussate de sodium, une amélioration rapide (en quatre heures) des symptômes a été observée. Les groupes placebo et soumis à l’essai présentaient des différences significatives dans le score total de l’échelle courte en 18 points et dans les scores de sous échelle, qui ont persisté pendant 4 semaines après la perfusion.

     

     

    Conclusions : Les résultats montrent clairement un effet thérapeutique du nitroprussate de sodium. Si ce médicament est approuvé pour des traitements cliniques de routine chez les patients schizophrènes, cette découverte sera une avancée importante dans le traitement pharmacologique de de trouble dévastateur.

     

     

    Enregistrement de l’essai : clinicaltrials.gov Identifier: NCT01548612 

     

    La schizophrénie est l’une des 10 causes principales au monde de handicap et en dépit de progrès récents, elle reste un défi majeur pour le traitement. Bien que la théorie classique impliquant la transmission dopaminergique est toujours explorée, des preuves plus récentes suggèrent que d’autres anomalies existent pour la schizophrénie, y compris la dérégulation du réseau glutamate–nitric oxide–cyclic guanosine monophosphate (cGMP). En effet, des études cliniques ont montré que des personnes atteintes de schizophrénie présente des anomalies à différents endroits de ce circuit ; le dysfonctionnement glutamergique dans la schizophrénie est un phénomène couramment accepté et fait l’objet de nombreuses publications et on a trouvé que les patients schizophrènes présentent des métabolites réduits d’oxyde nitrique et de cGMP en comparaison de sujets contrôle. De plus, il est bien établi que les anomalies dans les circuits de signalisation par oxyde nitrique et glutamate sont impliquées dans le développement de comportements anormaux chez les rongeurs ressemblant à la psychose car l’inhibition pharmacologique ou l’abolition génétique de la synthèse et de la transmission du glutamate et de l’oxyde nitrique entrainent un comportement similaire à celui de la psychose. Il est frappant de constater que nous avons observé dans des essais précliniques que le nitroprussate de sodium abolit complètement les effets comportementaux et l’expression de c-fos induite par la phencyclidine un bloqueur des récepteurs du N-methyl-d-aspartate (NMDA) glutamate qui provoquent un comportement similaire à celui de la psychose. Le mécanisme précis par lequel le nitroprussate produit de tels effets spectaculaires chez les animaux traités par phencyclidine restent obscurs. Cependant en plus de générer de l’oxyde nitrique dans le cerveau et d’accroitre la production de cGMP, il peut aussi moduler l’activité des récepteurs NMDA. Ces observations précliniques nous ont conduit à développer l’hypothèse selon laquelle le nitroprussate de sodium peut améliorer les symptômes de la schizophrénie. Les effets thérapeutiques du nitroprussate de sodium ont été décrits en premier à la fin des années 1800 et le médicament a été utilisé en clinique depuis 1929 pour l’hypertension sévère. Le nitroprussate de sodium est actuellement disponible sur le marché pour des perfusions intraveineuses bien que son utilisation soit plutôt rare à cause de l’accumulation possible de ferrocyanide après de multiples doses. Dans cet essai de preuve de concept, nous avons évalué l’efficacité d’une dose faible de nitroprussate de sodium (0.5 μg/kg/min pendant 4 heures) administrée par voie intraveineuse chez des patients schizophrènes prenant des antipsychotiques disponibles actuellement et nous avons mesuré les changements dans les symptômes positifs, négatifs, anxieux et dépressifs pendant les 4 semaines suivantes. Etant donné que la dose utilisée est la plus faible dose recommandée chez l’homme (des doses de 0,5 à 10 μg/kg/min sont recommandées pour le traitement de l’hypertension).

     

    On s’est attendu à ce que le niroprussate de sodium dans l’étude en cours produise des effets thérapeutiques avec le minimum d’effets secondaires.

     

     

     

     

     

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  •                                                 Victor Brauner-Chimère (peintre surréaliste)  Victor Brauner-Chimère (peintre surréaliste)

    Les hallucinations auditives ou entente des voix préoccupent certains patients en psychiatrie. Une émission de France culture est consacrée à ce problème. Comment autogérer les voix? Comment réussir à les vaincre en sortant de la psychiatrie traditionnelle et des neuroleptiques?

     

    Voici la présentation de l'émission de France Culture

    Le phénomène des «voix» est très répandu parmi les personnes considérées comme psychotiques et, plus spécialement, schizophrènes. Ce phénomène des hallucinations auditives relève de la symptomatologie traditionnelle des psychoses et concerne, en France, la moitié des personnes adultes atteintes de psychoses délirantes chroniques. Or, depuis une vingtaine d'années, la psychiatrie, et notamment en France, doit faire face à de sérieuses critiques concernant d'une part ses classifications nosographiques et d'autre part ses méthodes de traitement des pathologies mentales. À cette critique a répondu l'émergence d'une revendication accrue du côté des patients : le droit de vivre de manière satisfaisante avec leurs voix, sans en passer par la « camisole chimique » des neuroleptiques.

    Aussi, ces revendications ont-elles été catalysées par un réseau international constitué de soignants et de patients, le Réseau d'Entraide des Entendeurs de Voix (REEV), né en Suisse dans les années 1980, à l'initiative du Pr. Marius Romme et de son assistante Sandra Esher, qui lui-même a donné naissance à d'autres réseaux, comme l'important Intervoice en Grande-Bretagne, ou Hearing voices au Pays-Bas. Depuis, ce sont plusieurs centaines de groupes d'entraide qui ont essaimé en Europe, sans compter les relais à travers le monde entier –à l'exception de la France. Ces réseaux sont destinés à aider ceux qui désormais sont nommés les entendeurs de voix à «prendre le contrôle de leur voix» et, ce faisant, des états d'angoisse morbide associés aux passages à l'acte qu'ils peuvent souvent générer. Enquête de l’équipe de Sur les docks, lors des journées de formation « Travailler et parler avec les voix » organisées en février 2011 à Armentières.

    Avec : Ron Coleman, ancien usager, figure majeure du Réseau Hearing Voices et consultant spécialisé dans le « recovery » et le traitement des psychoses. Auteur de nombreux ouvrages qui sont à la base du travail effectué au sein des Réseaux d'Entendeurs de Voix ;

    Eleanor Longden, ancienne usagère, psychologue à Bradford en Angleterre, membre du réseau Intervoice ;

    Massimo Marsili, psychiatre au Département de Santé mentale de Trieste ;

    Patrick Le Cardinal, psychiatre à l'EPSM de Lille-Métropole ;

    Vincent, usager participant aux journées de formation "Travailler et parler avec ses voix" à Armentières.

    Traduction : Yann Derobert Production :

    Alexandre Breton Réalisation : Guillaume Baldy

     

    Voici le lien vers l'émission:

    http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4361351

     

    Voici quelques phrases-clés de l'émission

    "Quand un domaine scientifique -en l'occurrence la psychiatrie- n'accepte pas la critique, ce n'est plus une science, c'est une nouvelle religion." Ron Coleman

    • Comment travailler avec les voix?

    1)Se demander ce que disent les voix. Qui sont -elles? Féminines, masculines? Ont-elles un nom?

    2)Elles expriment souvent un sentiment de colère, de honte, de culpabilité, de sentiments sexuels.

    3)Quels problèmes les voix représentent-elles?

    4)Elles surviennent souvent après un traumatisme. C'est une façon qu'à le cerveau de gérer des émotions trop vives, trop fortes. Elles attaquent souvent le talon d'Achille du sujet.

    • Les objectifs des entendeurs de voix

    I)Meilleur contrôle

    II)S'approprier cette expérience, la maîtriser

    III)Récupérer le sentiment même de soi, l'estime de soi, la raison d'être

    IV)Entretenir une relation positive avec les voix

    • Exemple de programme de rétablissement de Maria

    On constate que les voix représentent des émotions en relation avec l'abus sexuel qu'a subi Maria lorsqu'elle était petite.

    Voici le programme proposé:

    1. Faire face aux voix
    2. Répartir son temps: prendre rendez-vous avec elles et ne parler que pendant ce temps
    3. Gérer ses émotions difficiles
    4. Parler des sentiments en relation avec l'abus sexuel (la colère, la honte etc...)

    En conclusion, pour le moment, il n'existe pas de champ professionnel pour la gestion de l'entente des voix. Tout se fait de façon bénévole. Il faudrait intégrer ce travail dans le champ de la psychiatrie: aider à gérer les voix sans neuroleptique. Il faut répondre à un besoin. La psychiatrie a tendance à enfermer les gens dans le non-rétablissement (médicaments, suivi etc...). Le réseau des entendeurs de voix tentent d'apporter des réponses naturelles, d'autogestion des voix afin d'apprendre à vivre avec.

     

    Liens externes

    Réseau des entendeurs de voix: http://www.revfrance.org/

    Livre sur le sujet: "La voix intérieure" de Paul Baker

    http://www.priceminister.com/offer/buy/153428810/la-voix-interieure-de-paul-baker.html#scroll=prd_information

     

     

     

    "La psychiatrie ne croit qu'à la maladie. Elle ne croit pas à la santé: lorsqu'on est rétabli, on n'est pas cru."

    Ron Coleman ( ancien usager, figure majeure du Réseau Hearing Voices et consultant spécialisé dans le « recovery » et le traitement des psychoses)

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