• Voici un éditorial du MONDE qui parle d'un problème de santé publique inquiétant. A quand cette réforme des médecins afin qu'ils soient affectés en fonction des besoins des populations? La liberté a des conséquences graves sur la santé et l'égalité en France au niveau des soins. Quant aux dépassements d'honoraires, ils posent également problème.

    Gynécologie, pédiatrie, psychiatrie... l’inquiétante fracture sanitaire

    Editorial. Les Français ne sont pas égaux dans l’accès aux spécialistes libéraux. L’offre dans les grandes villes est sept à neuf fois supérieure à celle des communes isolées.

    LE MONDE | 27.12.2017 à 10h30 • Mis à jour le 27.12.2017 à 18h07

    Editorial du « Monde ». C’est devenu l’un des thèmes imposés des campagnes présidentielles. Au printemps, à nouveau, tous les candidats ont promis de s’attaquer au problème des « déserts médicaux ». Et pour cause : la pénurie de médecins généralistes ou de spécialistes libéraux ne cesse de s’étendre à de nouveaux pans du territoire. Si le nombre de généralistes diminue fortement, on n’a jamais compté autant de spécialistes en France. Mais tous ces praticiens sont de plus en plus concentrés dans les grandes villes et absents des zones périphériques.

     

    Rendez-vous difficiles, voire impossibles, à obtenir dans un délai raisonnable, dépassements d’honoraires parfois prohibitifs : les Français ne sont pas égaux dans l’accès aux pédiatres, psychiatres, ophtalmologues ou gynécologues. Pour ces deux dernières spécialités, l’offre disponible dans les grands pôles urbains est sept à neuf fois supérieure à celle des communes isolées, relevait ainsi en 2016 une étude du ministère de la santé.

    Aggravation attendue

    Cette « fracture sanitaire » a été précisément diagnostiquée par l’UFC-Que choisir en 2016. L’association de consommateurs a calculé, par exemple, que, en quatre ans, près de six Français sur dix (59 %) ont connu une réduction du nombre de gynécologues accessibles à moins de quarante-cinq minutes de route. L’enquête que Le Monde publie aujourd’hui confirme ces inégalités d’accès aux spécialistes de la santé des femmes.

    Cette situation pourrait continuer de s’aggraver dans les années à venir, certaines prévisions faisant état d’une diminution de 20 % entre 2012 et 2025 du nombre de pédiatres, ophtalmologues, gynécologues et psychiatres. Si l’on considère par ailleurs que le montant total des dépassements d’honoraires, toutes spécialités confondues, a atteint en 2016 le niveau record de 2,66 milliards d’euros, il faut se rendre à l’évidence et parler d’un échec français en matière de régulation des médecins libéraux.

    Inefficacité de la « plupart des aides financières »

    Les constats en ce sens s’accumulent. Le 29 novembre encore, la Cour des comptes dénonçait l’« aggravation des disparités territoriales » en matière d’accès aux soins, jugeant que « les politiques visant à corriger ces inégalités de répartition sont notoirement insuffisantes et coûteuses au regard des faibles résultats obtenus ». Quelques jours plus tard, le 13 décembre, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qualifiait à son tour d’« inefficaces » la « plupart des aides financières » à l’installation de médecins là où la pénurie est la plus criante.

    Alors que faire ? Faut-il, comme le préconisent la Cour des comptes et le CESE, introduire un « conventionnement sélectif » des médecins en secteur 2 (à honoraires libres), comme c’est déjà le cas pour les infirmières, les sages-femmes libérales ou les kinésithérapeutes ? Faut-il instaurer des règles de plafonnement des dépassements d’honoraires autorisés, entraînant en cas de non-respect l’exclusion du conventionnement du professionnel de santé en cause ?

     

    Ces pistes pourraient au moins être étudiées et débattues. Mais l’on sait que de telles solutions sont farouchement combattues par les syndicats de médecins. Et l’on n’ignore pas que les gouvernements, de gauche comme de droite, les ont toujours rejetées, comme tétanisés à l’idée d’engager un conflit avec les médecins sur le terrain explosif des dépassements d’honoraires abusifs. Faute de quoi la fracture sanitaire, décalque des fractures sociales et territoriales françaises, se creuse de façon toujours plus inquiétante.



    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Ce qui m'inquiète un peu dans ce travail de recherche, c'est l'ingérence que cela entraine dans la vie du malade. Mais à priori, ce serait avec son consentement. Il faudrait donc des enquêtes de terrain pour le prouver... (remarque faite par une des rédactrices du blog).

    Thomas Insel. La portable thérapie

     

    Publié dans

    n°115
    Décembre 2017 - Janvier 2018

    « La maladie mentale n’est pas pour moi ce qu’elle était pour Michel Foucault, une construction de la raison. C’est un dysfonctionnement du cerveau dont on est en passe de trouver une solution technologique. » Tom Insel n’est pas un charlatan. C’est une star de la psychiatrie américaine. Étudiant prodige, entré à l’université à 15 ans, il a d’abord fait de la philosophie. Après avoir dirigé pendant treize ans le National Institute for Mental Health (NIMH) – l’agence américaine de la santé mentale –, où il a distribué des millions de dollars de fonds publics à la recherche, « sans résultats vraiment probants », et a convaincu le président Obama de lancer la Brain Initiative, un projet de cartographie du cerveau disposant d’un budget annuel de 100 millions de dollars, il a basculé « du côté obscur ». Chez Verily d’abord, la branche « technologie de la santé » de Google, puis au sein d’une start-up, Mindstrong, qui met au point des outils de détection et de prévention de la maladie mentale. 

    Pourquoi ce virage ? « J’ai été acteur et témoin d’une révo­lution qui n’a pas encore trouvé sa traduction opératoire. Je cherche à l’accomplir. » Insel part d’un constat saisissant. Pour les pathologies sévères du corps, une prodigieuse chute de la mortalité s’est opérée grâce aux pro­grès de la détection précoce : « Près de 60 % dans le cas des cancers, des millions d’attaques cardiaques évitées, même le sida est dorénavant considéré comme une maladie chronique. » Si l’on confronte ces résultats à ceux de la psychiatrie, « je mérite d’être viré », ironise Insel, les taux de morbidité et de mortalité de la dépression, de la schizophrénie ou de l’autisme n’ayant quasiment pas bougé. De même que ceux du suicide. « Par ses répercussions sur les jeunes et les classes défavorisées moins protégées, c’est un problème de droits civils », ose-t-il. Pourtant, la neuropsychiatrie nous a livré une toute nouvelle compréhension de « ces désordres du cerveau » conçus comme des troubles de la connexion. « Dans les deux dernières décennies, on est devenu capable de cartographier les activités du cerveau et de voir qu’il se comporte différemment quand vous êtes déprimés, anxieux ou psychotiques. Le défi est maintenant de détecter ces désordres avant même qu’ils ne se manifestent sous la forme de symptômes. »

    À cet effet, nous avons sous la main un outil aussi improbable qu’efficient : le téléphone portable ! « Jusqu’ici, on demandait au patient de remplir un questionnaire et on le recevait une fois par mois pour décider s’il était toujours en dépression. Le smartphone apporte un suivi de son comportement dans son environnement quotidien. Grâce à lui, on pourra avoir une idée claire de la manière dont ses pensées, ses comportements et ses humeurs changent, capter les tout premiers signes de la maladie. » Que le portable qui enregistre mes déplacements puisse m’inciter à exercer davantage mon cœur, je le conçois. Mais mes humeurs, comment les capte-t-il ? « On a pu établir des corrélations précises entre la manière dont vous écrivez et dont vous surfez sur votre téléphone, et ce qui se passe dans votre tête. On appelle cela “l’empreinte digitale”. Elle est révélatrice de l’état de votre humeur et de votre cognition. Une fois le phénotype digital de l’individu établi, on pourra l’utiliser pour éviter qu’il ne se suicide. Et là aussi le portable est le bon outil : un simple coup de téléphone à un dépressif au moment opportun peut sauver une vie. »

    La détection numérique des symptômes de la pathologie mentale ne pose-t-elle pas une question éthique ? « Nous avons mis en place à Mindstrong une charte éthique. L’idée est de démontrer que les outils proposés ont une réelle efficacité thérapeutique et de tabler sur le consentement et la confiance des individus. De les rendre acteurs de leur traitement. » Alors que les critiques se multiplient contre la dimension aliénante et addictive du portable, Thomas Insel veut en faire un outil thérapeutique. Serait-il poison et remède en même temps, ce que Platon nommait un pharmakon ? « J’aime cette analogie… Le portable est le nouveau narcotique de l’esprit. »

    Par Martin Legros

    Rédacteur en chef

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • "De l'homme à l'homme vrai, le chemin passe par l'homme fou." Michel Foucaut

     

    Bande annonce:

    Une interview du réalisateur dans LE MONDE

     

    Un article sur France Inter:

    https://www.franceinter.fr/cinema/12-jours-le-documentaire-de-raymond-depardon-une-splendeur-pour-les-critiques-du-masque-et-la-plume

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • FILM durant 1h46.

    Genre: thriller psychologique sur fond de psychanalyse

    L'amour sauve de la folie et guérit

    Citation mise en épigraphe du film:

    "La faute n'en est pas à nos étoiles; elle en est à nous-mêmes." William Shakespeare, Jules César.

    Attention! la lecture de cette analyse et de ce résumé dévoile des éléments du film. A lire après l'avoir vu!

    SYNOPSIS

    L'histoire évoque la psychanalyse, une manière de traiter les problèmes psychiques. Il nous est expliqué, toujours, en exergue du film, qu'une fois que le patient a réussi à évoquer ses problèmes verbalement, la confusion et la maladie disparaissent et les démons de la déraison sont enfin chassés de l'âme.

    Le docteur Constance Petersen travaille dans un établissement psychiatrique du nom de Green Manors, dirigé par le docteur Murchison. Ce dernier est sur le point de partir en retraite anticipée et doit être remplacé par le jeune et talentueux docteur Anthony Edwardes. Une fois installé, le nouveau directeur s’avère être un amnésique du nom de J. B., soupçonné d’avoir fait disparaître le véritable docteur Edwardes. Constance Petersen, qui en est tombée amoureuse, va l’aider à retrouver son identité. Ensemble, ils vont tenter de découvrir qui a assassiné l’infortuné docteur Edwardes.

    Le Docteur Edwardes a écrit "Le Labyrinthe du complexe de culpabilité". C'est le docteur Murchison qui en parle dans le film, dans l'ouverture (9 min). A table, on constate un coup de foudre -dans le regard- entre le Dr Edwardes et le Dr Petersen. Celle-ci explique qu'elle a une passion pour les sports d'hiver (11 min). M. Garmes souffre d'un complexe de culpabilité que le Dr Petersen tente de soigner: il est convaincu d'avoir tué son père et de mériter ses châtiments. Or, le Docteur pense que c'est faux, le crime n'a été commis qu'en pensée, selon elle. Anthony Edwardes propose  à Constance d'aller se balader. Ils tombent amoureux et Constance vient le voir le soir. Il lui dit ce qu'il ressent et des portes s'ouvrent à partir du front de Constance (images surréalistes qui renvoient à l'ouverture que produit l'amour en soi). Ils s'embrassent.

    Garmes a voulu tuer Fleurot et s'est tranché la gorge. Il est soigné en chirurgie.

    Le Dr Edwardes, depuis son apparition, ne supporte pas les fonds blancs striés. Il semble traumatisé par quelque chose de mystérieux. Il fait une syncope en salle de chirurgie, précédée d'un délire, et Constance décide de s'occuper de lui. Elle commence à avoir des doutes sur sa véritable identité en comparant deux signatures du Dr Edwardes. Elle le questionne et il lui explique , à son réveil, qu'il a tué le Dr Edwardes, mais qu'il ne sait pas qu'il est, souffrant d'amnésie. Il explique ce problème comme une "ruse de l'esprit pour se protéger de la folie."

    La maison du Docteur Edwardes (1945) d'Alfred Hitchcock

     

    Il ne parvient pas à se souvenir de qui il est, mais il a retrouvé un étui à cigarette dans la poche de son veston, contenant les initiales: J.B (Film: 30 minutes). Constance décide de l'aider pour tirer cette affaire au clair. Il lui écrit le lendemain une lettre pour lui dire qu'il ne veut pas la mêler à tout cela, qu'il s'en va à New York, à l'hôtel, à l'Empire State Hotel. Il l'aime et ne souhaite pas qu'elle souffre de cette situation. Toute l'équipe médicale est finalement alertée de l'usurpation d'identité par la secrétaire. En voyant la photo, ils constatent tous que le Dr Edwardes n'est pas J.B.

    Le Dr Murchison explique à l'équipe qu'il n'a aucun doute sur le fait que l'imposteur ait tué Edwardes. Il fait de lui  un paranoïaque assassin.

    Constance Petersen sait où est parti J.B. Elle souhaite le rejoindre et rencontre un détective à l'Empire State Hotel. "Vous attendez un monsieur, sans doute", affirme le détective, en ajoutant qu'il est "psychologue." Il l'aide à retrouver celui qui se fait passer pour John Brown. Constance  rejoint J.B en lui disant qu'elle est venue pour le protéger. Elle ajoute que c'est en qualité de médecin qu'elle l'a rejoint: "ça n'a rien à voir avec l'amour." A ce moment-là, il l'embrasse sur la bouche.

    Constance lui fait faire une séance de psychanalyse. Il est donc allongé. Elle lui demande de se rappeler ce qu'il s'est passé dans son enfance. Il lui répond qu'il ne se rappelle de rien si ce n'est qu'il l'aime. Elle pense qu'il est médecin, car il a des connaissances biologiques. Il essaie de comprendre le meurtre. Il devait être le malade qui était au côté d'Edwardes et est convaincu qu'il est l'assassin. Constance lui explique qu'il fait un complexe de culpabilité. Elle voit sa main brûlée avec une opération qui serait survenue il y a 6 mois environ.

    Ils doivent fuir, car leur photo a été publiée dans le journal et qu'ils ont été reconnus. Constance demande deux places pour Rome-Géorgie. Ils vont finalement à Manchester chez un docteur qui a psychanalysé le Dr Petersen. Comme médecin, "vous êtes exaspérante," affirme Petersen, car il est éperdu d'amour et elle cherche à l'analyser. Elle pense qu'il est allé à Rome. Ils arrivent chez le Dr Brulov, éminent psychanalyste (56 minutes). Des policiers questionnent Alex Boulov sur le Dr Edwardes qu'il connaissait. Alex les accueille à bras ouverts, il est content de retrouver son ancienne assistante qu'il trouvait très compétente.

    Constance se rend compte que JB est perturbé par le blanc comprenant des stries. La musique un peu dramatique, suivant le regard de JB, le rappelle lorsqu'il observe le lavabo blanc et tout ce qui l'entoure. Alex lui donne alors à boire un verre de lait contenant du bromure pour l'assommer ("de quoi assommer un taureau"), car il s'est douté de quelque chose. Alex le croit irresponsable.

    En allant faire du ski avec Constance, il se rappelle que son frère a eu un accident, il s'en est senti coupable. Il se souvient de son nom: John Ballantines.

    Les policiers viennent voir J.B et Constance. Ils ont découvert qu'Edwardes est mort d'une balle de révolver. "Tant que j'aurai la force de lutter pour lui, rien ne m'arrêtera", Constance à Alex. Constance découvre que c'est Murchinson qui est le coupable. Il a tué Edwardes qui devait prendre sa place en tant que directeur. Murchinson braque alors Constance qui a deviné la vérité. Finalement, il se suicide et John Ballantines est libéré. L'amour a vaincu.

    Citations

    "C'est mon inconscient qui se révolte", une patiente de docteur Constance Petersen (Mademoiselle Michelle) . Elle explique qu'elle ne supporte pas les hommes et qu'elle ne cesse de mentir.

    "Dites-moi tout ce qui vous vient à l'esprit." Docteur Constance Petersen à sa patiente.

    "Vous n'avez aucun sens de la vie. Vous abordez tous les problèmes avec un frigidaire."  Dr Fleurot  qui veut séduire le Dr Petersen et s'insurge contre sa froideur.

    "Chez un médecin, une absence totale de connaissance passionnelle est une lacune."Dr Fleurot   à Petersen.

    "J'ai décelé le germe d'un instinct maternel envers le Dr Edwardes." Dr Fleurot. Il ajoute qu'elle ait "un glacier humain, champion de la vérité."

    Le Dr Petersen critique les poètes qui disent que "l'amour serait une symphonie pastorale ou une chorale d'anges."

    "Pauvre fille, elle se dessèche à travailler. Il lui manque un élément passionnel dans la vie." Dr Fleurot en parlant de Constance.

    "Je sais pourquoi vous êtes venue, parce qu'un miracle s'est produit en nous. (...) C'est comme si la foudre avait éclaté." Edwardes à Constance.

    "J'en ai assez de vos airs supérieurs et de vos divagations absurdes", JB à Constance (1h01)

    "Vous connaissez son cerveau et non son coeur", Constance en parlant à Alex/ "La raison  n'est pas tout, le coeur voit quelquefois plus loin."

    "La cervelle d'une femme qui aime est ramené au niveau intellectuel le plus bas qui soit." Alex à Constance.

     

    Thèmes

    -La psychanalyse (faire surgir ce qui a été enfoui dans l'inconscient)

    -L'amour sauve de la mort et de la folie.

    -La mémoire et le souvenir

    -Question de l'identité et de son usurpation

    -Références à Salvador Dali qui a dessiné les scènes de rêve et d'hallucinations

     

    Distribution

    Et, parmi les acteurs non crédités :

     

    Pour voir le film sur youtube:

     

     

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • J'ai trouvé cette vidéo, réalisée par le journal LE MONDE, très intéressante, notamment pour le sujet de ce blog. Il semblerait que quelques études qui mériteraient d'être sérieusement approfondies mettent en valeur la plus grande créativité des individus bipolaires et schizophrènes (cf: 2 minutes 11 dans la vidéo). La folie ne serait donc pas seulement un handicap, elle rendrait le cerveau plus malléable et surtout plus favorable à l'expression de la créativité.

     

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire