Qu’est-ce que l’onirothérapie ?

Etat de la recherche actuelle sur l’onirothérapie

Lorsque j’ai découvert le mot « onirothérapie » en faisant des recherches sur le rêve dans les cadres de mes cours. J’ai tout de suite été interpellée par ce substantif féminin. J’ai immédiatement cherché des informations sur internet, mais je n’ai rien trouver de pousser, à mon grand regret. Il semblerait que la recherche en ce domaine se soit essoufflée. Et pourtant, par intuition, il me semble qu’elle présente un intérêt réel. J’ai donc cherché un ouvrage dessus et là encore quelle ne fut pas ma surprise de constater qu’un seul livre existait à ce sujet et qu’il n’était même pas réédité. On le trouve heureusement d’occasion sur amazon où il ne reste que quelques exemplaires. J’ai donc acheté l’ouvrage de Frétigny et Virel : « L’Imagerie mentale. Introduction à l’onirothérapie » .

Je me questionnais sur sa qualité. Je craignais qu’il soit trop ardu. J’ai eu cependant l’immense joie de constater qu’il était à la portée de tout curieux en la matière. C’est un ouvrage tout à fait pédagogique. Le docteur Frétigny qui en a rédigé la préface ne s’en cache pas : "On pourrait reprocher au présent ouvrage de ne pas avoir situé l'efficacité de l'Imagerie Mentale par rapport aux processus que la psychanalyse a mis au jour et bien définis. C'est qu'il s'adresse à un public large et que la vulgarisation exige des sacrifices."

Ce que j’apprécie dans cette nouvelle méthode de soin, c’est qu’elle fut créée par des gens aux goûts éclectiques, ouverts d’esprit. Les deux auteurs de cet ouvrage, par exemple, ont un parcours très différent.

Roger Frétigny est un psychiatre ayant obtenu un doctorat en 1936 et son DES de philosophie. Il croise donc les disciplines ce qui est une preuve de culture et d’ouverture. Quant à son collaborateur André Virel, il a un doctorat en psychologie et un CES d’anthropologie et de neurophysiologie. Il subit en 1953, dans les forêts de Haute-Guinée, les rites d’initiation Toma.

Dans ce monde oniricide où l’on tue le rêve, où la marchandisation est parfois une valeur suprême, le retour à nos envies les plus profondes, à nos désirs créatifs ne peut qu’être une voie de soin et de bien-être. L’onirothérapie nous relie à notre créativité, à notre moi profond, à l’innocence et à la pureté de l’enfant en soi, à nos imaginations motivantes. C’est une source positive de ressource intérieure, de désir et j’en suis certaine une façon de lutter contre la dépression.

Définition du Trésor de la langue française

Onirothérapie, subst. fém., psychiatrie. ,,Psychothérapie utilisant le matériel constitué par les images mentales, et plus particulièrement le rêve éveillé`` (MARCH. 1970). De toutes ces dernières [des méthodes de guérison], l'onirothérapie semble être celle qui atteint au mieux les deux objectifs essentiels de la psychothérapie: mettre le sujet en situation de retrouver avec son équilibre affectif un épanouissement; dépasser la simple cessation des symptômes pour atteindre à la restauration de l'aisance et de la créativité (VIREL Psych. 1977).

Le rêve : un besoin vital

Comme l’expliquent Roger Frétigny et André Virel, le rêve est un besoin essentiel à la bonne santé mentale, à son équilibre : (p.17-18) « Il se trouve en effet que si l’on réveille le dormeur dès que commence la phase correspondant au rêve, en un mot si, comme le firent FISHER et DEMENT, on empêche le sujet de rêver, ce dernier présente au bout de quelques jours des troubles nerveux et psychiques graves pouvant aller de l’irritabilité à l’hallucinose. Contre-épreuve intéressante : si, après cette épreuve, on observe le sommeil du sujet, on voit que ces phases de rêve apparaissent bien avant le temps habituel, qu’elles s’allongent et se rapprochent comme si le formeur en expérience « rattrapait » le temps de rêve dont on l’avait frustré. (…). Dans le même ordre d’idées, nous ajouterons que les activités oniriques de l’état de veille (rêverie, activités imaginatives créatrices etc…) ont une fonction régulatrice analogue ; que sur seize heures d’activités diurnes l’individu doit consacrer rythmiquement une partie de son temps à la pensée relâchée. L’en prive-t-on (surmenage cérébral) qu’il est voué à plus ou moins brève échéance à la dépression brusque. » Ce besoin vital se retrouve dans la création des mythologies qui fera l’objet d’un autre article qui est un processus de socialisation, l’expression d’une imagination collective que Jung a parfaitement bien développée.

Les méthodes utilisant l’onirothérapie

Parmi les méthodes qui se réclament directement de l'onirothérapie comme moyen et méthode thérapeutique on peut citer (cette liste n'est pas limitative):

• L'imagination active de Karl Gustav Jung

• le rêve éveillé de Robert Desoille

• l'Onirothérapie de André Virel (avec une mise en condition par la décentration)

• le rêve éveillé libre

• le cycle supérieur de la relaxation de Schultze

Bibliographie

FRETIGNY Roger et VIREL André, L’imagerie mentale, introduction à l’onirothérapie, Edition du Mont-Blanc, 1968.

Site sur l'onirothérapie

http://www.arbrevert.org/oniroth.html

Article wikipedia sur l'onirothérapie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Oniroth%C3%A9rapie