• La question de la liberté et de l'illusion est intéressante dans un blog qui s'intéresse au sujet de la folie. La folie ne regroupe-t-elle pas l'idée de tous les excès et peut-être aussi celle de l'illusion, incluant les hallucinations, les impasses de la conscience mal guidée qui se perd. C'est pourquoi ce sujet, traité dans "Les nouveaux chemins de la connaissance" paraît intéressant. Il fait réfléchir à la notion de conscience, de libre-arbitre, en invitant à une meilleure connaissance de soi pour se sentir mieux et être un meilleur guide pour soi-même.

     

    Sujet: la liberté est-elle une illusion?

    Se poser la question, c'est avoir conscience de son libre-arbitre. Etre libre, c'est pouvoir faire des choix.

    Mais le problème qui se pose est : qui peut manipuler ma conscience? Qui peut la déterminer? Réfléchir sur les causes internes et externes. Suis-je toujours libre de la diriger comme je veux? Je peux avoir l'impression de choisir, alors que je ne choisis rien: il s'agit dans ce cas d'une forme de déterminisme. On peut manipuler l'opinion des gens en leur faisant croire qu'ils sont libres: ils ont ainsi l'illusion qu'ils sont libres. A partir du moment où je comprends que je suis prise dans le jeu de l'illusion, je suis dans la vérité.

    Liberté = capacité de choisir.

    La volonté ne peut faire son choix que guider par la connaissance. Elle tend vers le vrai.

    Vérité = connaissance de soi, de l'essence de son être.

    Avons-nous une bonne connaissance de soi-même pour bien diriger notre volonté?

    Descartes parle de cette liberté, dans la lignée de St-Thomas d'Aquin. La liberté n'est pas caprice, il fait la distinction. Pour lui, cette expérience se fait à l'intérieur même du doute. Risque du faux. La seule chose qui reste quand tout est faux, c'est ma conscience.

    Liberté= se perdre dans les artifices, s'amuser à fabriquer des illusions. Peut-on se tromper soi-même en croyant à ses propres supercheries? Selon Sartre, le magicien ne peut pas se tromper et croire lui-même à ses propres artifices. Descartes pense la même chose.

    Bergson travaille sur le rêve dans Matière et mémoire. La conscience peut se perdre dans le rêve, fabuler sans limite. On peut alors perdre notre réalité effective et perdre alors notre liberté.

    Distinction entre liberté et impulsion. Ex: un enfant qui croit vouloir le lait, alors qu'il est déterminé par sa nature à en boire.

    La conscience n'est-elle pas une illusion, subissant un déterminisme biologique? (cf: Alain Resnais, Mon Oncle d'Amérique). Nous n'avons pas conscience de notre déterminisme. C'est seulement par la connaissance des causes qui nous déterminent que l'on peut défaire notre déterminisme. Réflexion sur la guerre et ses mécanismes. La vraie liberté, c'est vivre en harmonie.

    Etre libre, c'est connaître le vrai. Comprendre ce qui nous détermine, la nécessité de notre propre nature (cf: Spinoza, comprendre ce qui est nécessaire pour soi). La liberté se définit par la vérité sur soi-même. Connaître l'évidence. C'est une liberté qui n'est plus un choix. J'incline vers le vrai, parce que cela me semble le mieux.

    Sartre, L'Existentialisme est un humanisme. Référence importante. S'il y a une illusion de la liberté, c'est dans le fait que la liberté peut se duper elle-même. La conscience est dupée par l'inconscient parfois, des déterminismes. On échappe parfois à notre choix, par lâcheté, par mauvaise foi." L'homme sera d'abord ce qu'il a projeté d'être." Si mon choix n'est pas ce que je suis, il échappe à la vérité et à l'erreur. C'est dans cet écart que la mauvaise foi s'insinue. Nous sommes alors dans l'illusion de la liberté, dans la fuite.

     

    Lien vers l'émission des nouveaux chemins de la connaissance

    http://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance/le-bac-philo-1ere-edition-34-dissertation-la

     

    Juste une illusion, Jean-Louis Aubert

     

    Citation de la chanson: "Tout ce que tu vois dépend tellement de ce que tu sens"

     

    Let your conscience be your guide, Marvin Gaye

     

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  • "Chacun porte son univers dans son coeur" (citation soufie)

     

    Qu'est-ce que le soufisme? (extrait de l'encyclopédie Larousse en ligne)

    Le soufisme s'est développé au IX ème siècle à Bassora et à Bagdad autour de maîtres réputés comme Al-Djunayd et son disciple Al-Halladj. Leur piété est faite d'amour et de relation intime avec le divin. Halan Al-Basri inaugure "la science des coeurs et de l'âme." L'aventure exemplaire de Rabia Al-Hadawiya, femme de condition servile, qui affranchie, vécut au désert, est exemplaire de la sagesse soufie: elle s'efforce d'atteindre à l'amour désintéressé de Dieu. Le soufisme se caractérise par la liberté avec laquelle le fidèle entre en contact avec Dieu et s'écarte un peu de la notion traditionnelle de l'Islam, avec ses prières rituelles.

     

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  • Cette vidéo est extraite de la fin de l'ouvrage JOIE SUPREME de Tchouang-Tseu. Elle est la lecture de ce moment qui relate l'histoire du vieux pêcheur qui apporte une leçon de sagesse à Confucius (sage chinois du VI et V ème siècle av. J.C. Le confucianisme inspira le taoïsme). Il est intéressant de voir que les sagesses du monde se recoupent, châtiant l'orgueil, comme poison mental, la flatterie, la flagornerie (flatterie basse et intéressée, ne distinguant pas le bien et le mal), la corruption, la duplicité...Soigner sa santé mentale, n'est-ce pas aller vers plus de vertus et de sagesse? Cette vidéo invitera à une méditation sur nos actions et nos pensées. Même les hommes considérés comme étant les plus sages, tels que Confucius, apprennent encore jusqu'à la fin de leurs jours en écoutant des sages moins réputés et en en tirant des leçons. L'humilité de Confucius est soulignée dans ce texte, car il est capable de se remettre en question lorsque le discours qu'il entend est juste. Il ne se cache pas derrière sa notoriété ou sa grandeur reconnue.

     

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  • Si la sagesse s'oppose à la folie, alors l'être humain qui souffre des excès de ses émotions qui le dépassent et l'anéantissent parfois, peut écouter la voix du sage chinois Tchouang-Tseu à travers l'histoire de la mort de sa femme. Il vécut au IV ème avant J.C et est connu comme un des maîtres du taoïsme, puisqu'il a fait l'éloge du vide, du silence et du non-agir qu'il compare à l'action de la terre et du ciel, ancrés dans la vie, mais sans mouvement.

    Ecoutez donc cette vidéo qui résume en une minute ce petit récit pour mettre un peu de baume au coeur, face au décès d'une personne aimée.

     

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  • Marc-Aurèle, l'ancêtre des thérapies cognitives et comportementales (selon Cottraux) 

     

        Marc Aurèle est considéré comme l’ancêtre des thérapies cognitives et comportementales, qui visent à comprendre sur le plan théorique et à traiter des pathologies comme l’anxiété, les obsessions et les phobies, la dépression ou encore les troubles de la personnalité. Tous les ouvrages spécialisés, y compris les miens, se réfèrent au fragment 47 du Livre VIII des Pensées : “Si tu souffres à propos de quelque chose d’extérieur, ce n’est pas cette chose qui te trouble, mais ton jugement sur elle.” Le principe de base de la thérapie cognitive est que la réalité est une construction : nous l’interprétons en fonction de schémas cognitifs, de modèles de pensée qui façonnent nos sentiments et nos comportements. La rectification des représentations est une préparation à l'action. Dans ce domaine, un autre précepte de Marc Aurèle sert de fondement en thérapie cognitive : selon lui, il faut agir avec une “clause de réserve”, c’est-à-dire en étant conscient que des obstacles peuvent survenir. Ce qui compte, c’est la pureté de l’intention ; si je rencontre des difficultés en pratique, je ne dois pas m’en affliger, car elles ne dépendent pas de moi. En d’autres termes, l’échec éventuel ne doit pas amener le sujet à (se) culpabiliser. Dès lors, en thérapie, il s’agit de corriger les jugements subjectifs négatifs, en faisant mesurer la part de ce qui n’est pas en notre pouvoir et en fortifiant la capacité à rebondir, par la juste appréhension de ses forces. Marc Aurèle, qui passe pour un éternel pessimiste, offre donc des jalons pour nourrir une attitude positive à l’égard de soi et de la vie.

     

    Pour les curieux: mais qui était Marc-Aurèle?

     

        Aristocrate romain adopté par la famille impériale, Marc Aurèle se révèle très tôt adepte de la philosophie. Il découvre le stoïcisme qui l’aide à conduire sa vie autant que son empire. En accord avec la nature, l’homme devient une « forteresse imprenable », un sage détaché des passions. Cette maîtrise de soi lui permet d’étendre son autorité sur le monde. Il naît en 121 à Rome, sous le nom de Marcus Annius Verus. Il est issu d’une famille riche et influente de l’aristocratie : son père, qu’il perd tôt, est magistrat, tandis que son grand-père maternel est consul et préfet de l’empereur en place Hadrien. Ce dernier remarque et couve le jeune Marcus, dont la vocation philosophique perce rapidement : à 12 ans, il abandonne la robe des fils de patriciens pour le manteau d’étoffe grossière des philosophes, un signe d’ascèse matérielle et spirituelle popularisé par Diogène le Cynique. En 138, Hadrien désigne son successeur, Antonin le Pieux. Prévoyant, il demande à ce dernier d’adopter Marcus – à cette époque de l’Empire romain, le pouvoir ne se transmet plus nécessairement de père en fils. L’adolescent prometteur prend alors le nom de Marc Aurèle. Dès l’année suivante, il est élevé à la dignité de César, c’est-à-dire d’héritier légitime et, en 145, il se marie avec la fille d’Antonin, Faustine. Ils auront treize enfants, dont six survivront, cinq filles et un garçon, Commode.

     

        Il va découvrir Epictète et cette lecture sera totalement bouleversante pour lui. Très vite, Marc Aurèle éprouve les mérites de l’impassibilité stoïcienne, la posture selon laquelle « il faut se tenir prêt, sans broncher, à répondre aux coups qui fondent sur nous » (Pensées pour moi-même). Dans les Pensées, il médite à plusieurs reprises sur les transformations incessantes et inéluctables de l’Univers. Devant ce carrousel, la conscience de l’éphémère s’impose et ce « petit instant de temps » qu’est la vie doit être « [traversé] en se conformant à la nature », le credo stoïcien par excellence. Cette nécessité d’une existence concentrée sur l’essentiel et conjuguée au présent se mesure à l’aune de l’évanouissement qui la suit : « Bientôt tu auras tout oublié, bientôt tous t’auront oublié. » À cette maxime pessimiste de Marc Aurèle, les jugements dithyrambiques des historiens tant antiques (il est « le meilleur des hommes [ayant] jamais exercé une autorité » selon Dion Cassius dans son Histoire romaine) que modernes (« Avec lui, la philosophie a régné », écrit Renan) apportent un flagrant démenti.

     

        Le seul remède qui lui permet de tenir est bel et le bien la philosophie (tant son règne a connu des moments difficiles). Durant cette campagne militaire en Germanie, Marc Aurèle entame ses Pensées ou Écrits pour lui-même, des intitulés fixés par la postérité. En exergue des livres II et III se trouvent deux mentions, « Chez les Quades, près du Gran » (un affluent du Danube) et « À Carnuntum » (une base militaire située le long du fleuve). Ces deux livres sont d’ailleurs hantés par le spectre de la mort imminente, qui suscite un carpe diem tragique : « Il faut accomplir chaque action de la vie comme si c’était la dernière. » Rédigées en grec – la langue de la philosophie – jusque dans les dernières années de sa vie, les Pensées n’ont pas valeur de journal intime : l’empereur-philosophe n’y décrit pas son quotidien et, mis à part le livre I (probablement écrit en dernier, dans lequel il rend hommage aux personnes qui l’ont marqué), les allusions biographiques sont très rares. Mais il ne s’agit pas non plus d’un traité théorique, destiné à la publication. Les Pensées correspondent plutôt à un livre de bord ou à un manuel de vie philosophique à garder sous la main : elles se composent de réflexions et de notes prises au jour le jour, où l’auteur ne s’adresse qu’à lui-même. Marc Aurèle soliloque pour mieux se remémorer les règles (stoïciennes) d’une existence accomplie et s’exhorter à les suivre. Il se prête à ce que Pierre Hadot appelle des « exercices spirituels » (lire sa préface du cahier central) afin de progresser vers la sérénité et s’orienter dans l’action. En tant qu’homme, il s’entraîne à discipliner ses réactions, sans s’affliger des événements parfois terribles voulus par le destin. Il profite de son périple pour passer par Athènes, où il crée des chaires d’enseignement pour l’école stoïcienne (le Portique), mais aussi, signe d’ouverture, pour les écoles platonicienne (l’Académie), aristotélicienne (le Lycée) et épicurienne (le Jardin). Le temps est loin où le tyran Domitien chassait les philosophes d’Italie, jugés inutiles ou subversifs (en 93-94).

     

      La mort de Marc Aurèle marque la fin d’un monde et amorce le lent déclin de l’Empire romain, car Commode (son fils peut-être illégitime) qui lui succède est un empereur exécrable et exécré.

     

    Lien vers l'article de Philosophie Magazine qui parle du rapprochement entre la psychologie cognitive et comportementale et la philosophie de Marc-Aurèle:

    http://www.philomag.com/les-idees/estime-toi-toi-meme-2917

     

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