• Pays pauvres et schizophrénie, le paradoxe

    Un article publié dans la revue scientifique Nature examine les raisons pour lesquelles le pronostic des patients schizophrènes est meilleur dans les pays en voie de développement que dans les pays développés. Ci-dessous, la traduction d’un extrait de l’article :

    Pays en voie de développement : le paradoxe de l’évolution de la maladie

    Les patients schizophrènes des pays en voie de développement semblent aller mieux que leurs alter ego des pays développés. Les chercheurs essaient de comprendre pourquoi.

    Le modèle pour la plupart des maladies est clair : plus un pays est riche et développé, meilleur est le pronostic pour le patient. Pour la schizophrénie, cela semble être différent.

    Ce paradoxe est apparu il y a 40 ans. Des études à l’ile Maurice et au Sri Lanka semblaient mettre en évidence de meilleurs sorts pour les malades que les pays développés : les patients souffraient moins de délires, d’hallucinations de discours désorganisé. Mais ces études manquaient de critères diagnostiques normalisés et de méthodes d’évaluation.

    En 2009, le psychiatre Parmanand Kulhara de l’institut de formation médicale et de recherche à Chandigarh en Inde examina 58 études sur la schizophrénie afin de comparer les résultats entre les pays en voie de développement et les pays développés. A part quelques exceptions, il mit en évidence que les pays en voie de développement avaient une plus grande proportion de patients (50 – 60 %) avec un bon pronostic que les pays développés dans des études au long cours après deux ans et après cinq ans. Ces différences persistaient au-delà de 15 ans, mais à un degré moindre. « En dépit de la controverse concernant l’hypothèse de pronostic favorable, nous pensons que la preuve résultant de multiples études ne peut pas être rejetée » concluait-il.

    Même si le paradoxe concernant la schizophrénie se confine à l’Inde, l’explication n’en est pas plus claire. « Les patients semblent aller mieux dans les pays pauvres en dépit des ressources limitées telles que les établissements de soins et les traitements médicaux » dit Kulhara. Cela pourrait provenir de milieu socio culturels différents dans les pays en voie de développement avec un plus grand rôle des membres de la famille pour le soin et le soutien et à un meilleur soutien social et de meilleures relations sociales. Cependant, ajoute Kulhara, « ces variables n’ont pas reçu l’attention de la part de la recherche qu’elles méritent ».

    Le fait de chercher à savoir s’il y a des véritables différences pour les symptômes, les facteurs de risque et le pronostic en fonction des différents environnements est important car les différences offrent des perspectives dans la compréhension de la maladie » dit Morgan. Au lieu de tirer des conclusions, les chercheurs veulent maintenant déchiffrer les facteurs de déclenchement et de pronostic de la schizophrénie – et ensuite ils pourront découvrir si le paradoxe persiste.

    Le lien de l’article complet en anglais :

    http://www.nature.com/nature/journal/v508/n7494_supp/full/508S14a.html?message-global=remove&WT.ec_id=NATURE-20140403

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