• Mary Barnes, un voyage à travers la folie

    "Mary Barnes, un voyage à travers la folie" est un ouvrage qui a été écrit alternativement par Mary Barnes-infirmière qui éprouva les premiers symptômes de la schizophrénie, à l'âge de 42 ans- et Joseph Berke -psychiatre qui l'accompagna tout au long de ce voyage-. Mary Barnes est sortie de cette épreuve victorieuse et son témoignage représente la réussite la plus exemplaire des méthodes préconisées par l'antipsychiatrie, opposée aux techniques médicales chimiques de la psychiatrie traditionnelle.

    Cette femme a inspiré aussi les travaux en art-thérapie. Voici ce qu'on peut lire dans l'épilogue: "Mary a laissé un riche héritage. C'était un peintre et un sculpteur vivant et expressif qui n'hésitait pas à utiliser ses doigts au lieu du pinceau pour produire un plus grand effet. Comme elle le fait remarquer dans son livre et ses épilogues, elle a exposé de nombreuses fois son œuvre dans au moins quatre pays pendant plusieurs dizaines d'années. C'était un modèle et une source d'inspiration pour des générations d'artistes et de praticiens de "l'art-thérapie". Elle obtint une reconnaissance dans tous ces domaines."

    Mary Barnes, un voyage à travers la folie

    Définition de la psychose selon Mary Barnes

    La psychose peut être un état réel, de nature cyclique, par lequel le moi se renouvelle. Quand je fus plus âgée, je m'aperçus qu'il y avait en moi une déchirure entre la tête et le cœur: comme si j'allais, tournant dans ma tête des grandes idées complètement étrangères à mon cœur.

    La folie était un pas en avant vers la vérité. C'était la seule façon de l'atteindre.

    Je m'oubliais sans cesse et à force, Mary Barnes s'enfonçait de plus en plus dans une coquille dure et énorme. J'étais comme perdue dans les airs, comme un fantôme ou comme dissoute, tout semblait m'abandonner. J'étais vide, absente, nulle part. Si quelqu'un me parlait, je n'avais pas l'impression qu'il s'adressait à moi. Je n'étais qu'un objet.

    J'étais désespérée, il me semblait que mes paroles ne pourraient jamais être vraies.

    Parfois, je me sentais complètement coupée de moi-même, irréelle et perdue. Me toucher le corps, me masturber, jouer avec ma merde, pisser au lit me donnait une certaine impression d'unité. Je redoutais souvent l'incursion des autres. Je me tenais à l'écart physiquement. Mentalement, j'étais complètement seule. Je me sentais morte et lointaine.

    Ma force vitale avait besoin de se déverser dans son état authentique: la folie. J'avais l'impression de saigner à mort au dedans de moi.

    Une description de l'entourage: beaucoup de faux-semblants

    La vie familiale ressemblait à de la glace, de la glace fragile. Chacun souhaitait voir fondre cette glace, avait besoin d'amour. La vie affective de la famille tuait Peter (son frère), lui brisait le cœur. Peter, que la colère rendait muet, s'isola de plus en plus. Le reste de la famille était considéré comme sain. Lui était fou. Nous n'étions tous qu'une vague furieuse, bouillonnante de colère, masquée par un voile de faux-semblant, une toile d'araignée dont nous étions prisonniers.

    La famille formait un réseau affectif si étouffant que, lorsque l'un de ses membres tentait de se libérer, elle préférait le tuer, l'annihiler, plutôt que de renoncer à son emprise sur lui. Nous redoutions tellement la vérité!

    Peter cherchait instinctivement la liberté. J'ai suivi cette voie, moi aussi. Celle que mes parents avaient barrée, condamnée. Et qui conduisait à l'obscurité, au tourment, aux émotions déchirées. A mesure que les années passaient, les tensions progressaient, régressaient, augmentaient et éclataient. Sans cesse ramassée puis relâchée, la colère de la famille ressemble à des bulles crevant à travers le monde. Puisse enfin l'amour régner entre nous. Que tout se fracasse en Dieu, se désintègre dans la lumière des cieux.

    Les soins en psychiatrie

    Le docteur Werner s'était emparé de l'infime partie de moi-même qui ne me punissait pas par la mort et qui désirait vivre. Il la saisit et la consolida. Sans médicaments, avec le seul apport de sa personne, il était parvenu à me sortir de l'hôpital et à me faire reprendre mon travail.

    En conclusion, le psychiatre Joseph Berke conclut en disant que Mary Barnes a montré "que la dépression pouvait mener au dépassement de soi, à la purification du sujet et au ressourcement de l'âme."

    Toutes les phrases de l'article sont reprises du livre. Je n'ai pas mis les guillemets pour ne pas alourdir la typographie. J'ai choisi les passages que j'avais trouvés les plus marquants.

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