• La résistance au changement

                                                          La résistance au changement 

    "La vérité vous libère mais d'abord elle vous rend fou".

    Adage (=vérité d'expérience) cité par Scott Peck dans Au-delà du chemin le moins fréquenté.

    Explication de l'adage

    La vérité est une forme de lumière, de clarté sur notre vie. Elle libère, car elle nous sort de nos illusions, nourries souvent par paresse,par peur ou par orgueil. Elle peut cependant blesser, car elle oblige à sortir d'un aveuglement confortable. Or, cette désillusion qui nous fait du mal, nous rassure également, car elle est une habitude installée. Désapprendre, changer peut rendre fou. L'adjectif "fou" en ce cas renvoie à une personne qui perd tout sang-froid, se laisse emporter par des émotions négatives, emploie des mots qui vont au-delà de ses pensées, cherche à blesser celui ou celle qui fait la lumière sur une situation. Il est celui qui sort de ses gonds, des sentiers balisés par la sagesse.L'autre peut devenir violent ou se replier sur lui-même, de peur d'affronter le changement nécessaire qui le soulagerait pourtant.

     

    Le mépris

    Le mépris est l'attitude que certains peuvent avoir lorsqu'un changement doit avoir lieu, mais qu'ils ne veulent pas l'accepter avec sagesse.

    Le mot "mépris" prend naissance au XIVème siècle, il était orthographié "mespris" et renvoyait à l'idée d'"un prix inférieur à la valeur réelle" .Il a donné naissance par extension à ce sens dérivé de "sentiment par lequel on considère une personne ou une chose indigne d'égards ou d'estime." C'est une attitude qui vise à dédaigner la valeur d'une personne, à en faire "baisser le prix". Au lieu de mettre en avant son caractère précieux et la gratitude qu'on peut avoir vis-à-vis d'elle, on la dévalorise quitte à en grossir les défauts et à en dresser une caricature, afin de se donner le droit de ne pas la respecter et de se défouler sur elle.

    La peur du changement

    Cet adage met en avant notre résistance au changement. C'est notre libre-arbitre de résister au changement, de stagner ou même de se détériorer ou bien de travailler à notre transformation aussi bien individuelle que collective. Le conflit entre l'inertie du non-changement et l'effort du changement fait partie de la nature humaine. Nous avons le choix de nous battre en prenant le risque de perdre ou de nous laisser aller à une forme de décomposition psychique, qui nourrit notre mal-être. Se dissoudre, disparaître, mais sans mourir tout de suite, car la mort est changement et fait donc peur. C'est le passage d'un état à un autre.

    La possibilité de choisir de se transformer: faire appel au libre arbitre

    Le changement fait appel à notre sens de la responsabilité. En effet, lorsqu'on décide de changer, on se met en action, on prend des risques: celui de se tromper et de devoir recommencer pour affiner notre expérience. C'est finalement faire le choix de l'effort, contre la paresse dégénérative, en sachant que cet effort devra être maintenu dans le temps, avec constance.

    Changer, c'est aussi accepter de voir la vérité, celle d'un mouvement intérieur qui nous sera utile à long terme. C'est aussi assumer cette part d'action, sans toujours accuser les autres d'être la cause de notre état actuel, en leur demandant de faire plus, alors qu'ils n'ont aucun pouvoir sur notre capacité de changement. Ils agiraient à notre place que nous resterions insatisfaits et que nous continuerions à les critiquer, à les mépriser.

    La responsabilité, c'est accepter d'être seul à agir à un moment donné. Cela ne signifie pas que nous serons isolés toute notre vie, mais que ce choix ne peut se faire qu'avec nous-mêmes, car nous sommes des individus uniques et que personne ne peut agir à notre place. Le reste suivra ensuite.

    La responsabilité demande une certaine dose de maturité, c'est le fait de répondre de ses actes, d'en assumer les conséquences sans s'autopunir lorsqu'on a échoué ou se culpabiliser, mais en faisant d'autres efforts pour améliorer la situation lorsqu'elle n'est pas satisfaisante.

    Changer, c'est adopter une dynamique, difficile au départ, mais qui deviendra une habitude saine avec le temps.

    En somme, si la vérité nous rend fou au départ comme le rappelle l'adage, c'est qu'elle implique parfois une action nécessaire de changement qui nous effraie, une dose de responsabilité que nous refusons. Pourtant, il faut songer à la lumière qu'elle nous donne une fois le travail accompli. Nous serons alors dignes de nous-mêmes et non dans le mépris permanent des autres et de soi-même, attitude qui peut nous rendre malades!

    Le courage d'agir est donc bien plus louable que celui de rester dans un état confortable, parce que connu de nous, mais qui nous détruit, celui de l'illusion.

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