• Histoire de la folie (1): du Moyen Age au XVIIIème

    <figure class=" ob-pull-left ob-media-left ob-img-size-300 "> Histoire de la folie (1): du Moyen Age au XVIIIème </figure>

    Comment sont traités les fous au Moyen Age?

    La notion d'irresponsabilité du fou au Moyen Age est acquise, tout comme est acquise l'idée d'une maladie qu'on peut soigner. Mais on les mettait où on pouvait: cachots de châteaux, tours de rempart, cabane au fond d'un jardin.

    On n'enfermait pas seulement les fous meurtriers, mais encore ceux qu'on estimait pouvoir le devenir.

    Dès la fin du Moyen-Age, la pauvreté commence à être mal vue et consécutivement se développe l'idée d'enfermer les pauvres et surtout les mendiants et les vagabonds. En somme, tous les marginaux. On estimait qu'ils étaient vecteurs d'hérésie, de peste, de libertinage et de sédition.

    Et au XVIème siècle (la Renaissance)?

    Les vagabonds doivent être enfermés ou exécutés. Ce fut le cas dans le Devon pour 74 d'entre eux qui furent pendus en 1598. L'idée d'hôpital à la fois lieu d'assistance et d'enfermement naît. Les deux lieux d'enfermement les plus connus sont Bicêtre (plutôt celui des hommes) et la Salpêtrière (plutôt le lieu des femmes) dans lesquels on a mis des mendiants valides et invalides, des vieillards indigents, des estropiés, des vénériens, des galeux etc..

    Histoire de la folie à l'âge classique (XVIIème siècle)

    Selon l'ouvrage de Michel Foucault, Histoire de la Folie à l'âge classique, le XVIIème siècle favorise l'emprisonnement de tous ceux qui ne sont pas dans la norme. En 1656, l'hôpital général est un lieu dans lequel on enferme non seulement les fous, mais également les pauvres et les criminels. En somme tous les marginaux qui dérangent qui ne correspondent pas à l'idéal classique de perfection, basé sur l'importance de la raison dominatrice et tout puissante. Allant plus loin, Foucault remarque que les asiles réservés aux fous ne sont pas nouveaux à l'âge classique. La nouveauté qu'apporte cette période, ce sont bien les lieux qui mélangent fous et autres, charité et répression.

    Les années 1780, puis la révolution française: une prise de conscience

    L'année 1780 marque un tournant dans l'histoire hospitalière avec la prise en charge de l'assistance par le gouvernement. On parle alors de l'horreur quotidienne des hôpitaux, des dépôts de mendicité et des tours: partout ce ne sont que corps meurtris de chaînes et gangrenés. On y enferme les insensés et les prisonniers ensemble. C'est dans ce contexte que l'abbé Véri écrit: "Je suis persuadé que la malade, livré à sa seule nature et à la compassion de son voisin, guérirait plus sûrement qu'avec les soins prétendus qu'on en prend dans le commun des Hôtels-Dieu." En 1785 paraît un ouvrage fondamental "Instruction sur la manière de gouverner les Insensés, et de travailler à leur guérison dans les Asyles qui leur sont destinés". Cette circulaire de 44 pages veut que les asiles soient l'endroit où on soigne les gens et non plus des maisons de force, ces horribles cachots où on se contente de laisser croupir les insensés.

    L'histoire du XIXème siècle fait de la Révolution l'an zéro de la prise de conscience des conditions d'internement des insensés avec le mythe de Pinel faisant tomber les chaînes des aliénés à Bicêtre en 1792. C'est avec son Traité médico-philosophique que naît la psychiatrie contemporaine. Le fou prend le statut avec Pinel de malade mental. Il est alors contraint à un traitement moral que dénonce Michel Foucault qui étudie les différentes manières et tentatives de traitement des fous, et plus particulièrement les travaux de Philippe Pinel et Samuel Tuke.

    Foucault présente clairement les traitements appliqués par ces deux hommes comme non moins autoritaires que ceux de leurs prédécesseurs. Ainsi l'asile et les méthodes de Tuke n'auraient principalement consisté qu'en la punition des individus reconnus comme fous jusqu'à ce qu'ils apprennent à agir normalement, les forçant effectivement à se comporter à la manière d'êtres parfaitement soumis et conformes aux règles admises. De façon similaire, le traitement des fous par Pinel semble n'avoir été qu'une version étendue de la thérapie par aversion, y incluant des traitements tels que la douche glacée et l'utilisation des camisoles de force. Pour Foucault, ce type de traitements ne revient qu'à brutaliser le patient à répétition jusqu'à ce que celui-ci intègre la structure du jugement et de la punition.

    En somme, la marginalité, la folie et la dangerosité sont pendant très longtemps traités sur le même plan du Moyen Age au moins jusqu'à la crise de Lumières qui apparaît après la révolution française. C'est avec Pinel que le fou prend le statut de malade mental, mais les méthodes utilisées sont très autoritaires.

    Bibliographie

    Magazine littéraire: AUTOUR DE LA FOLIE, littérature, médecine, histoire, psychanalyse-N°175, Juillet-août 1981

    Folie et déraison. Histoire de la folie à l'âge classique-Michel Foucault

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