• <figure class=" ob-pull-left ob-media-left ob-img-size-300 "> Mélancolie: génie et folie en Occident </figure>

    Dans le numéro 10 de Philosophie Magazine, intitulé "Crises existentielles", Jean Clair fait un lien profond entre mélancolie et génie, lui qui fut le directeur artistique de l'exposition "Mélancolie: génie et folie en Occident" au Grand Palais en 2005:

    "Si l’exposition que j’ai organisée avait un sens, c’était bien de montrer que la mélancolie a engendré certains des plus grands chefs-d’œuvre de la peinture, de la littérature et de la musique. Pour les anciens comme pour les hommes du Moyen Âge, il s’agissait d’un enchantement maléfique, d’un soleil noir. C’est encore le cas des grands artistes de la modernité. Thomas Mann montre dans Le Docteur Faustus qu’il faut passer par ces états d’abattements profonds pour qu’il y ait une œuvre. La création a donc toujours été hantée par la mélancolie. Malheureusement, aujourd’hui, la médicalisation de la mélancolie, sa dévaluation sous le vocable de dépression, la manière dont on occulte cette tonalité existentielle fondamentale font que la création est tombée à un état de nullité presque absolue. On tend à nier ou à refouler que, pour créer, il faut se soumettre à des états psychiques extrêmes qui sont en bordure de la mort."

    Il est bon de rappeler que selon le fondateur de la médecine, Hippocrate, l'être humain subissait l'influence de 4 humeurs. La mélancolie en était une. En grec, "melan" (que l'on retrouve dans le prénom Mélanie) signifie "noir" tandis que -colie vient de "khôlé" qui veut dire "bile". La bile noire a été portée par différents mots: l'acédie (au Moyen Age ou la perte d'espérance, de sens péjoratif), l'hypocondrie, la lipémanie, le spleen, la dépression.

    Quels liens unissent la création et le désespoir ? (selon Jean Clair)

    Le fondateur de la médecine, Hippocrate, définit la mélancolie dans des termes qui ne sont pas très différents de ceux qu’emploie la psychiatrie actuelle : il s’agirait d’un mélange de phobos (crainte) et de dysthymie (rupture d’équilibre). Être triste à 6 heures du matin, allègre à midi, retomber dans un gouffre à 6 heures du soir… voilà le mouvement sinusoïdal perpétuel que connaissent souvent les créateurs. Certaines époques développent une vision positive de la mélancolie, d’autres, au contraire, la condamnent. Au Moyen Âge, la mélancolie, sous le terme d’acedia – l’acédie est la perte d’espérance – est un péché mortel. L’homme qui en est atteint est incapable d’aimer, et cet homme sans amour est un damné. Satan remplace Saturne, la grande figure de la mélancolie chez les Anciens.

    À la Renaissance, au contraire, la mélancolie redevient positive. L’humeur noire devient une humeur noble, dont se réclament Michel-Ange, Léonard de Vinci, Albrecht Dürer… À nouveau mal considérée au XVIIe siècle, sauf en Espagne, la mélancolie réapparaît à la fin du XVIIIe siècle, chez Jean-Jacques Rousseau notamment, sous une forme plus douce, contemplative, qui alimentera le romantisme. Tout l’art romantique baigne dans cette demi-teinte, cette nostalgie… Au début du XIXe siècle cependant, la mélancolie est médicalisée. Elle devient un syndrome, que les sciences positivistes voudraient guérir, éradiquer. On lui donne des termes savants : hypocondrie, lypémanie et, finalement, elle fait retour au beau nom de mélancolie, dans lequel elle voit désormais une folie automeurtrière, qu’on soignait, il y a quelques dizaines d’années encore, par des électrochocs. Pour achever ce rapide panorama, rappelons que les règles hygiénistes édictées par les nazis en Allemagne, dès 1933, mettent la mélancolie au troisième rang des maladies à éradiquer, ceux qui en souffrent devront être soumis à un programme de stérilisation... Elle n’est pas compatible avec une société d’hommes sains, forts, robustes, positifs.

    Liens externes

    • Article de L'express sur les visages de la mélancolie:

    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/les-visages-de-la-melancolie_484221.html

    • Très bon article extrait d'un blog sur l'exposition:
      http://acide.over-blog.com/article-critique-du-catalogue-melancolie-genie-et-folie-en-occident-dir-jean-clair--38458482.html

    Image de l'article: dessin d'Antonin Artaud


    Je voudrais faire un livre qui dérange les hommes, qui soit comme une porte ouverte et qui les mène où ils n'auraient jamais consenti à aller, une porte tout simplement abouchée à la réalité."




    Antonin Artaud "L'ombilic des limbes"

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  • <figure class=" ob-pull-left ob-media-left ob-img-size-300 "> La folie exploratrice </figure>

    Rimbaud et la folie

    "les hallucinations sont innombrables", Rimbaud Une saison en enfer, "Nuit de l'enfer". Pour se faire "voyant", le poète ne doit pas hésiter à aller s'aventurer aux frontières de la folie. La poésie doit se libérer des servitudes de la raison, doit aller vers la liberté créative qui se trouve davantage dans la folie que dans les carcans du raisonnable qui cloisonne.

     

    Une partie d' Une Saison en enfer s'appelle "Délires" et il commence ainsi: "A moi. L'histoire d'une de mes folies." Il veut une poésie de sensation, qui s'inscrive dans le corps, qui fasse réagir, frissonner, vibrer ou pleurer.

     

    Les hallucinations chez Rimbaud

    Dans Délires II, Rimbaud écrit: "Je m'habituai à l'hallucination simple: je voyais très franchement une mosquée à la place d'une usine, une école de tambours faites par des anges(...)" ou encore dans "Le Bateau ivre" plus célèbre encore, on peut lire:

    "Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème

    De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,

    Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême

    Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

    *

    Où, teignant tout à coup les bleuités, délires

    Et rythmes lents sous les rutilements du jour,

    Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,

    Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

    *

    Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes

    Et les ressacs et les courants : je sais le soir,

    L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,

    Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir ! "

    ***

    Je est un autre

    Cette formule si célèbre d'Arthur Rimbaud se trouve dans sa lettre écrite à Georges Izambard. "Je est un autre" rappelle que l'identité est faite d'altérité. Le "je" du fou semble lui aussi plein d'altérité, plein du concernement dont parle Henri Grivois. Les autres vivent en lui, le monde déraillant s'exprime parfois dans ce moi éclaté qui a perdu son unité. C'est tout un monde qui vit, illogique parfois, défiant la raison dominante. La folie fait peur, car elle montre parfois la faiblesse humaine dans un délire qui n'a pas pu s'organiser: elle est l'expression de l'inconscient. Elle est le miroir sincère de ce que nous nions, de ce que nous cachons et que le fou exprime, dérangeant le monde.

    La psychiatrie, nous dit Patrick Coupechoux, a besoin de la poésie pour exister et être efficace, pour vaincre "l'incommunicabilité".

    Le poète donne forme à cette folie. Il explore un monde inconnu, encore sauvage, comme nous le rappelle l'étymologie du mot "folie" qui vient du latin "folium", la feuille. Ce mot rappelle la nature sans la civilisation, "les herbes folles", ces pensées qui jaillissent lorsque la raison n'a pas encore pu les écarter et les ciseler. La folie, l'instinct, semblent marier pour laisser émerger un monde nouveau que le poète a le génie de faire passer dans la langue et de rendre en partie intelligible.

     

     

    Bibliographie

    Un Homme comme vous- Patrick Coupechoux

    Mais sait-on quels sont les sages et quels sont les fous, dans cette vie où la raison devrait souvent s'appeler sottise et la folie s'appeler génie? Guy de Maupassant in "La Peur"

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  • <figure class=" ob-pull-left ob-media-left ob-img-size-300 "> Van Gogh : la tragédie d’un génie méconnu de son vivant, d’un martyr </figure>

    Van Gogh est classé par les historiens de l’art comme un post impressionniste. Son drame est peut-être celui d’avoir été trop en avance sur son temps. On peut se demander dans l’histoire de ce peintre si sa folie a été en lien avec son génie ? Que lui a-t-elle apporté et quels sacrifices a-t-il dû lui consentir ? Quelles sont les raisons de sa folie et de son génie ? Je tiens à préciser que cet article prend ses sources dans l’ouvrage "Manic Depression and Creativity" rédigé par Hershma et Julian Lieb et traduit par Alain, autre contributeur de ce blog.

    « Pour moi, le drame de la tempête dans la nature, le drame de la peine dans la vie, c’est le plus impressionnant. On doit ressentir ce que l’on peint.» Van Gogh

    « Que suis-je aux yeux de la plupart ? Une non entité ou un homme excentrique et désagréable – quelqu’un sans position dans la société et qui n’en n’aura jamais, le dernier des derniers. Très bien, même si c’est vrai, je voudrais que mon œuvre montre ce qu’il y a dans le cœur d’un tel excentrique, d’un tel non être. » Van Gogh

    « Je peux très bien vivre sans un Dieu bienveillant, dit-il, dans ma vie comme dans mes tableaux. Mais je ne peux pas vivre sans quelque chose qui soit plus grand que moi et qui constitue ma vraie vie, la capacité à créer. »

    On a souvent pensé que Van Gogh avait souffert de l’absence de reconnaissance de son vivant. Il n’en est rien. Le succès l’effrayait : « Aussitôt que je lus que mon œuvre avait quelque succès, écrit-il, je craignais aussitôt que j’allais en souffrir ; c’est ainsi que les choses tournent presque toujours dans la vie d’un peintre ; le succès est presque sûrement le pire qui puisse arriver. » Ce n’est pas vraiment de ce côté-là qu’il faut comprendre son mal-être, peut-être dans un paradoxe : celui d’avoir souffert de vivre aux dépens de son frère sans pouvoir s’en passer et la peur d’être reconnu, enfin aimé…

    La tragédie repose chez lui dans l’incapacité à s’aimer, dans la crainte de comprendre un jour qu’il valait quelque chose. Il traitait son corps avec cruauté bien avant de se couper l’oreille. Il se frappait le dos avec un bâton pour se punir d’avoir des pensées qu’il n’aurait pas dû avoir. Il oscillait entre générosité et autodestruction, martyr de lui-même et des autres. Il s’adonna à une véritable religion de l’art, à cette valeur suprême à qui il donna tout et il sacrifia tout ce qu’il était.

    Van Gogh était atteint de la maladie de la maniaco-dépression, appelée aujourd’hui maladie bipolaire, tout comme son frère Théo qui menaça sa femme et son fils et fut enfermé dans un asile, mourant peu après Vincent. Seuls deux des six enfants de la famille ne se suicidèrent pas. Vincent alternait entre des moments d’extase et de dépression. Proche du Saint, mais trop autodestructeur pour l’être vraiment. Toute la tragédie de Van Gogh repose sur le fait qu’il avait un besoin irrépressible d’amour mais qu’il ne parvenait pas à se faire aimer : soit il se tenait en retrait des gens, soit il se fâchait. Ses humeurs excessives, son attitude bizarre faisaient fuir les autres. Pourtant, tout ce que le monde ne pouvait comprendre de lui, il le mit dans sa peinture. Il se tourna vers les pauvres, vers les mines qu’il magnifia dans l’expression de son art, son seul salut : le lieu où il pouvait être compris.

    Il se peut que le rejet des autres lui ait donné une énergie supplémentaire pour se donner encore davantage dans sa passion, pour exprimer toutes ses émotions et sa souffrance dans la peinture. Souffrance, pathologie, « pathos » qui veut dire « souffrir » en grec. Souffrir de ne pas s’aimer, de pas s'estimer, de ne pas parvenir à aimer les autres. Autodestruction, irritabilité, mal-être : voilà les fardeaux qu’il dut supporter. Il aura une relation avec une prostituée qui lui transmettra une maladie vénérienne. Il continuera alors sa terrible descente aux enfers, avec quelques moments d’extase que la création lui donnera. Privé de nourriture, « mourant de faim et de soif », il vivra alors l’enfer de la dépression.

    Van Gogh oscillait en permanence entre des phases d’excitation, d’optimisme, de frénésie où l’art battait son plein et de dépression, de vide extrême et de repli sur soi, comme s’il n’était pas parvenu à gérer ses humeurs capricieuses, ses émotions négatives. Théo dira de lui à sa fiancée : « Comme tu le sais, il a depuis déjà longtemps rompu avec ce que l’on nomme les conventions. Sa façon de s’habiller et ses manières montre directement qu’il a une personnalité inhabituelle et les gens qui le voient disent de lui : ‘c’est un fou’. » Il se peut que son extravagance, sa passion presque religieuse pour l’art, son don, ses phases maniaques lui aient permis de « sortir du sillon » (étymologie du mot "délire"), d’aller au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau.

    Il aura probablement été l’artiste sachant peindre la souffrance de façon expressive, lui qui l’a subie toute sa vie. On peut se demander aussi s’il n’a pas construit un art aussi intense, pour échapper, le temps d’un moment, à la crainte du néant qui sans cesse le happait et l’aspirait vers le bas. Il lui a fallu construire un maximum de choses entre ses crises pour que sous ce qui s'effondre, il reste une base pour reconstruire encore et encore afin que tout ne soit pas démoli. L’art, un élan salvateur ! Cet art qui fit parler de lui plusieurs centaines d’années après.

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  • <figure class=" ob-pull-left ob-media-left ob-img-size-300 "> Folie et création </figure>

    CREATION ET FOLIE

    On a souvent tendance à croire que les fous sont dangereux et incapables d’apporter quoi que ce soit à la société. Ce stéréotype n’est pas vrai. Ce qui l’est cependant, c’est que ceux qui souffrent d’hallucinations ou de visions vivent des moments très durs, un vrai calvaire. Ça l’est d’autant plus que l’on sait qu’ils sont souvent incompris, isolés et ne bénéficient pas du soutien escompté.

    Quel est le lien entre folie et créativité ? Qu’est-ce que la folie ? Pourquoi ceux qu’on nomme les génies ont-ils été souvent atteints de maladie mentale ?

    Une citation d’Aristote : « Il n’y a jamais eu de grand esprit qui soit exempt de folie ». *

    Depuis toujours, on a lié la folie et la créativité. La folie est une notion mal définie, certains pensent qu’un fou est un être dénué de raison qui n’est plus capable d’exprimer aucune pensée rationnelle et qui n’a plus aucune capacité mentale. En réalité, il y a beaucoup de maladies mentales et dans chacune d’elles beaucoup de degrés. De plus les malades sont parfois atteints de délires dans lesquels ils perdent toute conscience, mais ce sont souvent des périodes transitoires et ils recouvrent leur raison et sont capables d’exprimer ce qu’ils ont ressenti dans ces épisodes troubles et dramatiques. Pourquoi est-on plus créatif lorsqu’on est atteint de maladie mentale ? C’est une grande question, on peut avancer quelques explications mais l’énigme n’est pas résolue. Les malades explorent un monde à la frontière du réel et de l’imaginaire. Ils sont parfois confrontés à des monstres, à des idées extravagantes. Ils ont des pensées grandioses, certains pensent qu’ils ont accès à la grande sagesse du monde, qu’ils peuvent parler aux anges ou à Dieu. Ce monde qui parait fantastique à une personne ordinaire qui n’a jamais vécu de tels troubles se retrouve dans leurs œuvres, dans les écrits ou dans les peintures. Les artistes sont inspirés par ce qu’ils ont ressenti avec tant de douleur et de proximité. Ils tentent de rendre palpable un monde fantastique et souvent terrifiant. La grande sagesse est une forme de folie, pourrait-on dire. Au risque de choquer, on peut avancer que les grandes idées mystiques des saints leur ont été inspirées par des états qui ne sont pas très loin de la folie. Jeanne d’Arc entendait des voix, aujourd’hui, on dirait qu’elle était schizophrène mais elle a réalisé de grands prodiges et on en a fait une sainte. La sagesse inspire les philosophes et les poètes, elle est aussi le but de toute une vie qui s’écarte des idées préconçues. Un vrai sage qui s’écarte du monde matériel pourrait être pris pour un fou. Diogène vivait dans un tonneau. Aujourd’hui et peut être hier, on l’aurait appelé fou. La science a récemment apporté un éclairage sur cette relation entre la folie et la créativité.

    En 2012, des chercheurs de l’institut Karolinska près de Stockholm en Suède ont publié les résultats d’une étude scientifique. Ils ont démontré que les familles dans lesquelles la maladie bipolaire et la schizophrénie étaient présentes avaient plus de chances de produire des artistes et des scientifiques. Les chercheurs ont utilisé des données s’étalant sur quarante ans et ont examiné les dossiers d’environ 1,2 million de patients et de leurs proches. Ils ont découvert que certaines maladies mentales, en particulier la maladie bipolaire, était très répandue chez les artistes et les scientifiques. Cette étude est indiscutable, elle établit le lien entre maladie mentale et créativité, cependant elle ne l’explique pas. La créativité est une qualité presque magique, elle ne se laisse pas facilement expliquer par des théorèmes. La maladie mentale est encore très peu connue dans son origine, des progrès sont faits en neurosciences mais on est bien loin d’expliquer le comment et le pourquoi. L’étude statistique des chercheurs suédois démontre un lien mais n’avance aucune explication. Cela reste peut être le domaine des poètes et des artistes eux-mêmes de tenter d’expliquer ce lien subtil.

    Beaucoup d’artistes et de savants ont été atteints de maladie bipolaire, voici une liste qui est bien loin d’être exhaustive :

    Montaigne Molière Voltaire Chopin Jim Carey Winona Rider Roseanne Marlon Brando Audrey Hepburn Ben Stiller Cary Grant Linda Hamilton Marilyn Monroe Napoléon Bonaparte Alexandre Le Grand Princesse Diana Abraham Lincoln (politicien) Théodore Roosevelt (politicien) Winston Churchill (politicien) Barbara Bush Howard Robard Hughes George Byron (poète) Gérard de Nerval (poète) Ernest Hemingway (écrivain) Honoré de Balzac (écrivain) Virginia Woolf (écrivain) Graham Greene (écrivain) Cesare Pavers (écrivain) Eugene O’Neill (écrivain) Charles Dickens (écrivain) Emily Dickinson (écrivain) William Faulkner (écrivain) Michael Crichton (écrivain) Edgar Poe (écrivain, poète) Agatha Christie Jack London Hector Berlioz Gioacchino Rossini Georg Haendel Sergueï Rachmaninov Ray Charles Nathalie Cole Peter Gabriel Alanis Morisette Jackson Pollock Michelangelo Vincent van Gogh Georgia O'Keeffe Sigmund Freud Isaac Newton Friedrich Nietzsche On peut retrouver cette liste sur le site suivant en français : http://www.bipol.org/bipolaire_celebres.php

    Il y a beaucoup d’écoles en psychiatrie et selon les pays on traite et on classe différemment les maladies mentales. Ainsi, on trouve beaucoup plus de sites et d’ouvrages en anglais qui abordent ouvertement ces problèmes alors qu’en France on a tendance à minimiser ce phénomène. Ceux qui veulent parfaire leur anglais peuvent consulter des sites en cherchant avec Google : « madness and creativity »

    Traduction d’un extrait du livre écrit en anglais : « Manic Depression and Creativity » par Hershman, D., et Julian Lieb : « Charles Dickens aurait dû être un homme heureux. Son père alla en prison pour dettes, mais le fils laissa un héritage de plus d’un million de dollars (valeur de 1952). Dickens, dont Tolstoï disait que c’était un génie comme on en rencontre qu’un par siècle », quitta l’école pour aller travailler à l’âge de quinze ans et devint célèbre à vingt-quatre ans, finissant sa vie comme le plus célèbre auteur de son temps. Il était le plus grand succès du dix-neuvième siècle mais il mourut en homme tourmenté, un homme courant vers sa mort tête baissée, emporté par la maladie maniacodépressive. Dickens était comme un moteur qu’on ne peut pas arrêter. A l’âge de cinquante-sept ans, son corps tombait en lambeaux, son cerveau saignait et mourait. »

    Un autre passage sur Van Gogh : « La maladie mentale conduisit Van Gogh à un martyr dépourvu de sens. Il mourut de faim tout en vivant habillés de loques, miné par la saleté et le froid. La maladie maniacodépressive le harcela à travers la frontière qui sépare la générosité et le sacrifice de l’autodestruction. Ayant échoué à la formation qui le destinait à la prêtrise, Van Gogh essaya de se faire missionnaire mais deux épisodes psychotiques rendirent cela impossible. Il était trop excentrique pour être accepté pendant longtemps comme chef religieux de quelque communauté que ce soit. Il était trop malade pour gérer sa propre vie, encore plus pour guider quiconque. A ce stade de sa vie, Van Gogh ne reconnaissait pas qu’il était un malade mental, aussi accusa-t-il la décadence de la chrétienté de causer son inaptitude à maintenir une vie au service de la religion. « Oh, je ne suis pas l’ami de la chrétienté d’aujourd’hui, bien que son fondateur soit sublime, » dit-il un jour, et il parlait de « l’amère froideur » de la chrétienté. Ayant une forme d’esprit vraiment religieuse, Van Gogh devait construire sa vie autour de la prière : il devait dédier sa vie à quelque chose. « Je peux très bien vivre sans un Dieu bienveillant, dit-il, « dans ma vie comme dans mes tableaux. Mais je ne peux pas vivre sans quelque chose qui soit plus grand que moi et qui constitue ma vraie vie, la capacité à créer. » Il se dévoua totalement à l’art comme le saint à Dieu. L’art passa par-dessus tout et même la survie physique était secondaire. »

    Article écrit par Alain.

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