• Définition de schizophrénie

    <figure class=" ob-pull-left ob-media-left ob-img-size-300 "> Définition de schizophrénie </figure>

    Définition de la schizophrénie selon l'encyclopédie universalis

    Il m’a paru intéressant d’étudier ce que l’encyclopédie universalis en particulier disait de la schizophrénie. Comment est-elle expliquée aujourd’hui ? C’est Gilles Deleuze qui signe l’article que je reprends en partie ici pour le simplifier. Je rappelle qu'il est philosophe et s'est intéressé à la psychanalyse si bien que cet article ne comprend pas du tout les symptômes reproduits dans le DSM IV (livre scientifique).

    Je voulais rédiger cet article non pour stigmatiser ceux qui souffrent de ce trouble, mais bien pour comprendre ce qui passe dans ce processus mental afin de pouvoir mieux y remédier. Le problème reste bien sûr la souffrance, la pathologie, qu’il entraîne chez celui qui le vit. Mieux le cerner, c’est peut-être aussi apporter des solutions viables. Tout n’est pas négatif, c’est ce que nous verrons à la fin de l’article.

    Aux origines du mot schizophrénie : Bleuler (1911)

    Bleuler 1911 : dans la schizophrénie, l’ intelligence, l’ affectivité, le comportement sont « dissociés » (Spaltung), ce qui entraîne une rupture de contact avec l'ambiance et l’ inadaptation progressive au milieu. Tel est le sens du terme schizophrénie (du grec σχ́ιζω, « scinder », « fendre », « déchirer », et ϕρ́ην, « esprit »), créé par Bleuler, en 1911, dans son célèbre travail intitulé Démence précoce ou groupe des schizophrénies.

    Définition synthétique : 1) dissociation de la personne, fragmentation du moi, absence de lien, d’associations.

    2)Coupure avec la réalité, vie intérieure rigide et fermée sur elle-même (autisme).

    Ainsi, « troisième conséquence capitale, la schizophrénie devient une maladie de la personnalité dans son avènement historico-psycho-somato-social » (C. Brisset). Il faut associer les facteurs héréditaires et l’histoire de la personne. Elle s'exprime en particulier dans le trouble élémentaire de l'association des idées, dans l'autisme (détachement de la réalité avec repli sur soi, prédominance d'une vie intérieure livrée aux productions fantasmatiques), dans l'ambivalence (association simultanée des contraires) qui traduit la difficulté à établir des rapports de valeur entre des qualités contradictoires.

    Son évolution n'est pas inéluctablement chronique et, selon Bleuler, elle peut offrir des interruptions, des arrêts, des poussées, des rémissions. Comme le soulignait lui-même Bleuler, il n'est pas possible de réduire la maladie à une simple constitution. Il convient de tenir compte non seulement des données somatiques (héréditaires ou acquises) mais des données de l'histoire du malade. Le schizophrène est mu par un sentiment d’ambivalence, au sens d’attraction et de répulsion. La complexité de sa naissance vient de plusieurs facteurs : héréditaires, familiaux, sociaux et historiques.

    Et c'est bien ce que montre le délire schizophrénique : sous les hallucinations des sens, sous le délire même de la pensée, il y a quelque chose de plus profond, un sentiment d'intensité, c'est-à-dire un devenir ou un passage, une idée qui surgit sous forme symbolique.

    Le délire : positif ou négatif ?

    Au sens étymologique, le délire vient du latin « delirare » : ce qui sort du sillon, métaphore paysanne, processus oblique. C’est cette extravagance qui sort de la ligne droite. C’est un phénomène oblique, comme le fou dans les échecs qui avancent en diagonale. La pensée n’avance pas sous forme de ligne droite, mais de façon transversale. Le délire n’est pas seulement une déroute, mais une dérive qui peut être productive. On trouve ce phénomène dans la nature : la guêpe et l’orchidée. L’un des pétales de l’orchidée ressemble à l’abdomen de la guêpe femelle. Cela permet la pollinisation, car la guêpe mâle vient féconder l’orchidée. Le délire n’est donc pas seulement négatif. Songeons aux paroles de jeunes : entrer dans un délire, on va délirer.

    Chimie et schizophrénie

    Toute une chimie intensive et vécue semble capable de dépasser les dualités traditionnelles entre l'organique et le psychique, dans deux directions au moins : l'expérimentation des états schizoïdes induits par la mescaline, la bulbocapnine, le L.S.D., etc ; la tentative thérapeutique de calmer l'angoisse du schizophrène, et pourtant de rompre la cuirasse catatonique pour faire repartir, remettre en mouvement les machines schizophréniques (emploi de « neuroleptiques incisifs », ou même de L.S.D.).

    Gisela Pankow parle de : « réparer les zones de destruction dans l'image du corps et trouver un accès à la structure familiale ». La psychanalyse n’est pas très efficace. Elle s’intéresse davantage à la paranoïa qu’à la schizophrénie.

    Différence entre psychose et névrose d’après Freud

    La réalité est sauvée dans la névrose. Dans la psychose, la libido se détourne de la réalité. Il y a destruction de la réalité. Ce refus de voir le réel entraîne parfois des hallucinations dans lesquelles le symbolique parle. Le schizophrène apparaît alors comme celui qui ne peut plus reconnaître ou poser son propre désir. Parce qu’il se tait, s’autocensure, il délire : façon de sortir malgré tout le désir refoulé à l’état de veille. La psychanalyse explique aussi la naissance de la schizophrénie par la défiguration de la mère et l’annihilation du père (lacune dans la structure oedipienne).

    Le délire embrasse le vaste champ du social

    Ce que le délire brasse, ce sont les races, les civilisations, les cultures, les continents, les royaumes, les pouvoirs, les guerres, les classes et les révolutions. Et il n'y a nul besoin d'être cultivé pour délirer en ce sens. Il y a toujours un Nègre, un Juif, un Chinois, un Grand Mogol, un Aryen dans le délire ; tout délire est de la politique et de l'économie. Et l'on ne croira pas qu'il s'agit seulement de l'expression manifeste du délire : le délire exprime plutôt lui-même la manière dont la libido investit tout un champ social historique, et dont le désir inconscient épouse ses ultimes objets. Même lorsque le délire semble manier les thèmes familiaux, les trous, les coupures, les flux qui traversent la famille et la constituent comme schizogène sont de nature extra-familiale et font intervenir l'ensemble du champ social dans ses déterminations inconscientes. Comme dit très bien Marcel Jaeger, « n'en déplaise aux grands prêtres de la psychiatrie, les propos tenus par les fous n'ont pas seulement l'épaisseur de leurs désordres psychiques individuels : le discours de la folie s'articule sur un autre discours, celui de l'histoire, politique, sociale, religieuse, qui parle en chacun d'eux ».

    Selon Foucault, le fou dit la vérité sur la société, sur ce que nous ne voulons pas voir, c’est pourquoi il dérange : en quoi est-il porteur d’une puissance ? L’hospitalisation de la folie est moderne : cynisme du rapport de la modernité à la folie. On reconnait une maladie, mais on met les fous à l’écart, on ne leur donne pas de place. Au moyen Age, les fous avaient leur fête. C’était accepté. On se moquait des fous, on en riait, mais ils avaient leur place. La folie n’évolue pas de la même façon en fonction de ce que la société en dit.

    Différence entre schizophrénie et paranoïa

    Il est facile à cet égard de distinguer la paranoïa et la schizophrénie (même les formes dites paranoïdes de la schizophrénie) : le « laissez-moi tranquille » du schizophrène et le « je ne vous laisserai pas tranquille » du paranoïaque. La schizophrénie relèverait d’un processus subversif (cf Antonin Artaud) : « l’anarchie couronnée ». Pour Artaud, l’anarchie, c’est la poésie réalisée. Le capitalisme est une société dominée par le territoire, la propriété. Le schizophrène, selon Deleuze, est l’ « ange exterminateur du capitalisme ». La schizophrénie entraîne un processus de déterritorialisation, de décapitalisation. Elle met l’âme au premier plan.

    Mots clés : discordance, dissonance, dissociation, dislocation, désagrégation, repli sur soi, fuite de la réalité, fragmentation du moi, ambivalence, stupeur, scission, délire (pour les aspects négatifs).

    Définition de schizophrénie
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