• <figure class=" ob-pull-left ob-media-left ob-img-size-300 "> Jésus et la guérison de l'âme (Edouard Schuré) </figure>

    Dans son avant-propos, Edouard Schuré déplore ,dans notre société occidentale, la scission de l'âme: les individus sont partagés entre un monde scientifique qui régit la matière , censé représenter le Savoir et un monde psychique dans lequel le religieux a une grande importance. Il ajoutera: "La religion sans preuve et la science sans espoir sont debout et se défient sans pouvoir se vaincre." La science peut certes nous apporter plus de confort matériel, mais a-t-elle un quelconque pouvoir sur l'âme?

    Le religieux a été mis de côté aujourd'hui, critiqué par la science et le monde occidental en guerre contre certains pays islamistes. Les guerres de religion sont sans cesse mises en avant pour nous dissuader de croire en ce qui détruit: l'institution religieuse, enfermée dans ses dogmes. Or, si le religieux existe depuis la naissance de l'Homme, c'est parce qu'il est essentiel à notre développement spirituel et à notre santé mentale.

    L'être humain naît imparfait, il ne peut que cultiver l'humilité s'il veut être juste: tant de choses nous échappent, nous ne savons pas grand chose sur la puissance qui nous a crée qu'on la nomme Dieu ou Big Bang. Sommes-nous capables d'expliquer la création en totalité? La réponse est non...Nous sommes donc forcés de croire, d'espérer, en ce que nous appelons le Divin, en tentant de donner un sens à notre vie qui reste mystérieux.

    Dieu est Vérité, Beauté et Bonté, nous dit Schuré. Prier, c'est éveiller ces énergies en nous. Dieu serait notre père spirituel, une force positive qui nourrit notre âme. Seule la méditation sur ces trois termes (Vérité, Beauté, Bonté) peut nous les faire toucher et nous rendre plus heureux en tentant de les incarner au quotidien. L'âme a besoin de religion vraie pour se nourrir spirituellement. Rappelons que Voltaire a critiqué l'institution religieuse et notamment le fanatisme, mais il prônait la religion naturelle, car il était déiste et croyait en une force supérieure. Sans cet espoir, cette prière sublime, l'être humain sombre.

    De plus en plus de gens tombent dans la dépression dans notre société occidentale où l'Avoir prime sur l'Etre: la dépression est la maladie N°1 des adolescents dans le monde (rapport de l'OMS de mai 2014). C'est pourquoi nous souhaitons revenir sur un des piliers de la religion chrétienne: Jésus qui prôna l'amour comme valeur suprême et fut d'une humilité à toute épreuve, un exemple de l'incarnation du divin humain.

    L'étymologie du mot religion

    Le mot "religion" viendrait du latin "religio" qui signifie "choisir, qui a des scrupules". Le religieux représente, selon Cazenave, une force qui nous dépasse et qui fait que nous sommes sur terre.Il peut être relié à la vocation, à ce à quoi tout être humain est appelé. Cette force positive qui nous anime va nous permettre de nous réaliser lorsque nous y sommes reliés. La dévotion n'est -elle pas un dévouement à une cause spirituelle au prix d'une grande abnégation?

    Le religieux est celui qui "a des scrupules" au sens étymologique, parce qu'il est sait qu'il ne sait pas- à l'instar du philosophe Socrate-. Il est le contraire de l'orgueilleux qui croit savoir et tombe de haut en permanence. La tour de Babel s'effondre, mais les grands prophètes restent dans l'histoire de l'humanité parce que ce sont des sages et qu'ils savent qu'ils sont ignorants.

    "Avoir des scrupules", c'est ne pas sombrer dans le péché d'orgueil (un des sept péchés capitaux) en se prenant pour l'égal de Dieu, alors que nous n'en avons ni la force, ni la majesté. C'est accepter de souffrir, de travailler, de construire pierre à pierre notre édifice sans croire que tout nous est dû, avec gratitude et en cultivant la grâce -l'acceptation des dons divins-. L'esprit religieux se développe dans la pratique de l'humilité. Il est important de savoir que nous ne sommes pas grand chose, mais qu'un cœur juste est la plus grande richesse.

    Jésus et la guérison de l'âme par l'amour et le pardon

    p.462 du livre Les Grands initiés:

    "Jésus opère par des forces qui existent dans tous les hommes, mais il opère à haute dose, par projections puissantes et concentrées. Il donne aux Scribes et aux Pharisiens son pouvoir de guérir les corps comme une preuve de son pouvoir de pardonner, ou de guérir l'âme, ce qui est son but supérieur. La guérison physique devient ainsi la contre-épreuve d'une guérison morale, qui lui permet de dire à l'homme tout entier: "Lève-toi et marche!" (...)Quoi qu'il en soit, il est certain que Jésus eut la faculté de rétablir l'équilibre dans les corps troublés et de rendre les âmes à leur conscience meilleure. L'amour à sa plus haute conscience et à sa puissance suprême, telle fut la magie du Christ."

    Jean sera l'apôtre de l'Amour et de l'intelligence divine. Marie-Madeleine sera pardonnée et deviendra une disciple féminine de l'enseignement de Jésus: "Il lui sera beaucoup pardonné, dira Jésus de cette femme, car elle a beaucoup aimé." Aimer, c'est donner, être généreux, avoir des attentions pour l'autre, vouloir qu'il soit heureux et épanoui.

    Jésus est un homme humble qui lave les pieds de ses disciples, qui soigne. On parle de ses guérisons miraculeuses dans la Bible. Il remet en cause l'orgueil, la vanité, lui qui fut toujours du côté des pauvres et des malades. Sa grandeur et sa force reposent dans sa simplicité, sa générosité et son sens de l'enseignement grâce aux paraboles qui sont riches en symboles.

    Pour finir, Virgile dira dans son Eglogue : "Il est venu ce dernier âge prédit par la Sibylle de Cumes, le grand ordre des siècles épuisés recommence (...). Cet enfant dont la naissance doit bannir le siècle de fer et ramener l'âge d'or dans le monde entier."

    L'exemple de Jésus montre que l'amour humble peut guérir bien des souffrances de l'âme. Le Christ aime avec abnégation et par-donne. Il est le modèle de l'accomplissement du spirituel en l'homme. La somme de ses miracles montre que son rayonnement peut soulager les maux de l'âme et du corps. Mais le malade lui-même a un rôle à jouer. Ceux qui guérissent ont la Foi: leur ouverture d'âme, leur volonté d'aller vers la guérison, leur prière pour y parvenir et leur ferveur sont elles aussi sources de guérison.

    Bibliographie

    Edouard Schuré Les grands initiés, librairie académique Perrin, Pocket, 1960. Voir le dernier chapitre sur Jésus et en particulier les pp. 462 et suivante.

    -Qui est Edouard Schuré (selon un article de wikipedia)?

    Philippe Frédéric « Édouard » Schuré (né le 21 janvier 1841 à Strasbourg, et mort le 7 avril 1929 à Paris) est un écrivain, philosophe et musicologue français, auteur de romans, de pièces de théâtre, d'écrits historiques, poétiques, et philosophiques. Il est surtout mondialement connu pour son ouvrage Les Grands Initiés, dont le succès ne s'est jamais démenti et qui est constamment réédité dans de nombreuses langues. Marguerite Albana, le grand amour de sa vie, le décrit ainsi :

    « Il est blond, grand et beau. Ses traits sont menus et mobiles. Son front est large et blanc; le galbe de son visage est délicat et charmant. Ses yeux brillent d'une lumière chaude. Le corps est souple et fort comme celui d'une panthère dont il a parfois le mouvement onduleux. Tour à tour indolent et fougueux, doux et violent, il a la colère léonine, et le regard serein d'un ange d'amour dans ses moments d'inspiration. Toujours à l'affût des impressions, dévoré par sa passion de vivre, assoiffé d'émotions, il se laisse parfois entraîner par le délire des sens. C'est alors l'incarnation du jeune Bacchus, c'est Dionysos qui brûle en lui de toutes ses flammes et de tous ses délires. Ces états sont suivis, en lui de longs et cruels désespoirs ».

    C'est ainsi un être idéaliste, romantique, passionné, qui passe par des phases d'exaltation suivies de phases de dépression. Il dira de lui-même, comme le souligne G. Jeanclaude dans son ouvrage sur Schuré : « Trois grandes personnalités ont agi d'une manière souveraine sur ma vie : Richard Wagner, Marguerite Albana et Rudolf Steiner. Si je pouvais sonder le mystère de ces trois personnalités et en faire la synthèse, j'aurais résolu le problème de ma vie. » (Journal, 1910).

    Le but de l’art, c’est l’affirmation de l’âme humaine.

    La science peut être matérialiste, c’est son affaire. L’art ne le sera jamais.

    À chacun sa sphère. À la science, la substance ; à l’art, l’essence.

    Esse. Toute l’âme est là. L’âme est. Le reste existe.

    Dédicace à "L'Homme qui rit" de Victor Hugo

    La mort est l'ultime étape de la vie, disait Mozart, qui pensait avoir composé ce requiem pour lui-même.

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  • Une personne anonyme, fréquentant le blog, a accepté de répondre à quelques questions et de donner son point de vue sur la schizophrénie qu'elle a elle-même vécue, montrant avec une véritable acuité sa capacité à analyser la maladie et à en saisir l'essentiel, tout en proposant des pistes pour sortir de la désespérance.

     

    1- Pensez-vous que l'existence de sous-types de schizophrénie (ex:schizophrénie paranoïque, catatonique ou dysthymique) permet d'avancer dans le soin de la maladie? A quoi servent ces distinctions à votre avis?

    Je ne sais pas vraiment, il me semble qu'il y a un continuum et que ces distinctions ne sont pas aussi tranchées dans le temps et selon les individus, on peut éprouver certains ou tout de ces symptômes à différentes phases de la vie. Encore une fois, je ne suis pas spécialiste.

    2-Je regrette pour ma part que dans les livres évoquant les troubles schizophréniques, seuls les symptômes soient pointés du doigt sans donner de pistes à l'entourage pour avancer. On ne propose jamais que ce conseil: consulter votre médecin et faites en parallèle une psychothérapie. Or, on sait que certaines personnes atteintes de schizophrénie ne se sentent pas bien soignées et n'ont pas totalement confiance en la médecine. Alors, que faire? Céder au découragement ou faire des recherches soi-même?

     

    On n'a pas véritablement d'autre choix que de faire confiance en la médecine, c'est une maladie trop grave pour la prendre à la légère, ce n'est pas un simple rhume qu'on peut traiter avec des placebos. Les traitements neuroleptiques ont montré leur efficacité, les psychothérapies aussi dans une certaine mesure. Le problème vient surtout du manque de soins véritables pour les patients qui sont souvent livrés à l'abandon à la suite de l'hospitalisation. Comment bien se soigner si on n'est pas bien intégré dans la société? Le problème est évident pour les personnes à la rue. Il faudrait mettre en place un environnement social véritable, que les patients aient des liens sociaux réels et chaleureux et qu'ils ne soient pas considérés comme des objets encombrants. Un point négatif est le pessimisme non justifié quant à l'évolution de la maladie, beaucoup s'en sortent et ils échappent au regard de la psychiatrie, il faudrait mettre l'accent sur cela et en comprendre les mécanismes. Une étude scientifique a montré que dans les pays les moins avancés, les patients récupéraient mieux, on émet l'hypothèse que la maladie est moins stigmatisée et que les relations sociales sont plus fortes. Une remise en cause du modèle de soin et de sociabilisation est nécessaire. 

    3-Pourriez-vous évoquer la différence entre les symptômes positifs et négatifs dans la schizophrénie? Les médicaments aident-ils à supporter ces deux types de symptômes?

     

    Les symptômes dits positifs sont ceux qui manifestent le délire, les hallucinations, les symptômes négatifs concernent le repli sur soi, pour faire simple. Les neuroleptiques agissent sur les symptômes positifs mais peu sur les symptômes négatifs.

    4-Quels sont à votre avis les meilleurs choix à faire pour aller mieux?

    Suivre son traitement, éviter les excès, le stress, ne pas prendre de substances toxiques, manger sainement, avoir une activité physique, s'efforcer de travailler pour se socialiser et pour avoir un but positif dans la vie, faire fonctionner son cerveau et essayer de cultiver les relations avec les amis, ne pas couper les ponts avec la famille. Tout un programme parfois bien difficile à mettre en place mais il ne faut jamais se décourager, tout pas en avant est une victoire.

    5-Pourquoi les diagnostics, en matière de schizophrénie, sont-ils si désespérants? La médecine elle-même ne pourrait-elle pas avouer son impuissance et davantage faire de recherches plutôt que de dire qu'il s'agit d'une maladie incurable, car on ne sait pas bien la soigner?

    Cela remonte à un siècle, aux débuts de la "découverte" de la maladie, elle était décrite comme incurable et comme dégénérative, les patients ne pouvaient qu'empirer. Depuis, de nombreuses études ont montré que ce n'était pas le cas. La médecine n'est pas impuissante mais elle n'est pas miraculeuse. Des recherches sont faites mais les résultats se font attendre. Il faut explorer plusieurs pistes et s'inspirer des expériences alternatives qui ont été réalisées avec succès et validées scientifiquement. Il est bien entendu important d'éviter à tout prix les expériences des "gourous" et autres charlatans, il faut trouver la bonne mesure.

    6-La santé mentale semble être un sujet un peu délaissé aujourd'hui? Pourquoi à votre avis? En effet, elle ne concerne pas seulement 1% des gens de la population (les schizophrènes) mais tout le monde. Rappelons que le rapport de l'OMS de mai 2014 disait que la maladie N°1 des adolescents dans le monde était la dépression. Alors, pourquoi une telle fuite du problème?

    On considère souvent les malades mentaux comme des parias.On retrouve beaucoup de malades mentaux  à la rue ou en prison, un phénomène de détérioration de la société extrêmement grave. Les personnes concernées doivent réagir.

    Un avis éclairé sur la schizophrénie
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  • <figure class=" ob-pull-left ob-media-left ob-img-size-300 "> Désir mimétique, violence et folie (René Girard) </figure>

    Si l'on considère que la folie est une forme de déraison, d'absence de maîtrise de nos émotions négatives qu'on ne parvient plus à contenir tant la pression intérieure est forte, on peut songer que la violence est donc une forme de folie. René Girard, célèbre penseur moderne, met en avant l'existence du désir mimétique ou triangulaire: on désire ce qu'un tiers brûle d'avoir. Pour "régler" ce problème, on désigne un bouc-émissaire qui est symboliquement celui qui porte tous les malheurs des hommes et qu'on exclut dans le désert. Il représente l'innocence sacrifiée.

    Dans l'éditorial du hors-série de Philosophie Magazine consacré à René Girard, datant de novembre 2011 et rédigé par Sven Ortoli, rédacteur en chef, on peut lire:

    Au cœur des ténèbres

    " René Girard: voilà un penseur qui a consacré sa vie à une idée, une seule, de taille mythologique: chez les êtres humains, le désir naît, vit et meurt de l'imitation. Caïn, l'agriculteur, désire l'attention de Yahweh dont bénéfie Abel, le pasteur. Autrement dit-théorème de Girard-, il n'y a de désir que triangulaire. Au premier abord, l'idée est quasi urticante: "Comment, je ne désirerais, moi, que ce qu'un autre désire? Mais je n'ai pas besoin d'un tiers." Et pourtant, regardez autour de vous: ce petit garçon qui réclame à cor et à cri ce que sa grande sœur a obtenu, ce marché financier qui gonfle ou se rétracte, cette marque que tout le monde s'arrache, n'y a-t-il pas là du désir mimétique? Toutefois, ce n'est pas dans la vie quotidienne que René Girard a entamé et son œuvre et sa démonstration. L'Avignonnais a puisé chez les meilleurs observateurs du comportement des hommes, les grands romanciers. Car du vaniteux au snob en passant par l'idôlatre, Stendhal, Dostoïevsky, Proust, Cervantes et Shakespeare offrent chacun de romanesques traités du désir mimétique sous toutes ses coutures. Ici, c'est Monsieur de Rênal qui veut s'offrir un précepteur dont il suppose que Valenod son rival, veut le chiper.

    Mais que se passe-t-il lorsque le désir déborde et que la rivalité dans son sillage ne se contient plus? Alors, Caïn tue Abel. D'où la deuxième étape de la pensée girardienne: pour contenir la rivalité mimétique, pour éviter en somme qu'une réaction en chaîne divergente ne conduise à la violence la plus totale, l'humanité a inventé un mécanisme salvateur, une stratégie de convergence, celle du bouc-émissaire. La communauté désigne un coupable: l'homme qui passait par là au mauvais endroit au mauvais moment. Depuis Œdipe, explique Girard, tous les mythes nous racontent le meurtre salvateur de celui (ou celle) qui a été choisi au hasard et autour duquel se réconcilie provisoirement la société. Seulement voilà, conclut-il dans la troisième étape de sa pensée: le christianisme est passé par là, et avant tout Jésus, celui par qui le scandale est arrivé, puisqu'il a dévoilé l'innocence du bouc-émissaire. Fait majeur, ajoute Girard: le bouc-émissaire ne joue son rôle que lorsqu'il est coupable dans la tête des accusateurs. Dès lors qu'il est innocenté, il ne produit pas les mêmes effets.

    Fait majeur réjouissant et inquiétant à la fois, car nous n'avons pas, en tout cas pas encore, appris à la fois à nous passer des boucs-émissaires et à contenir la violence."

     

    René Girard place le désir mimétique comme l'essence du désir humain que l'on retrouve aussi bien chez le snob, l'enfant (qui veut la même chose que son frère ou sa sœur), les fashion victims et les Dom Juan. Selon René Girard, le mécanisme mimétique procède en trois temps: désir, rivalité, crise.

    Les étapes sont les suivantes:

    -la crise (maladie, famine, meurtres en série)

    -la désignation du bouc-émissaire (l'étranger, le malade, le réprouvé ou le malchanceux)

    -le meurtre du bouc et la fin de la crise: la violence a contenu la violence.

    -La paix est retrouvée grâce au bouc-émissaire qui est ensuite divinisé, mythifié grâce à un récit.

    Le bouc-émissaire est comme le pharmakon grec, à la fois le mal et le remède, haï et divinisé. Il est simultanément le coupable et celui qui a permis de résoudre la crise sociale.

    On peut regretter aujourd'hui que les gens atteints de maladie mentale soient désignés comme des boucs-émissaires. Cela est la cause de bien des maux, puisque cette attitude engendre de la violence vis-à-vis de l'être en difficulté. Au lieu de développer la solidarité, on sacrifie celui qui dérange car il est trop différent et que son attitude ne s'explique pas -comme ce fut le cas pour le Christ-. Jésus-Christ révèle en mourant son innocence et celle de tous les boucs-émissaires qui l'ont précédé.

    Pour qu'un vaniteux désire un objet il suffit de le convaincre que cet objet est déjà désiré par un tiers auquel s'attache un certain prestige.

    René Girard "Mensonge romantique et vérité romanesque"

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  • Quand vous êtes malade, quand vous souffrez, vous allez chez votre médecin traitant ou chez un spécialiste. Vous êtes pris en charge, quoi de plus normal dans un pays développé comme le nôtre.

    Et pourtant, quand vous êtes malade mental, cela ne se passe pas ainsi.

    Le constat est fait depuis longtemps, des rapports ont été remis à l’assemblée nationale. On admet que les malades mentaux ont une espérance de vie moindre du fait de la difficulté d’accès aux soins somatiques.

    Extrait d’un rapport à l’Assemblée Nationale :

    Un cloisonnement entre le somatique et la psychiatrie

    L’originalité de la sectorisation reposait sur la pluridisciplinarité des prises en charge, or le suivi des soins somatiques est très souvent déficient.

    La majorité des patients atteints de troubles psychiatriques développent également une maladie somatique, très souvent ignorée et qui ne fait donc pas l’objet d’un suivi. Ces malades ont un mode de vie, combinant généralement addiction, précarité, isolement, qui favorise l’apparition de pathologies comorbides. Par ailleurs, la prise de médicaments psychotropes peut entraîner des effets secondaires. De plus, leurs troubles psychiatriques les conduit à occulter leur corps et à relativiser la souffrance, soit en la niant, soit en la surestimant.

    La professeure Marion Leboyer, responsable du pôle de psychiatrie du centre hospitalier Henri-Mondor de Créteil (56), a relevé que les maladies cardiovasculaires étaient la première cause de décès chez les patients atteints de troubles bipolaires.

    S’agissant d’une autre pathologie, la schizophrénie, le docteur Christian Muller, président de la Conférence nationale des présidents des commissions médicales d’établissements des centres hospitaliers spécialisés (57), a fait part d’une étude de cohorte menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), de 1993 à 1999, qui a démontré une mortalité 3,7 fois supérieure à la moyenne nationale de l’échantillon, soit 307 décès pour la cohorte, contre 83 décès si le taux de mortalité dans la cohorte avait été celui de la population générale. La première cause de décès est le suicide mais les maladies cardiaques ou infectieuses sont surreprésentées.

    Une des conséquences de cette absence de suivi somatique est un taux de mortalité des malades psychiatriques supérieur à la moyenne générale de la population. Ainsi l’espérance de vie d’un schizophrène est écourtée de neuf ans à douze ans par rapport à la population générale.

    La prise en charge des maladies somatiques

    De nombreuses pathologies somatiques comorbides ne sont pas diagnostiquées chez les patients atteints de troubles psychiatriques, faute d’articulation entre les psychiatres et les somaticiens.

    Lors de sa visite au centre hospitalier du Vinatier à Bron, votre Rapporteur a pu constater que, dans cet établissement spécialisé, une unité était dédiée aux soins somatiques soit 22 lits de médecine générale et 24 lits d’autres soins comme les soins dentaires qui nécessitent une approche particulière pour les patients atteints de troubles mentaux.

    Ce type d’organisation mériterait d’être généralisé.

    Lors de son audition (135), la Fédération hospitalière de France a plaidé pour l’élaboration de conventions entre établissements psychiatriques et hôpitaux généraux.

    C’est pourquoi, votre Rapporteur recommande d’organiser la prise en charge des maladies somatiques des personnes atteintes de troubles psychiatriques :

    en inscrivant cet objectif dans le cadre du contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens des établissements ;

    en prévoyant selon la taille de l’hôpital un service, un poste ou des vacations de somaticiens dans les unités d’hospitalisation en psychiatrie ;

    – en élaborant des conventions entre les hôpitaux psychiatriques et les hôpitaux généraux ou des maisons de santé (proposition n° 5).

    http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i1662.asp

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  •  Faire le deuil

    De nombreuses personnes sont amenées à faire un deuil dans leur vie. Nous sommes tous confrontés à la mort: soit à la nôtre, soit à celle d'une personne chère . On peut perdre quelqu'un physiquement, psychologiquement (lors d'une séparation) et émotionnellement. Elisabeth Kubler-Ross met en avant dans son ouvrage "La mort est une question vitale" le fait que l'être humain passe par plusieurs étapes lors de ce processus de deuil, accompagné d'une grande souffrance psychique qu'il faut savoir accompagner.

    Les différentes étapes du processus de deuil

    Selon cette auteur, on traverse cinq étapes lorsque nous sommes confrontés à la disparition d'un être:

    -le déni: on refuse de reconnaître la vérité. Le médecin nous a menti, l'autre ne nous dit pas la vérité. Cette disparition n'existe pas, elle n'est qu'une illusion.

    -la colère: on en veut aux médecins, à l'infirmière, à l'hôpital, à l'autre qui nous a parlé franchement.

    -la négociation: on pense qu'une prière ou qu'une discussion permettra de mettre un terme à la douleur.

    -la dépression: on n'a plus goût à rien. L'envie, le désir sont absents.

    -l'acceptation c'est un moment de calme spirituel. On ressent une grande paix intérieure.

    L'idéal pour être heureux et se sentir en paix avec soi-même, c'est de parvenir à la cinquième étape, mais comme le rappelle Scott Peck dans son ouvrage "Au-delà du chemin du le moins fréquenté": "La plupart des gens ne meurent pas dans cet état d'acceptation. Ils meurent en refusant de l'admettre, en état de colère, de dépression ou en négociant. Car le travail de dépression est si douloureux et si pénible que, lorsqu'ils s'y trouvent confrontés, ils se réfugient dans le déni, la colère ou la négociation."

    En conclusion, on note que ces étapes peuvent aussi s'observer lorsqu'il faut désapprendre, lorsque nous sommes confrontés au changement qui entraîne la mort d'une situation et qui amène -lorsqu'elle est bien menée- à la renaissance.

    .........................

    Et pour accompagner ce texte, la traduction d'une très belle chanson de London Grammar "Wasting my Young years" à l'accent nostalgique...Peut-être que le chant peut amorcer un processus de deuil...

    "Je gâche mes jeunes années

    Tu as dépassé les limites

    Trouves-tu qu'il est difficile de t'asseoir avec moi ce soir ?

    J'ai marché ces kilomètres, mais je les ai marchés avec droiture...

    Tu ne sauras jamais ce que c'est d'être bien.

    Je gâche mes jeunes années

    Ça a peu d'importance

    Je cours après de vieilles idées

    Ça a peu d'importance

    Peut-être...

    Nous sommes

    Nous sommes

    Peut-être que je gâche mes jeunes années,

     

    Ne sais-tu pas que ce n'est que de la peur ?

    Je ne m'en ferais pas, tu as toute ta vie

    J'ai entendu que ça prenait du temps pour bien faire les choses...

    Je gâche mes jeunes années

    Ça a peu d'importance

    Je cours après de vieilles idées

    Je ne sais pas qui tu es

    Ne me laisse pas m'accrocher

    Je ne sais pas qui tu es

    Ne me laisse pas m'accrocher..."

    "La voie de la santé et de la guérison est l'opposé de la voie du déni et de la mort."

    Scott Peck Au-delà du chemin le moins fréquenté

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